Question 6
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Des réductions des émissions de gaz à effet de serre pourraient diminuer le rythme et l’ampleur du réchauffement et de l’élévation du niveau de la mer prévus. |
Q6.2 | ||
Plus les réductions des émissions seront importantes, et plus elles seront mises en œuvre tôt, plus le réchauffement climatique et l’élévation du niveau de la mer pourront être réduits et ralentis. Les futurs changements climatiques sont déterminés par les émissions antérieures, actuelles et futures. Les différences entre les variations de température prévues par les scénarios avec et sans réductions de gaz à effet de serre sont faibles pendant les quelques premières décennies, mais augmentent avec le temps si les réductions se poursuivent. |
Q6.3 | ||
La stabilisation du forçage radiatif exigera des réductions des émissions de gaz à effet de serre et des gaz qui contrôlent leur concentration. Dans le cas du gaz à effet de serre anthropique le plus important, les modèles du cycle du carbone indiquent que pour obtenir une stabilisation des concentrations atmosphériques de CO2 à 450, 650 ou 1 000 ppm, les émissions anthropiques mondiales de CO2 devraient descendre au-dessous des niveaux de 1990, en quelques décennies, un siècle ou environ deux siècles, respectivement, puis diminuer régulièrement par la suite (voir Figure RID–6). Selon ces modèles, les émissions culmineraient d’ici une ou deux décennies environ (450 ppm) et environ un siècle (1 000 ppm) à compter d’aujourd’hui. Finalement, les émissions de CO2 devraient diminuer pour atteindre un très faible pourcentage des émissions actuelles. Les bénéfices des divers niveaux de stabilisation sont examinés ultérieurement à la Question 6 et leurs coûts sont examinés à la Question 7. |
Q6.4 | ||
Il existe de multiples incertitudes pour ce qui est de la quantification du réchauffement qui résulterait de toute concentration stabilisée des émissions de gaz à effet de serre. Ceci est dû au facteur d’incertitude de trois concernant la sensibilité du climat aux augmentations des gaz à effet de serre4. La Figure RID–7 représente la stabilisation é ventuelle des niveaux de CO2 et la fourchette de variations de température correspondantes qui devraient être obtenues en 2100 et à la phase d’équilibre. |
Q6.5 | ||
A partir des profils indiqués à la Figure RID–6, et en supposant que les émissions de gaz autres que le CO2 suivent la projection A1B du RSSE jusqu’à 2100 et restent constantes par la suite, on estime que les réductions d’émissions qui permettraient une stabilisation éventuelle de la concentration atmosphérique de CO2 à moins de 1 000 ppm, limiteraient l’augmentation de température moyenne mondiale à 3,5°C ou moins en 2100. Selon les estimations, la température moyenne mondiale à la surface devrait augmenter de 1,2 à 3,5°C d’ici 2100 pour des profils qui devraient stabiliser la concentration de CO2 à des niveaux entre 450 et 1 000 ppm. Par conséquent, même si tous les profils de stabilisation des concentrations de CO2 analysés pourraient prévenir, au cours du XXIe siècle, la plupart des valeurs supérieures de réchauffement prévues par le RSSE (1,4 à 5,8°C d’ici 2100), il convient de noter que, pour la plupart des profils, l’augmentation des concentrations de CO2 devrait se poursuivre au-delà de 2100. L’augmentation à la température à l’équilibre prendrait des siècles et se situe entre 1,5 et 3,9°C au-dessus des niveaux de 1990 pour une stabilisation à 450 ppm, et entre 3, 5 et 8,7°C au-dessus des niveaux de 1990 pour une stabilisation à 1 000 ppm5. De plus, pour un objectif de stabilisation de température spécifique, il existe de nombreuses incertitudes à propos du niveau de stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre (voir Figure RID–7). Le niveau de stabilisation des concentrations de CO2 pour un objectif de température donné dépend également des niveaux des autres gaz. |
Q6.6 | ||
Le niveau de la mer et les inlandsis devraient continuer de réagir au réchauffement pendant des siècles après la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre. L’élévation prévue du niveau de la mer due à la dilatation thermique à l’équilibre est de l’ordre de 0,5 à 2 m pour une augmentation de la concentration de CO2 du niveau préindustriel de 280 à 560 ppm, et de 1 à 4 m pour une augmentation de la concentration de CO2 de 280 à 1120 ppm. L’élévation observée au cours du XXe siècle a été de 0,1 à 0,2 m. L’élévation prévue serait plus importante si l’on tient compte des effets des concentrations d’autres gaz à effet de serre. D’autres facteurs contribuent à l’élévation du niveau de la mer sur des échelles temporelles allant des siècles à des millénaires. Les modèles évalués dans le projet du TRE prévoient une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres en raison de la fonte des inlandsis polaires (voir Question 4) et de la glace terrestre, même pour des niveaux de stabilisation de 550 ppm équivalent-CO2. | Q6.8 | ||
La réduction des émissions de gaz à effet de serre nécessaire à la stabilisation de leurs concentrations atmosphériques devrait retarder et atténuer les dommages dus aux changements climatiques. |
Q6.9 | ||
Des mesures de réduction (atténuation) des émissions de gaz à effet de serre diminueraient les pressions exercées par les changements climatiques sur les systèmes naturels et humains. Une augmentation plus lente de la température moyenne mondiale et de l’élévation du niveau de la mer donnerait plus de temps pour s’adapter. Par conséquent, les mesures d’atténuation devraient retarder et atténuer les dommages dus aux changements climatiques, ce qui produirait des bénéfices environnementaux et socioéconomiques. Des mesures d’atténuation et leurs coûts associés sont évalués dans la réponse à la Question 7. | Q6.10 | ||
Des mesures d’atténuation visant à stabiliser les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre à des niveaux inférieurs offriraient des bénéfices accrus du fait de la réduction des dommages. Une stabilisation à des niveaux inférieurs diminue le risque de dépassement des seuils de température pour les systèmes biophysiques dans lesquels ces seuils existent. La stabilisation du CO2 à 450 ppm, par exemple, devrait avoir pour effet une augmentation de température moyenne mondiale en 2100 de 0,75 à 1,25°C de moins que celle estimée pour une stabilisation à 1 000 ppm (voir Figure RID–7). A l’équilibre, la différence est de 2 à 5°C environ. L’étendue géographique des dommages ou de la disparition des systèmes naturels et le nombre de systèmes affectés, qui augmentent avec l’ampleur et le rythme des changements climatiques, seraient moindres pour un niveau de stabilisation inférieur. De même, pour un niveau de stabilisation inférieur, les effets des phénomènes climatiques extrêmes seraient moins graves, moins de régions seraient affectées par des effets négatifs nets sur le marché, les incidences mondiales à l’échelle mondiale seraient moindres et le risque de phénomènes à grande é chelle et effets majeurs serait réduit.
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Q6.11 | ||
A l’heure actuelle, il n’y a pas d’estimations quantitatives complètes des bénéfices de la stabilisation à différents niveaux de concentration atmosphérique des gaz à effet de serre. On comprend mieux l’aspect qualitatif des incidences des changements climatiques. Étant donné les incertitudes concernant la sensibilité du climat et les profils géographiques et saisonniers des variations de température, des précipitations et d’autres variables et phénomènes climatiques prévus, on ne peut pas prévoir spécifiquement les incidences des changements climatiques pour des scénarios d’émissions individuels. Les processus clés, les sensibilités et les capacités d’adaptation des systèmes face à l’évolution du climat sont également entachés d’incertitude. En outre, des effets, tels que la modification de la composition et de la fonction des écosystèmes, l’extinction des espèces, et des modifications dans le domaine de la santé, ainsi que la disparité de la répartition des incidences sur les populations, ne peuvent pas être facilement exprimés en unités monétaires ou autres unités communes courantes. Ceci explique pourquoi la compréhension des bénéfices des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre, y compris des mesures de stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre à des niveaux spécifiques, demeure incomplète et pourquoi on ne peut pas comparer directement ces bénéfices aux coûts d’atténuation pour estimer les effets économiques nets de l’atténuation. | Q6.12 | ||
L’adaptation est une stratégie nécessaire à tous les niveaux pour renforcer les mesures d’atténuation face aux changements climatiques. Conjointement, ces stratégies peuvent permettre d’atteindre des objectifs de développement durable. |
Q6.13 | ||
L’adaptation peut être complémentaire à l’atténuation dans le cadre d’une stratégie économique visant à réduire les risques liés aux changements climatiques. La réduction des émissions de gaz à effet de serre, même la stabilisation de leurs concentrations atmosphériques à un niveau peu élevé, ne préviendront pas complètement les changements climatiques ou l’élévation du niveau de la mer ou leurs incidences. De nombreuses adaptations réactives se produiront en réponse à l’évolution du climat et à l’élévation du niveau de la mer, et certaines se sont déjà produites. De plus, l’élaboration de stratégies d’adaptation planifiées pour faire face aux risques et exploiter des possibilités peut renforcer les mesures d’atténuation et contribuer à limiter les effets des changements climatiques. Toutefois, l’adaptation générera des coûts et ne peut pas prévenir la totalité des dommages. Les coûts d’adaptation peuvent être réduits par des mesures d’atténuation qui diminueront et ralentiront les changements climatiques qui menacent les systèmes. | Q6.14-15 | ||
On estime que les incidences des changements climatiques pourraient varier dans les pays et selon les pays. La résolution du problème des changements climatiques soulève la question importante de l’équité. Des mesures d’atténuation et d’adaptation bien conçues peuvent promouvoir un développement durable et l’équité dans les pays, et ceci pour tous les pays et pour toutes les générations. La réduction de l’augmentation prévue des extrêmes climatiques devrait bénéficier à tous les pays, en particulier aux pays en développement, que l’on estime plus vulnérables aux changements climatiques que les pays développés. L’atténuation des changements climatiques diminuerait également les risques pour les générations futures, risques résultant des activités de la génération actuelle. | Q6.16-18 |
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