6.13 | L’adaptation est une stratégie nécessaire à
tous les niveaux pour renforcer les mesures d’atténuation face aux changements
climatiques. Conjointement, ces stratégies peuvent permettre d’atteindre
des objectifs de développement durable. |
|
6.14 | L’adaptation peut être complémentaire
à l’atténuation dans le cadre d’une stratégie économique visant à réduire
les risques liés aux changements climatiques. La réduction des
émissions de gaz à effet de serre, voire la stabilisation de leurs concentrations
atmosphériques à un niveau peu élevé, ne préviendront pas complètement
les changements climatiques ou l’élévation du niveau de la mer ou leurs
incidences. De nombreuses adaptations réactives se produiront en réponse
à l’évolution du climat et à l’élévation du niveau de la mer, et certaines
se sont déjà produites. De plus, l’élaboration de stratégies d’adaptation
planifiées pour faire face aux risques et exploiter des possibilités peut
renforcer les mesures d’atténuation et contribuer à limiter les effets
des changements climatiques. Toutefois, l’adaptation générera des coûts
et ne peut pas prévenir la totalité des dommages. L’adaptation peut être
un moyen plus rentable pour réduire les incidences du climat si elle est
mise en œuvre conjointement avec l’atténuation plutôt qu’isolément. Le
potentiel offert par les mesures d’adaptation en ce qui concerne la réduction
de nombreux effets néfastes des changements climatiques a été examiné
à la Question 3. Étant donné qu’il
existe des fourchettes communes d’augmentation de température mondiale
associées à différents niveaux de stabilisation (voir Figure
6-1c), de nombreuses options d’adaptation seront appropriées pour
ces niveaux de stabilisation. L’amélioration des connaissances réduira
les incertitudes liées à des niveaux de stabilisation spécifiques et à
l’identification de stratégies d’adaptation appropriées. |
GTII TRE Sections 1.4.4.2, 18.3.5, & 18.4.1 |
6.15 | Les coûts et les problèmes d’adaptation
peuvent être réduits par l’atténuation des changements climatiques.
Des réductions des émissions de gaz à effet de serre atténueraient l’ampleur
et le rythme des changements auxquels notre planète devrait s’adapter,
y compris peut-être des variations de la fréquence et de l’intensité des
phénomènes climatiques extrêmes. L’atténuation de ces changements et le
rythme plus lent de l’augmentation de ces contraintes donneraient aux
systèmes plus de temps pour s’adapter et réduiraient le degré de modification
nécessaire aux méthodes utilisées actuellement pour faire face à la variabilité
et aux extrêmes climatiques (voir Question
3). Par conséquent, des mesures d’atténuation renforcées diminueront
les coûts d’adaptation pour atteindre un niveau d’efficacité spécifique. |
GTII TRE Sections 18.2.2,
18.3, & 18.8 |
6.16 | Des mesures d’atténuation et d’adaptation
bien conçues peuvent promouvoir un développement durable. Comme
il a été mentionné à la Question 3,
les risques associés aux changements climatiques peuvent nuire à la poursuite
des objectifs de développement durable (dommages dus aux extrêmes climatiques,
pénurie d’eau et pollution de l’alimentation en eau, perturbations de
l’approvisionnement alimentaire et famines, dégradation des terres, et
problèmes sanitaires). En réduisant ces risques, les mesures d’atténuation
et d’adaptation peuvent améliorer les perspectives de développement durable12. |
GTII TRE Section 18.6.1, & GTIII TRE Sections 2.2.3 & 10.3.2 |
6.17 | On estime que les incidences des changements
climatiques pourraient varier dans les pays et selon les pays. La résolution
du problème des changements climatiques soulève une question importante,
celle de l’équité. Les changements climatiques peuvent exercer
des pressions qui renforceront les inégalités entre les pays en développement
et les pays développés ; la diminution de ces pressions grâce aux mesures
d’atténuation et au renforcement des capacités d’adaptation peut réduire
ces inégalités. On estime que les populations des pays en développement,
en particulier les populations les plus déshéritées de ces pays, sont
plus vulnérables aux changements climatiques que celles des pays développés
(voir Question 3). Le ralentissement
du réchauffement mondial et de l’élévation du niveau de la mer, et le
renforcement des capacités d’adaptation aux changements climatiques, seraient
utiles à tous les pays, et plus particulièrement aux pays en développement. |
GTII TRE Sections 18.5.3 & 19.4 |
6.18 | La réduction et le ralentissement des changements climatiques peuvent également promouvoir l’équité entre les générations. Les effets des émissions imputables à la génération actuelle s’exerceront sur un grand nombre de générations futures en raison de l’inertie dans le système climatique atmosphère-océans, et des effets environnementaux à long terme, et quelquefois irréversibles, de l’évolution du climat. On estime que les futures générations seront, en général, plus riches, mieux éduquées et mieux informées, et technologiquement plus avancées que la génération actuelle, et qu’elles seront donc plus capables de s’adapter dans de nombreux domaines. Mais les changements qui se manifesteront au cours des prochaines décennies auront un effet cumulatif et l’ampleur de certains d’eux pourra poser de sérieux problèmes d’adaptation à de nombreuses sociétés. Dans le cas d’effets irréversibles, tels que l’extinction des espèces ou la disparition d’écosystèmes uniques, aucune stratégie d’adaptation ne peut résoudre complètement le problème de cet appauvrissement écologique. L’atténuation des changements climatiques diminuerait également les risques pour les générations futures, risques résultant des activités de la génération actuelle. |
GTII TRE Sections 1.2 & 18.5.2, & GTIII TRE Section 10.4.3 |
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