Intégration de considérations
à court et long terme
|
||||
La prise de décisions dans le domaine des changements
climatiques est fondamentalement un processus séquentiel soumis à des
incertitudes générales. Le processus décisionnel doit à tout moment
équilibrer les risques de mesures insuffisantes ou excessives. |
||||
Le développement d’une stratégie prudente de gestion
des risques nécessite l’étude attentive des conséquences (environnementales
et économiques), de leur probabilité, et de l’attitude de la société
vis-à-vis des risques. Cette attitude variera probablement d’un
pays à l’autre, et peut-être même d’une génération à l’autre. Par conséquent,
le présent rapport confirme les conclusions du DRE qui soulignent l’importance
probable de la valeur d’une meilleure information sur les processus
et les incidences des changements climatiques et des réponses sociétales.
Les décisions sur des mesures d’intervention climatiques à court terme
sont en cours d’élaboration alors que les objectifs de stabilisation
des concentrations font encore l’objet de débats. La littérature recommande
une résolution progressive, visant à la stabilisation des concentrations
de gaz à effet de serre, ainsi qu’un équilibre entre les risques d’une
action excessive ou insuffisante. La question pertinente n’est pas «
quel est la meilleure politique à adopter pour les cent prochaines années
», mais plutôt « quelle est la meilleure politique à adopter à court
terme étant donné les changements climatiques à long terme prévus et
les incertitudes connexes ». |
||||
La stabilisation des concentrations atmosphériques
exigera des réductions d’émissions au-delà de celles imposées par le
Protocole de Kyoto. Selon la plupart des analyses postérieures
aux scénarios du RSSE, une stabilisation à 450 ppmv pourrait exiger
des réductions des émissions, pendant la période 2008 à 2012, dans les
pays visés à l’Annexe I, beaucoup plus importantes que celles imposées
par le Protocole de Kyoto. Ces analyses montrent également la cohérence
qui existe entre la réalisation de l’ensemble des objectifs de Kyoto
et la voie conduisant à une stabilisation égale ou supérieure à 550
ppmv. D’autres analyses indiquent un écart plus progressif par rapport
aux niveaux de référence des émissions, même pour 450 ppmv, suivi de
réductions plus marquées au cours des périodes budgétaires ultérieures.
La voie est influencée par la représentation de l’inertie dans le système
et des attentes sur l’effet des réductions initiales par les pays visés
à l’Annexe I sur le degré et l’ampleur des réductions d’émissions ultérieures. |
||||
L’atténuation des changements climatiques soulève des questions d’équité
entre les régions et dans le temps. |
||||
Les différences en matière de répartition des ressources technologiques, naturelles et financières au sein des nations et des régions, et entre elles, et entre les générations, ainsi que les différences au niveau des coûts d’atténuation, sont souvent des points clés dans l’analyse des options d’atténuation des changements climatiques. Une grande partie du débat sur une différentiation éventuelle des contributions des pays à l’atténuation, ainsi que sur des questions d’équité connexes, examine également ces circonstances22. La question des changements climatiques soulève un point d’équité qui ne peut pas être ignoré, à savoir dans quelle mesure les effets des changements climatiques ou des mesures d’atténuation diminuent ou renforcent le manque d’équité dans les pays et les régions, et entre elles, et entre les générations. Les conclusions à ce propos incluent les points suivants :
|
||||
Figure 7–5 : Le carbone
présent dans les réserves et ressources de pétrole, gaz et charbon est
comparé aux émissions de carbone imputables aux combustibles fossiles
pour la période 1860–1998, et aux émissions cumulées de carbone fournies
par divers scénarios du RSSE et des scénarios de stabilisation du TRE
jusqu’en 2100. Les données pour les réserves et ressources actuelles
sont représentées dans les colonnes de gauche. Les ressources en pétrole
et en gaz non conventionnelles incluent les sables bitumineux, l’huile
de schiste, d’autres huiles lourdes, le méthane des couches de houille,
le gaz en profondeur dans les zones géopressurées, le gaz des aquifères,
etc. Les hydrates de gaz (clathrates) qui, selon les estimations, représentent
12 000 Gt C ne sont pas représentés. Les colonnes des scénarios indiquent
les scénarios de référence du RSSE ainsi que des scénarios qui conduisent
à plusieurs niveaux de stabilisation des concentrations de CO2. On notera
que si d’ici 2100 les émissions cumulées associées aux scénarios du RSSE
sont égales ou inférieures à celles des scénarios de stabilisation, cela
ne signifie pas que ces scénarios conduisent également à une stabilisation.
GTIII TRE Section 3.8.1 |
Autres rapports dans cette collection |