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Les conséquences climatiques, environnementales
et socio-économiques des émissions de gaz à effet de serre ont été examinées
à la Question 3 pour des scénarios qui n’incluent pas de mesures d’intervention
climatiques. La présente question examine de nouveau ces conséquences,
mais cette fois afin d’évaluer les bénéfices potentiels d’un ensemble
de mesures d’intervention climatique. Les scénarios de réduction d’émissions
examinés incluent, entre autres, des scénarios qui permettraient de stabiliser
les concentrations atmosphériques de CO2. La présente question examine
également le rôle de l’adaptation en tant que complément à l’atténuation,
et les conséquences des réductions d’émissions sur les objectifs de développement
durable et d’équité. Les mesures d’intervention et les technologies susceptibles
d’être utilisées pour la mise en œuvre des réductions d’émissions, et
leurs coûts, sont examinés à la Question
7. |
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Des réductions des émissions de gaz à effet de
serre pourraient diminuer le rythme et l’ampleur du réchauffement et
de l’élévation du niveau de la mer prévus. |
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Plus les réductions des émissions
seront importantes, et plus elles seront mises en œuvre tôt, plus le réchauffement
climatique et l’élévation du niveau de la mer pourront être réduits et
ralentis. Les futurs changements climatiques sont déterminés par
les émissions antérieures, actuelles et futures. On a estimé les effets
sur la température moyenne mondiale et sur l’élévation du niveau de la
mer d’une réduction annuelle de 2 % des émissions de CO2 par les pays
développés entre 2000 et 2100, en supposant que les pays en développement
ne diminuent pas leurs émissions6. Dans ce cas, les émissions mondiales
et la concentration atmosphérique de CO2 augmentent pendant ces cent ans,
mais plus lentement que lorsqu’on ne suppose aucune mesure de réduction
pour les pays développés. Les effets de la limitation des émissions augmentent
lentement mais s’accumulent avec le temps. D’ici 2030, la concentration
atmosphérique de CO2 devrait être inférieure de 20 % environ par rapport
au scénario IS92a qui n’envisage pas de mesures d’atténuation, et qui
n’indique qu’une faible diminution du réchauffement et de l’élévation
du niveau de la mer pour la même période. En 2100, la concentration prévue
de CO2 devrait être inférieure de 35 % par rapport au scénario IS92a,
le réchauffement moyen mondial prévu serait réduit de 25 %, et l’élévation
du niveau de la mer prévue serait réduite de 20 %. L’analyse de réductions
annuelles de 1 % des émissions de CO2 par les pays développés indique
que des réductions inférieures entraîneraient des réductions plus faibles
de la concentration de CO2, des variations de température, et de l’élévation
du niveau de la mer. Si ces mesures étaient prises dès maintenant, leurs
effets seraient plus importants en 2100 que si elles étaient prises ultérieurement. |
IPCC TP4 | ||||
6.4 |
La stabilisation du forçage radiatif exigera des
réductions des émissions de gaz à effet de serre et des gaz qui contrôlent
leur concentration. Si l’on prend l’exemple du gaz à effet de serre
anthropique le plus important, des modèles du cycle du carbone indiquent
que pour obtenir une stabilisation des concentrations atmosphériques de
CO2 à 450, 650 ou 1 000 ppm, les émissions anthropiques mondiales de CO2
devraient diminuer au-dessous des niveaux de 1990, en quelques décennies,
un siècle ou environ deux siècles, respectivement, puis diminuer régulièrement
par la suite (voir Figure 6-1).
Selon ces modèles, les émissions culmineraient d’ici une ou deux décennies
environ (450 ppm) et environ un siècle (1 000 ppm) à compter d’aujourd’hui
(voir Table 6-1). Finalement,
les émissions de CO2 devraient diminuer pour atteindre une toute petite
fraction des émissions actuelles. Les bénéfices des divers niveaux de
stabilisation sont examinés ultérieurement à la Question 6 et leurs coûts
sont examinés à la Question 7. |
GTI TRE Section 3.7.3 | |||
6.5 |
Il existe de multiples incertitudes
pour ce qui est de la quantification du réchauffement qui résulterait
de toute concentration stabilisée des émissions de gaz à effet de serre.
La Figure 6-1c représente des estimations
des variations de température moyenne mondiale pour des scénarios qui
stabiliseraient la concentration de CO2 à divers niveaux et les maintiendraient
constants par la suite. L’incertitude sur la sensibilité du climat produit
une large fourchette d’estimations de variations de température qui résulteraient
d’émissions correspondant à un niveau de concentration sélectionné7.
Ceci est indiqué plus clairement à la Figure
6-2, qui montre des niveaux ultimes de stabilisation de concentration
de CO2 et la fourchette de variations de température correspondantes prévues
d’ici 2100 et à l’équilibre à long terme. L’estimation des variations
de température pour ces scénarios suppose que les émissions de gaz à effet
de serre autres que le CO2 correspondraient au scénario A1B du RSSE jusqu’en
2100 et seraient constantes par la suite. Diverses hypothèses au sujet
des émissions d’autres gaz à effet de serre produisent des estimations
de réchauffement différentes pour chaque niveau de stabilisation du CO2. |
GTI TRE Section 9.3.3 | |||
Figure 6–1 : La stabilisation des concentrations de CO2 exigerait des réductions importantes des émissions au-dessous des niveaux actuels et ralentirait le réchauffement. a) Émissions de CO2 : les chemins temporels des émissions de CO2 susceptibles de conduire à la stabilisation de la concentration atmosphérique du CO2 à 450, 550, 650, 750 et 1 000 ppm sont estimés pour les profils de stabilisation WRE par la modélisation du cycle du carbone. Des concentrations de CO2 inférieures exigeraient un arrêt anticipé de l’augmentation des émissions et des diminutions anticipées jusqu’à des niveaux d’émissions inférieurs aux niveaux actuels. La partie ombrée représente la fourchette d’incertitudes pour l’évaluation des émissions de CO2 correspondant aux chemins temporels pour la concentration spécifiée, tels qu’ils sont représentés dans les modèles de cycle du carbone. Les émissions de CO2 pour trois scénarios du RSSE (A1B, A2, et B1), qui n’incluent pas les limites d’émissions de gaz à effet de serre, sont aussi représentées à des fins de comparaison. b) Concentrations de CO2 : Les concentrations de CO2 spécifiées pour les profils WRE approchent progressivement de niveaux de stabilisation entre 450 et 1 000 ppm. Des estimations des concentrations de CO2 qui résulteraient de trois scénarios d’émissions du RSSE (A1B, A2, et B1) sont données à des fins de comparaison. c) Variations de température moyenne mondiale : Les variations de température sont évaluées pour les profils de stabilisation WRE à l’aide d’un modèle climatique simple étalonné par rapport à plusieurs modèles plus complexes. Il y a ralentissement du réchauffement prévu suite au ralentissement de l’augmentation de la concentration atmosphérique de CO2 ; le réchauffement se poursuit après la stabilisation de la concentration de CO2 (indiquée par des points noirs), mais beaucoup plus lentement. La simulation suppose que les émissions d’autres gaz à effet de serre suivent la projection A1B du RSSE jusqu’en 2100 et restent constantes par la suite. Ce scénario a été choisi en raison de sa position centrale dans l’éventail de scénarios du RSSE. Les lignes en pointillés représentent les variations de température prévues pour les profils S, un autre ensemble de profils de stabilisation du CO2 non représenté sur les graphiques (a) ou (b). La partie ombrée illustre les effets d’une fourchette de sensibilité du climat pour les cinq cas de stabilisation. Les barres verticales colorées à droite représentent, pour chaque profil WRE, la fourchette en 2300 résultant des divers étalonnages des modèles climatiques. Les losanges à droite représentent le réchauffement moyen à l’équilibre (très long terme) pour chaque niveau de stabilisation du CO2 calculé à partir d’une moyenne des résultats des modèles climatiques. Les émissions et concentrations de CO2 et les variations de température sont indiquées pour trois scénarios du RSSE (croix rouges) à des fins de comparaison. |
GTI TRE Sections 3.7.3 & 9.3.3, & IPCC TP3 |
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