Bilan 2001 des changements climatiques :
Conséquences, adaptation et vulnérabilité

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3.5 Santé

On en sait plus long au sujet des répercussions des événements météorologiques de courte durée sur la santé depuis la publication du Deuxième Rapport d’évaluation, particulièrement pour ce qui concerne les périodes de contrainte thermique, la modulation des conséquences de la pollution de l’air, les incidences des tempêtes et des inondations et l’influence de la variabilité saisonnière et interannuelle du climat sur les maladies contagieuses. En particulier, on comprend mieux les facteurs déterminants de la vulnérabilité des populations aux incidences nocives ainsi que les possibilités qui s’offrent en matière de réaction d’adaptation. [4.7]

Il est avéré que beaucoup de maladies contagieuses à transmission vectorielle ou d’origine alimentaire ou hydrique sont sensibles aux changements climatiques. D’après les conclusions de la plupart des études fondées sur des modèles de prévision, il ressort avec un degré de confiance moyen à élevé6 que, selon les scénarios du changement climatique, il y aurait un accroissement net de l’aire géographique de transmission potentielle du paludisme et de la dengue, qui sont deux maladies à transmission vectorielle auxquelles sont actuellement exposés 40 à 50 % de la population mondiale10 . Dans les limites de leurs aires d’extension actuelles, ces deux maladies et nombre d’autres maladies infectieuses présentent apparemment une fréquence et un caractère saisonnier plus marqués – en dépit du recul de certaines maladies infectieuses dans quelques régions. Dans tous les cas, la fréquence effective des maladies est cependant fortement influencée par les conditions environnementales locales, la situation socio-économique et l’infrastructure de santé publique. [4.7]

Les changements projetés du climat s’accompagneront d’une augmentation des vagues de chaleur – souvent amplifiées par l’humidité accrue et la pollution atmosphérique urbaine –, qui se traduira par une progression des décès liés à la chaleur et des épisodes de maladie. Il semble bien que les populations urbaines seront les plus touchées, en particulier les personnes âgées, les malades et ceux qui ne disposent pas de la climatisation (degré de confiance élevé6). Selon quelques éléments d’information, il semble aussi que la diminution des décès hivernaux ferait plus que compenser l’augmentation des décès estivaux dans certains pays tempérés (degré de confiance moyen6); cependant les recherches publiées concernent principalement les populations de pays développés, ce qui empêche toute comparaison généralisée des modifications de la mortalité estivale et hivernale. [3.5 and 4.7]

La vaste expérience acquise en la matière montre clairement que toute augmentation des inondations multiplie les risques de noyade, de maladies diarrhéiques et respiratoires et, dans les pays en développement, de faim et de malnutrition (degré de confiance élevé6). L’intensification de l’activité cyclonique dans certaines régions aurait aussi des conséquences souvent dévastatrices, particulièrement dans les zones très peuplées où les habitants ne disposent pas de ressources suffisantes. Dans certaines régions, notamment sous les tropiques, la réduction des rendements des cultures et de la production alimentaire due aux changements climatiques prédisposera des populations en proie à l’insécurité alimentaire à la malnutrition, ce qui provoquera des troubles de la croissance chez les enfants et une diminution de l’activité chez les adultes. Des perturbations socio-économiques pourraient se produire dans certaines régions, affectant à la fois les moyens de subsistance et la santé. [3.5, 4.1, 4.2, 4.5, and 4.7]

Il existe, pour chaque effet prévu néfaste à la santé, une série de mesures d’adaptation d’ordre social, institutionnel, technologique ou comportemental susceptible de l’atténuer. Parmi ces mesures figurent le renforcement de l’infrastructure de santé publique, une gestion de l’environnement prenant en compte la santé (qualité de l’air et de l’eau, sécurité alimentaire, urbanisme et architecture domiciliaire, gestion des eaux de surface, etc.) et la mise à disposition de moyens sanitaires appropriés. Dans l’ensemble, les effets des changements climatiques néfastes à la santé seront particulièrement marqués parmi les populations vulnérables à faibles revenus, principalement dans les pays tropicaux et subtropicaux. Des politiques d’adaptation judicieuses devraient en général permettre d’atténuer ces effets. [4.7]



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