Dans le présent rapport, on entend par une conclusion robuste en matière de changements
climatiques un résultat qui reste valable avec diverses approches,
méthodes, modèles et
hypothèses, et sur lequel les incertitudes seront relativement
sans effet. Dans ce contexte, on
entend par incertitudes clés des incertitudes qui, si elles sont
réduites, peuvent donner lieu à de
nouvelles conclusions robustes à propos des questions du présent
rapport. Dans les exemples du
Tableau RID–3, un grand nombre des conclusions robustes concernent
l’existence d’une réponse
du climat aux activités humaines et la forme cette réponse.
De nombreuses incertitudes clés
concernent la quantification de l’ampleur et/ou de l’échelle
temporelle de la réponse. Le tableau
présente une attribution des changements climatiques, et analyse
les questions illustrées à la
Figure RID–1. La Figure
RID–10 illustre certaines des principales
conclusions robustes sur les
changements climatiques. Le Tableau RID–3 fournit des exemples
et n’est pas une liste
exhaustive.
Des progrès significatifs ont été faits
dans le TRE dans plusieurs domaines de connaissances
nécessaires à la compréhension des changements climatiques
et de la réponse humaine à ces
changements. Mais d’autres recherches devront être menées
dans de nombreux domaines
importants, en particulier:
- La détection et l’attribution
des changements climatiques;
- La compréhension et la prévision
des changements climatiques régionaux et des extrêmes
climatiques;
- La quantification des incidences
des changements climatiques à l’échelle
mondiale, régionale
et locale;
- L’analyse des mesures d’adaptation et d’atténuation;
- L’intégration de tous les aspects du problème
des changements climatiques dans des stratégies
de développement durable;
- Des études complètes
et intégrées contribuant à préciser la définition «d’une
perturbation
anthropique dangereuse du système climatique».
Tableau
RID–3 Conclusions robustes et incertitudes clés.a |
Conclusions robustes |
|
Incertitudes clés |
Les observations mettent en évidence
un réchauffement de la surface de la terre. A l’échelle
mondiale, les années 1990 sont très probablement la
décennie la plus chaude du relevé instrumental (Figure
SPM-10b). [Q9.8]
Concentrations atmosphériques des principaux gaz à
effet de serre anthropiques. (CO2(Figure
SPM-10a), CH4, N2O, et O3 troposphérique)
ont augmenté sensiblement depuis 1750. [Q9.10]
Certains gaz à effet de serre ont une longue durée
de vie (CO2, N2O et PFC, par exemple). [Q9.10]
La majorité du réchauffement observé au cours
des
cinquante ans passés est due probablement à l’augmentation
des concentrations de gaz à effet de serre résultant
des activités humaines. [Q9.8]
|
Changements climatiques et
attribution
|
Ampleur et caractère de la
variabilité naturelle du climat. [Q9.8]
Forçages climatiques dus aux facteurs naturels et aux
aérosols anthropiques (effets indirects, principalement).
[Q9.8]
Liens entre les tendances régionales et les changements climatiques
anthropiques. [Q9.8 &
Q9.22]
|
Il est pratiquement certain que l’augmentation
des concentrations de CO2 au cours du XXIe siècle sera due
aux émissions de combustibles fossiles (Figure
SPM-10a). [Q9.11]
La stabilisation des concentrations atmosphériques de CO2
à 450, 650 ou 1 000 ppm exigera une réduction des
émissions de CO2 anthropiques mondiales au dessous
des niveaux de 1990 en l’espace de quelques décennies,
d’un ou de deux siècles environ, respectivement, suivi
d’une réduction continue jusqu’à un faible
pourcentage des émissions actuelles. Les émissions
devraient culminer en une ou deux décennies (450 ppm) et
environ un siècle (1 000 ppm) à compter des valeurs
actuelles. [Q9.30]
Pour la plupart des scénarios du RSSE, les émissions
de SO2 (précurseur des aérosols sulfatés)
sont inférieures en 2100 par rapport à 2000. [Q9.10]
|
Émissions et concentrations
futures des gaz à effet de serre et aérosols basées
sur des modèles et des projections avec scénarios
du RSSE et scénarios de stabilisation
|
Hypothèses sous-jacentes au
large éventailb de scénarios d’émissions
du RSSE concernant la croissance économique, l’évolution
technologique, l’évolution démographique et
les structures de gouvernance (à l’origine des plus
importantes incertitudes dans les projections). Scénarios
d’émissions inappropriés pour les précurseurs
de l’ozone et des aérosols). [Q9.10]
Facteurs de la modélisation du cycle du carbone, y compris
les effets des rétroactions climatiquesb.[Q9.10]
|
Très probablement, la température
moyenne mondiale à la surface au cours du XXIe siècle
augmentera à un rythme sans précédent pendant
les 10 000 ans passés (Figure
SPM-10b). [Q9.13]
Très probablement, la quasi totalité des zones terrestres
se réchaufferont plus que la moyenne mondiale, avec augmentation
du nombre de jours chauds et de vagues de chaleur et diminution
du nombre de jours froids et de vagues de froid. [Q9.13]
Le niveau de la mer s’élèvera au cours du XXIe
siècle et cette élévation se poursuivra pendant
des siècles. [Q9.15]
Les cycles hydrologiques seront plus intenses. Il y aura très
probablement une augmentation des précipitations moyennes
mondiales, et les précipitations seront plus intenses sur
un grand nombre de régions. [Q9.14]
Augmentation probable de la sécheresse estivale et des risques
associés de sécheresse sur les zones intérieures
continentales à moyenne latitude. [Q9.14]
|
Futurs changements climatiques
à l’échelle régionale et mondiale basés
sur des projections de modèles avec scénarios du RSSE
|
Hypothèses associées
à un large éventailc de scénarios du RSSE,
comme précédemment. [Q9.10]
Facteurs associés aux projections de modèlesc, en
particulier sensibilité du climat, forçage du climat
et rétroactions, en particulier à propos de la vapeur
d’eau, des nuages et des aérosols (y compris les effets
indirects des aérosols). [Q9.16]
Compréhension de la distribution théorique associée
aux projections des températures et du niveau de la mer.
[Q9.16]
Mécanismes, quantifications, échelles temporelles
et probabilités associés aux changements brupts/nonlinéaires
à grande échelle (circulation thermohaline océanique,
par exemple). [Q9.16]
Capacités des modèles aux échelles régionales
(précipitations notamment) donnant lieu à des projections
contradictoires et des difficultés quant à la quantification
aux échelles locales et régionales. [Q9.16]
|
Les changements climatiques prévus
auront des effets bénéfiques et néfastes sur
les systèmes environnementaux et socio-économiques,
mais plus les changements et leur rythme seront grands, plus les
effets néfastes prédomineront. [Q9.17]
Les effets néfastes des changements climatiques s’exerceront
de façon disproportionnée sur les pays en développement
et les pauvres de ces pays. [Q9.20]
Les écosystèmes et les espèces sont vulnérables
aux
changements climatiques et autres contraintes (comme le montrent
les effets observés de récentes variations de températures
locales) et certains seront endommagés ou détruits
irréversiblement. [Q9.19]
A certaines moyennes et hautes latitudes, la productivité
végétale (arbres et certaines cultures agricoles)
pourrait augmenter dans le cas de faibles augmentations de température.
La productivité végétale devrait diminuer dans
la plupart des régions du monde dans le cas d’un
réchauffement supérieur à quelques («
a few ») °C. [Q9.18]
De nombreux systèmes physiques sont vulnérables aux
changements climatiques (par exemple, les effets des ondes de tempête
côtières seront exacerbés par l’élévation
du niveau de la mer, et les glaciers et le pergélisol continueront
de régresser). [Q9.18]
|
Incidences régionales
et mondiales des changements climatiques moyens et extrêmes
|
Fiabilité des données
locales ou régionales dans les projections de changements
climatiques, en particulier pour les extrêmes climatiques.
[Q9.22]
Évaluation et prévision de la réponse des systèmes
écologiques, sociaux (effets des maladies à transmission
vectorielle et maladies d’origine hydrique, par exemple) et
économiques face à l’effet cumulé des
changements climatiques et autres contraintes, telles que les changements
de l’affectation des terres, la pollution locale, etc. [Q9.22]
Identification, quantification et évaluation des dommages
associés aux changements climatiques. [Q9.16,
Q9.22 & Q9.26]
|
Les mesures de réduction (atténuation)
des émissions de gaz à effet de serre diminueraient
les pressions sur les systèmes naturels et humains dues aux
changements climatiques. [Q9.28]
Les coûts de l’atténuation varient selon les
régions et les secteurs. Il existe d’importantes possibilités
technologiques et autres qui permettraient de réduire ces
coûts. Des échanges des droits d’émission
efficaces diminueraient également les coûts pour les
participants à ces échanges. . [Q9.31
& Q9.35-36]
Les contrôles des émissions pour les pays visés
à l’Annexe I ont des effets « de réaction
en chaîne » bien établis, mais divers, sur les
pays non visés à l’Annexe I. [Q9.32]
Face aux changements climatiques, les réponses d’atténuation
nationales peuvent être plus efficaces si elles sont mises
en œuvre dans le cadre d’un ensemble de politiques visant
à limiter ou réduire les émissions nettes de
gaz à effet de serre. [Q9.35]
Potentiellement, l’adaptation peut diminuer les effets néfastes
des changements climatiques et peut souvent entraîner des
bénéfices accessoires immédiats, sans toutefois
prévenir la totalité des dommages. [Q9.24]
L’adaptation peut être complémentaire à
l’atténuation dans le cadre d’une stratégie
rentable de réduction des risques des changements climatiques
; conjointement, elles peuvent contribuer à la réalisation
d’objectifs de développement durable. [Q9.40]
L’inertie au sein des systèmes climatiques, écologiques
et socio-économiques en interaction est une cause importante
de l’effet positif de mesures d’adaptation et ’atténuation
anticipées. [Q9.39]
|
Futurs changements climatiques
à l’échelle régionale et mondiale basés
sur des projections de modèles avec scénarios du RSSE
|
Compréhension des interactions
entre les changements climatiques et d’autres problèmes
environnementaux et des implications socioéconomiques connexes.
[Q9.40]
Futur prix de l’énergie, et coût et disponibilité
des technologies à faibles émissions. [Q9.33-34]
Identification des moyens pour éliminer les obstacles qui
empêchent l’adoption de technologies à faibles
émissions, et estimation des coûts pour surmonter ces
obstacles. [Q9.35]
Quantification des coûts des mesures d’atténuation
non planifiées avec effets à court terme soudains.
[Q9.38]
Quantification des estimations des coûts générés
par différentes méthodes (ascendante/descendante,
par exemple), y compris les bénéfices accessoires,
l’évolution technologique, et les effets sur les secteurs
et les régions. [Q9.35]
Quantification des coûts d’adaptation. [Q9.25]
|
a. Dans le présent
rapport, on entend par conclusion robuste
au sujet des changements climatiques un résultat qui reste
valable avec
diverses approches, méthodes, modèles et hypothèses,
et sur lequel les incertitudes seront relativement sans effet. Dans
ce contexte, on entend par incertitudes clés des incertitudes
qui, si elles sont réduites, peuvent donner lieu à
de nouvelles conclusions robustes à propos des questions
du présent rapport. Ce tableau fournit des exemples et n’est
pas une liste exhaustive.
b. La prise en compte des incertitudes ci-dessus
conduit à une fourchette de concentrations de CO2 en 2100
entre 490 et 1 260 ppm environ.
c. La prise en compte des incertitudes ci-dessus
conduit à une fourchette de 1,4 à 5,8°C (Figure
SPM-10b) pour l’augmentation de température moyenne
mondiale à la surface, 1900–2100, et une élévation
moyenne du niveau de la mer mondial de 0,09 à 0,88 m.
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