Bilan 2001 des changements climatiques :
Rapport de synthèse
Autres rapports dans cette collection
 

7.15

Des études ascendantes mettent en évidence l’existence d’opportunités considérables peu coûteuses pour réduire les coûts d’atténuation. Selon des évaluations ascendantes (voir Encadré 7–1) de technologies et de secteurs spécifiques, la moitié des réductions d’émissions possibles indiquées au Tableau 7–1 pourraient être obtenues d’ici 2020 avec des bénéfices directs supérieurs aux coûts directs, et la moitié pour un coût direct net pouvant atteindre 100 dollars américains par t Ceq (aux prix 1998). Cependant, pour les raisons décrites ci-après, les réductions obtenues pourront être différentes. Ces estimations de coûts sont calculées à partir de taux d’actualisation de l’ordre de 5 à 12 %, cohérents avec les taux d’actualisation du secteur public. Les taux de rentabilité privés varient considérablement et sont souvent bien plus élevés, influant sur le rythme d’adoption des ces technologies par des entités privées. En fonction du scénario d’émissions, les émissions mondiales pourraient être réduites jusqu’aux niveaux de 2000 en 2010–2020, à ces coûts directs nets. L’obtention de ces réductions génère des coûts de mise en œuvre supplémentaires, dont certains peuvent être considérables, et exige des politiques de soutien, une recherche et un développement plus importants, un transfert de technologies efficace, et l’élimination d’autres obstacles. Les diverses études mondiales, régionales, et sectorielles et les études de projets évaluées dans le TRE du GTIII ont des portées et des hypothèses différentes. Il n’existe pas d’études pour chaque secteur et chaque région.

GTIII TRE Sections 1.5, 3.3-8, 5.3-4, & 6.2
7.16

Cost estimates using bottom-up analyses reported to date for biological mitigation vary significantly and do not consistently account for all significant components of cost. Cost estimates using bottom-up analyses reported to date for biological mitigation vary significantly from US$0.1 to about US$20 per t C in several tropical countries and from US$20 to US$100 per t C in non-tropical countries. Methods of financial analyses and carbon accounting have not been comparable. Moreover, the cost calculations do not cover, in many instances, inter alia, costs for infrastructure, appropriate discounting, monitoring, data collection and implementation costs, opportunity costs of land and maintenance, or other recurring costs, which are often excluded or overlooked. The lower end of the range is assessed to be biased downwards, but understanding and treatment of costs is improving over time. Biological mitigation options may reduce or increase non-CO2 greenhouse gas emissions.

Les estimations de coûts obtenues à partir d’analyses ascendantes et concernant l’atténuation biologique varient considérablement et ne sont pas toujours cohérentes quant aux composants significatifs des coûts. Les estimations de coûts obtenues à partir d’analyses ascendantes et concernant l’atténuation biologique varient considérablement, entre 0,1 dollar américain et 20 dollars américains par t C dans plusieurs pays tropicaux, et entre 20 dollars américains et 100 dollars américains par t C dans les pays non tropicaux. Les analyses financières et de comptabilisation du carbone font appel à des méthodes non comparables. De plus, dans bien des cas, les calculs des coûts n’incluent pas, entre autres, les infrastructures, l’actualisation appropriée, la surveillance, la collecte des données et les coûts de mise en œuvre, les coûts de substitution des terres et de la maintenance, ou d’autres dépenses récurrentes qui sont souvent exclues ou ignorées. Selon les estimations, la partie inférieure de la fourchette tend vers une sous-estimation, mais la compréhension et l’analyse des coûts s’améliorent avec le temps. Des options d’atténuation biologique pourront réduire ou augmenter les émissions de gaz à effet de serre sans CO2.

GTIII TRE Sections 4.3-4
7.17

Les prévisions des coûts de réduction des options de politiques à court terme mises en œuvre sans échange de droits d’émissions Annexe B en vue d’un objectif d’émissions de CO2 à court terme donné, comme indiqué par plusieurs modèles15 de l’économie mondiale (modèles descendants) varient au sein des régions (comme indiqué par les lignes marron de la Figure 7-2a pour les régions visées à l’Annexe II et sur le Tableau 7-3a). La différentiation entre les modèles au sein des régions résulte des diverses hypothèses au sujet de la future croissance du PIB et des variations de l’intensité énergétique et du carbone (voies de développement socio-économiques différentes). Il en est de même pour les différences entre les régions. Ces modèles supposent que les instruments de politique nationaux sont efficaces et cohérents par rapport aux instruments de politique internationaux, c’est-à-dire, qu’ils supposent l’obtention de réductions par le biais des mécanismes du marché (plafonds et échanges) dans chaque région. Étant donné que les régions utilisent un ensemble varié de mécanismes du marché et de mesures de réglementation et de contrôle, les coûts seront probablement plus élevés. D’un autre côté, l’inclusion des puits de carbone, des gaz à effet de serre sans CO2 et des changements technologiques induits, les bénéfices accessoires ou le recyclage ciblé des recettes fiscales pourraient réduire les coûts.

GTIII TRE Sections 8.2-3
7.18
Les modèles utilisés dans l’étude susmentionnée montrent que les mécanismes de Kyoto sont importants pour le contrôle des risques de coûts élevés dans des pays donnés, et pourraient être complémentaires aux mesures d’intervention nationales et limiter les risques d’incidences internationales nuisant à l’équité. A la Figure 7–2b et au Tableau 7–3b, par exemple, les lignes marron et bleues montrent que les coûts marginaux nationaux pour la réalisation des objectifs de Kyoto se situent entre 20 dollars américains et 600 dollars américains par t C sans échanges des droits d’émission par les pays visés à l’Annexe B, et entre 15 dollars américains et 150 dollars américains par t C avec échanges des droits d’émissions par les pays visés à l’Annexe B. Lorsque ces études ont été effectuées, la plupart des modèles n’incluaient pas les puits, les gaz à effet de serre sans CO2, le Mécanisme de développement propre (CDM), les options à coûts négatifs, les bénéfices accessoires ou un recyclage ciblé des recettes fiscales, qui contribueront tous à réduire ces estimations. Cependant, ces modèles utilisent des hypothèses qui sous-estiment les coûts car ils supposent une utilisation optimale des échanges de droits d’émissions sans coûts de transactions, dans les pays visés à l’Annexe B et entre eux, ainsi qu’une efficacité optimale des réponses d’atténuation et un début d’ajustement économique pour la réalisation des objectifs de Kyoto entre 1990 et 2000. Les réductions de coûts obtenues par les pays visés à l’Annexe B dépendront de la structure de la mise en œuvre, notamment de la compatibilité des mécanismes nationaux et internationaux, des contrôles et des coûts de transaction. Les données suivantes sont typiques des variations du changement du PIB obtenues pour les pays visés à l’Annexe B :
  • Pour les pays visés à l’Annexe II, les études de modélisation susmentionnées indiquent des réductions du PIB, par rapport aux niveaux prévus pour 2010. La Figure 7–2 indique que, sans échanges des droits d’émissions par les pays visés à l’Annexe B, les pertes sont de l’ordre de 0,2 à 2 % du PIB. Avec échanges des droits d’émissions, ces pertes se situent entre 0,1 et 1 % du PIB. Des études nationales, qui examinent un ensemble plus varié de mesures d’intervention et tiennent compte des circonstances nationales spécifiques, varient encore plus.
  • Pour la majorité des pays aux économies en transition, les effets sur le PIB vont d’une augmentation négligeable à une augmentation de plusieurs pour cent, reflétant les opportunités d’amélioration de l’efficacité énergétique dont ne bénéficient pas les pays visés à l’Annexe II. Dans le cas d’améliorations drastiques de l’efficacité énergétique et/ou de récessions économiques prolongées dans certains pays, les quantités attribuées pourraient être supérieures aux quantités prévues pour la première période d’engagement. Dans ce cas, les modèles indiquent une hausse du PIB en raison des revenus provenant des échanges de quantités attribuées. Mais pour certaines économies en transition, la mise en œuvre du Protocole de Kyoto aura des répercussions similaires sur le PIB que pour les pays visés à l’Annexe II.
GTIII TRE Sections RT 8.3, 7.3, 8.3, 9.2, & 10.2
 

Figure 7–2 : Projections des réductions du PIB et des coûts marginaux dans les pays visés à l’Annexe II en 2010 fournies par des modèles mondiaux : (a) Réductions du PIB et (b) coûts marginaux. Les réductions du PIB prévues sont pour 2010, par rapport au PIB de référence des modèles. Ces estimations sont basées sur les résultats d’une étude forum de modélisation sur l’énergie. Les projections illustrées concernent quatre régions qui constituent l’Annexe II. Les modèles ont examiné deux scénarios. Dans le premier, chaque région effectue la réduction prescrite avec uniquement des échanges domestiques des droits d’émissions de carbone. Dans le second, les échanges des droits d’émissions Annexe B sont autorisés et par conséquent, les coûts marginaux sont les mêmes pour toutes les régions. Pour chaque cas ou région, les valeurs maximales, moyennes et minimales des coûts marginaux estimés pour tous les modèles sont indiquées. Pour les facteurs clés, hypothèses et incertitudes sous-jacentes aux études, voir Encadré 7–1.


GTIII TRE Sections 8.3.1 & 10.4.4


Autres rapports dans cette collection