Potentiel, obstacles, opportunités, politiques
et coûts de la stabilisation des concentrations atmosphériques
des gaz à effet de serre à long terme.
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7.21 | Le coût de la stabilisation dépend à la fois de
l’objectif et du chemin temporel des émissions. |
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7.22 | Il n’y a pas de voie unique conduisant à un avenir
caractérisé par de faibles émissions, et chaque pays et chaque région
devra choisir sa propre voie. La plupart des modèles indiquent que des
options technologiques connues20 permettraient d’obtenir une large fourchette
de niveaux de stabilisation du CO2 atmosphérique, tels que 550 ppmv,
450 ppmv ou moins, au cours du siècle à venir ou audelà, mais que la
mise en œuvre exigerait des changements socio-économiques et institutionnels
connexes. Les scénarios montrent qu’une très forte diminution
des émissions mondiales de carbone par unité de PIB, par rapport aux
niveaux de 1990, sera nécessaire pour atteindre ces niveaux de stabilisation.
Pour le secteur crucial de l’énergie, la majorité des scénarios d’atténuation
des gaz à effet de serre et de stabilisation des concentrations sont
caractérisés par l’emploi de technologies efficaces pour l’utilisation
et l’approvisionnement d’énergie, et d’énergie sans carbone ou à faible
teneur en carbone. Mais aucune option technologique individuelle ne
permettra d’obtenir la totalité des réductions d’émissions nécessaires
à la stabilisation. Des options de réduction dans des sources sans rapport
avec l’énergie et des gaz à effet de serre sans CO2 pourront contribuer
de façon importante à la réduction des émissions. |
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7.23 | Le développement et la diffusion de nouvelles technologies
compétitives au plan économique et écologiquement rationnelles peuvent
diminuer sensiblement les coûts de la stabilisation des concentrations
à un niveau donné. De très nombreuses études ont examiné les
implications du développement et de la diffusion technologiques sur
les coûts engagés pour atteindre d’autres objectifs de stabilisation.
Leur principale conclusion indique que la capacité de développement
et de mise en œuvre de nouvelles technologies est cruciale pour le coût
de l’atténuation des émissions. La valeur de la réussite de la diffusion
technologique semble considérable et dépend de l’importance et de l’échelonnement
dans le temps de l’atténuation des émissions, du scénario de référence
théorique, et de la compétitivité économique de la technologie. |
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7.24 | La voie vers la stabilisation peut être aussi importante
que le niveau de stabilisation lui-même pour la détermination des coûts
d’atténuation. Selon des études de simulations économiques complétées
depuis le DRE, une transition progressive à court terme entre le système
énergétique mondial actuel et une économie avec moins d’émissions de
carbone limite les coûts associés à la mise au rebut prématurée des
biens d’équipement en service et permet d’attendre le développement
technologique et de dépasser le stade initial des technologies à faible
émissions qui évoluent rapidement. D’un autre côté, une action plus
rapide à court terme augmenterait la flexibilité pour atteindre les
objectifs de stabilisation, diminuerait les risques associés aux changements
climatiques rapides, tout en réduisant les implications potentielles
de l’inertie dans les systèmes climatiques et écologiques (voir Question
5). Elle pourrait également stimuler la mise en œuvre plus rapide
des technologies à faibles émissions, et fournir de fortes incitations
à court terme en vue d’une évolution technologique qui permettrait de
s’éloigner des technologies à fortes teneurs en carbone. Elle conférerait
aussi une flexibilité accrue pour la mise en place ultérieure d’objectifs
plus rigoureux jugés souhaitables suite à l’évolution des connaissances
scientifiques. |
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7.25 |
Des études de rentabilité portant sur cent ans
estiment que les coûts d’atténuation pour la stabilisation des concentrations
atmosphériques de CO2 augmentent avec la diminution du niveau de stabilisation
des concentrations. Des niveaux de référence différents peuvent avoir
une influence considérable sur les coûts absolus. On observe
une augmentation modérée des coûts lorsqu’on passe d’un niveau de stabilisation
de 750 à 550 ppmv, mais cette augmentation est plus grande lorsqu’on
passe de 550 à 450 ppmv (voir Figure
7-3) sauf si les émissions dans le scénario de référence sont très
faibles (voir Figure 7-4).
Bien que les projections des modèles indiquent que les mesures d’atténuation
n’influent pas sensiblement sur les voies de croissance mondiale du
PIB à long terme, elles ne montrent pas les variations plus importantes
qui se produisent sur des échelles temporelles plus courtes, et dans
certains secteurs ou certaines régions. Ces études ne tiennent pas compte
du piégeage du carbone, et n’examinent pas les effets éventuels d’objectifs
plus ambitieux sur les changements technologiques induits. Les coûts
associés à chaque niveau de concentration dépendent de nombreux facteurs,
dont le taux d’actualisation, l’échelonnement dans le temps des réductions
d’émissions, les politiques et mesures employées, et en particulier
le choix du scénario de référence. Dans le cas de scénarios axés principalement
sur un développement local ou régional durable, les coûts totaux de
la stabilisation à un niveau donné sont sensiblement inférieurs à ceux
des autres scénarios. De plus, la question de l’incertitude prend une
importance accrue au fur et à mesure que l’on étend le cadre temporel. |
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7.26 | La recherche
et développement en matière d’énergie et l’apprentissage social peuvent
contribuer aux échanges et à l’adoption de technologies énergétiques plus
efficaces au cours du XXIe siècle. |
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7.27 |
Des scénarios d’émissions inférieures nécessitent
des structures de développement des ressources énergétiques différentes
et une augmentation de la recherche et développement en matière d’énergie
pour accélérer le développement et la mise en œuvre de technologies
énergétiques de pointe écologiquement rationnelles. Il est pratiquement
certain que les émissions de CO2 imputables à la combustion des combustibles
fossiles seront le facteur d’influence dominant sur l’évolution des
concentrations atmosphériques de CO2 au cours du XXIe siècle. Une évaluation
des données sur les ressources fournie par le TRE indique la possibilité
d’une modification de l’utilisation du mix énergétique et de l’introduction
de nouvelles sources d’énergie au cours du XXIe siècle. Les ressources
en combustibles fossiles ne limiteront pas les émissions au cours du
XXIe siècle (voir Figure 7–5Figure
7-5). Le carbone dans les réserves prouvées de pétrole et de gaz
classiques est largement inférieur aux émissions de carbone cumulées
associées à la stabilisation des niveaux de CO2 à des niveaux égaux
ou supérieurs à 450 ppmv21.
Ces données sur les ressources peuvent signifier une modification du
mix énergétique et l’émergence de nouvelles sources d’énergie au XXIe
siècle. Le choix d’un mix énergétique et de technologies et investissements
connexes — axés sur l’exploitation de ressources en pétrole et gaz non
conventionnelles ou sur des sources d’énergie non fossiles ou de technologies
énergétiques fossiles avec piégeage et stockage du carbone — permettra
de déterminer si les concentrations de gaz à effet de serre pourront
être stabilisées, et dans l’affirmative, à quel niveau et à quel coût. |
GTIII TRE Sections 2.5.1-2, 3.8.4, & 8.4.5 |
Figure 7–3 : Les
coûts d’atténuation (dollars américains 1990, valeur actuelle actualisée
à 5 % par an pour la période 1990–2100) de la stabilisation des concentrations
de CO2 entre 450 et 750 ppmv sont calculés à l’aide de trois modèles
mondiaux, basés sur différents niveaux de références dépendant des modèles.
Les incidences prévenues des changements climatiques ne sont pas incluses.
Dans chaque cas, les coûts ont été calculés à partir de deux chemins
d’émissions pour atteindre l’objectif prescrit : S (intitulé chemins
d’émissions GTI dans le TRE du GTIII) et WRE décrit dans la réponse
à la Question 6. . Les barres représentent les
émissions de carbone cumulées entre 1990 et 2100. Les futures émissions
cumulées jusqu’à ce que soit atteint un plafond budgétaire pour le carbone
sont représentées au dessus des barres en Gt C. |
GTIII TRE Sections 2.5.2, 8.4.1, 8.4.3, & 10.4.6 |
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