Bilan 2001 des changements climatiques :
Rapport de synthèse
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7.9

Le transfert de technologies entre les pays et les régions étendrait l’éventail d’options au niveau régional, et les économies d’échelle et d’apprentissage diminueraient les coûts de leur adoption..

 
7.10

Une capacité humaine et organisationnelle appropriée à chaque stade peut augmenter le nombre et améliorer la qualité des technologies transférées dans les pays et entre eux. A l’heure actuelle, on s’accorde à penser que le transfert de technologies écologiquement rationnelles est un facteur clé des stratégies mondiales visant à promouvoir un développement durable et atténuer les changements climatiques. L’existence de compétences locales en matière de technologie, commerce, gestion et réglementation peut faciliter les mouvements de capitaux internationaux, et contribuer au développement des transferts de technologies. Les compétences techniques ne peuvent que bénéficier de l’existence de compétences en matière de services connexes, savoirfaire organisationnel, et amélioration des capacités d’établissement et d’application des réglementations. Le renforcement des capacités est un processus continu qui doit suivre l’évolution des options d’atténuation, lesquelles reflètent l’évolution technologique et sociale.

GTIII TRE Sections 2.4.5 & 10.3.3, & SRTT SPM

7.11

Grâce à des politiques économiques et des cadres de réglementation rationnels, à la transparence et à la stabilité politique, les gouvernements peuvent créer un environnement qui facilite les transferts de technologies dans les secteurs publics et privés. A l’échelle macro-économique, les mesures suivantes peuvent être utiles : réforme du système judiciaire, protection des droits de propriété intellectuelle, marchés ouverts et compétitifs, diminution de la corruption, dissuasion des pratiques commerciales restrictives, réforme du crédit à l’exportation, assurances contre les risques politiques, réduction de l’aide conditionnelle, développement d’infrastructures physiques et de communications, et amélioration de la stabilité macro-économique. Au niveau des secteurs et des projets, ces mesures pourraient inclure la rationalisation du prix des carburants et de l’électricité, la réforme institutionnelle de l’industrie énergétique, l’amélioration du régime foncier, la transparence des procédures d’approbation de projets, l’évaluation des besoins technologiques locaux et des incidences sociales des technologies, une recherche et développement entre les pays sur des technologies innovatrices, et des programmes de démonstration.

GTIII TRE Section 10.3.3 & SRTT SPM

7.12

L’efficacité des transferts de technologies exige un travail en réseau entre les intervenants des secteurs privés et publics et la concentration sur des produits et des techniques offrant de nombreux bénéfices accessoires, qui répondent ou s’adaptent aux besoins et priorités de développement local. Ceci peut être obtenu grâce à des systèmes d’innovation nationaux (SIN) basés sur des activités telles que (a) le renforcement des établissements d’enseignement ; (b) la collecte, l’évaluation et la diffusion d’informations techniques, commerciales, financières et juridiques ; (c) l’évaluation des technologies, des projets de démonstration, et des services d’extension ; (d) l’aide aux organisations intermédiaires du marché ; et (e) des mécanismes financiers innovateurs. Des échanges croissants en matière d’aide nationale et multilatérale peuvent faciliter la mobilisation et la multiplication de ressources financières supplémentaires, y compris l’aide au développement officielle, pour aider les activités des SIN.

GTIII TRE Section 10.3.3 & SRTT SPM

7.13

Une coopération internationale croissante entre les pays participants, telle que l’échange des droits d’émissions14 et les transferts de technologies, diminuera les coûts d’atténuation.

 
 
Encadré 7-1 Etudes ascendantes et descendantes des estimations de coûts : facteurs critiques et importance des incertitudes

Pour diverses raisons, les estimations quantitatives spécifiques des coûts d’atténuation présentent des différences et des incertitudes importantes. Les estimations de coûts varient en raison (a) de la méthodologie utilisée dans l’analyse, et (b) des facteurs et des hypothèses sous-jacents intégrés dans l’analyse. Les modèles ascendants incluent des études détaillées des coûts de conception d’un large éventail de technologies déjà utilisées ou prévues, et décrivent la consommation énergétique de façon détaillée. Cependant, en général, ils incluent relativement peu d’informations sur le comportement des consommateurs pour les produits autres que l’énergie et sur les interactions avec d’autres secteurs économiques. Les coûts estimés par les modèles ascendants peuvent aller de valeurs négatives (en raison de l’adoption d’options « sans regrets ») à des valeurs positives. Les coûts négatifs signifient que les bénéfices énergétiques directs d’une option d’atténuation sont supérieurs à ses coûts directs (coûts d’investissements directs, d’exploitation et de maintenance). Cependant, les obstacles commerciaux et institutionnels peuvent prévenir, retarder ou rendre plus coûteuse l’adoption de ces options. Les coûts de mise en œuvre et des mesures d’intervention viendraient s’ajouter aux coûts estimés par les modèles ascendants.

Les modèles descendants sont des modèles globaux de l’économie qui utilisent souvent l’analyse rétrospective des tendances et des relations pour prévoir les interactions à grande échelle entre les divers secteurs économiques, en particulier entre le secteur énergétique et le reste de l’économie. En général, les modèles descendants prennent en compte la consommation d’énergie et l’évolution technologique de façon relativement peu détaillée. Les coûts estimés par ces modèles se situent généralement entre des valeurs nulles et des valeurs positives. Les options de coûts négatifs estimés dans les modèles ascendants sont supposées être adoptés dans les scénarios de référence et de mesures d’intervention, ce qui est un facteur important pour les différences entre les estimations fournies par ces deux types de modèles.

L’inclusion de certains facteurs aura pour résultat des estimations faibles, et celle d’autres facteurs des estimations plus élevées. Des estimations de coûts plus faibles peuvent être dues à l’inclusion de plusieurs gaz à effet de serre, de puits, de changements d’origine technique, et des échanges des droits d’émission. De plus, des études montrent que certaines sources d’émissions de gaz à effet de serre peuvent être limitées pour un coût social nul ou négatif, de sorte que les politiques peuvent exploiter des possibilités « sans regrets » du type rectification des imperfections du marché, inclusion des bénéfices accessoires et recyclage efficace des recettes fiscales. Les coûts d’atténuation peuvent être réduits par une coopération internationale facilitant des réductions d’émissions efficaces. Par ailleurs, la prise en compte des risques de chocs macro-économiques à court terme sur l’économie, des contraintes sur l’utilisation des mécanismes économiques nationaux et internationaux, des coûts de transaction élevés, de l’inclusion des coûts accessoires, et du recyclage inefficace des recettes fiscales peut augmenter les estimations de coûts. Étant donné qu’aucune analyse n’inclut tous les facteurs pertinents affectant les coûts d’atténuation, les estimations de ces coûts ne reflètent pas nécessairement les coûts réels de la mise en œuvre des mesures d’atténuation.


GTIII TRE Sections 3.3-8, 7.6.3, 8.2-3, & 9.4, & GTIII TRE Encadré RID-2

7.14

Beaucoup d’études descendantes et ascendantes (voir Encadré 7–1 pour les définitions) indiquent les coûts de l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Les estimations des coûts de la réduction des émissions de gaz à effet de serre résultant des combustibles fossiles varient sensiblement, selon les méthodologies utilisées, les hypothèses sousjacentes, les scénarios d’émissions, les mesures d’intervention, l’année étudiée et d’autres facteurs.

 


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