Tableau 1 : Exemples de gaz à effet de serre soumis à l’influence des activités humaines. [D’après le chapitre 3 et le tableau 4.1] | ||||||
CO2 (Dioxyde de carbone) |
CH4 (Méthane) |
N2O (Oxyde nitreux) |
CFC-11 (Chlorofluoro carbone- 11) |
HFC-23 (Hydrofluoro-carbone- 23) |
CF4 (Perfluoro méthane) |
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Concentration pré-industrielle | environ 280 ppm | environ 700 ppb | environ 270 ppb | zéro | zéro | 40 ppt |
Concentration en 1998 | 365 ppm | 1745 ppb | 314 ppb | 268 ppt | 14 ppt | 80 ppt |
Changement du taux de concentrationb | 1.5 ppm/ansa | 7.0 ppb/ansa | 0.8 ppt/an | -1.4 ppt/an | 0.55 ppt/an | 1 ppt/an |
Temps de séjour atmosphérique | 5 to 200 ansc | 12 ansd | 114 ansd | 45 ans | 260 ans | >50,000 ans |
a Aucun temps de séjour
unique ne peut être déterminé pour le CO2
en raison des différents taux d’absorption des divers processus
d’élimination. b Ce temps de séjour a été défini comme un "temps d’ajustement" qui tient compte de l’effet indirect du gaz sur son propre temps de séjour. cTaux calculé pour la période 1990-1999. d Le taux a fluctué entre 0,9 ppm/an et 2,8 ppm/an pour le CO2 et entre 0 et 13 ppb/an pour le CH4 durant la période 1990-1999 |
Figure TS 10 — Variations de la teneur atmosphérique en CO2 sur différentes échelles de temps. a) Mesures directes du CO2 dans l’atmosphère. b) Teneur en CO2 des carottes glaciaires antarctiques pour le dernier millénaire. Des mesures atmosphériques récentes (Mauna Loa) sont indiquées pour comparaison. c) Teneur en CO2 des carottes glaciaires antarctiques du Taylor Dome. d) Teneur en CO2 des carottes glaciaires antarctiques de Vostok (les résultats des différentes études sont représentés par différentes couleurs). e) et f) Teneurs en CO2 déduites géochimiquement (Les barres et les lignes de différentes couleurs représentent les résultats de différentes études). g) Hausses annuelles de la teneur atmosphérique en CO2. Les hausses mensuelles ont été filtrées pour éliminer le cycle saisonnier. Les flèches verticales représentent les phases El Niño. La ligne horizontale définit la phase étendue El Niño de 1991 à 1994. [Fondée sur les Figures 3.2 et 3.3] |
Les mesures directes de la concentration de CO2 effectuées depuis 40 ans mettent en évidence d’importantes fluctuations du taux d’accroissement de cette concentration d’une année à l’autre. Pendant les années 90, le taux d’accroissement annuel du CO2 dans l’atmosphère a en effet varié de 0,9 à 2,8 ppm par an, ce qui équivaut à 1,9 à 6,0 PgC par an. Ces variations annuelles peuvent être statistiquement corrélées avec la variabilité à court terme du climat, qui influe sur le taux d’absorption et d’émission du CO2 atmosphérique par les océans et les terres émergées. Les valeurs les plus élevées de taux d’accroissement de la concentration de CO2 dans l’atmosphère ont été généralement relevées les années de forte manifestation du phénomène El Niño (encadré N° 4). Cette corrélation peut s’expliquer d’une manière plausible par une réduction de l’absorption terrestre (voir une «dégazage» terrestre) du CO2 atmosphérique durant les années El Niño, annihilant la tendance des océans à absorber plus de CO2 qu’à l’accoutumée.
PIl est désormais possible, à partir d’observations atmosphériques, de calculer précisément, pour le CO2 anthropique, la part respective de l’augmentation de la concentration dans l’atmosphère et de l’absorption par les terres émergées et les océans durant les 20 dernières années. Le tableau 2 présente un bilan global du CO2 pour les années 80 (qui est semblable au bilan établi sur la base des résultats de modèles océaniques mentionnés dans le deuxième Rapport d’évaluation) et les années 90. Pour établir ces nouveaux bilans, on s’est fondé sur des mesures de la diminution de la teneur en oxygène (O2) de l’air et de l’augmentation de la teneur en CO2. Les résultats ainsi obtenus concordent avec ceux d’autres analyses fondées sur la composition isotopique du CO2 atmosphérique et avec des estimations indépendantes basées sur les mesures du CO2 et du CO2 dans l’eau de mer. Le bilan des années 90 repose sur de nouvelles mesures et met à jour le bilan de la période 1989-1998, établi à l’aide des méthodes du deuxième Rapport d’évaluation employées pour le rapport spécial du GIEC sur l’utilisation des terres, les changements d’affectation des terres et la foresterie (Land Use, Land-Use Change and Forestry – IPCC Special Report, 2000). Les années 80 et 90 ont été marquées par un accroissement du carbone dans l’ensemble de la biosphère terrestre; en effet, les émissions de CO2 provoquées par les changements d’affectation des terres (essentiellement la destruction des forêts tropicales) ont été plus que compensées par l’action d’autres puits terrestres, probablement situés dans la zone extra-tropicale nord et sous les tropiques. L’évaluation des quantités de CO2 libéré par suite de changements d’affectation des terres (et donc celle de l’ampleur du puits terrestre résiduel) reste entachée de grandes incertitudes.
La modélisation fondée sur les processus (modèles établis pour le carbone terrestre et le carbone océanique) a permis de procéder à une évaluation quantitative préliminaire des mécanismes propres au cycle mondial du carbone. Il ressort des résultats des modèles terrestres que le renforcement de la croissance des végétaux dû à la plus forte teneur en CO2 (fertilisation par le CO2) et au dépôt d’azote anthropique contribue sensiblement à l’absorption de CO2, puisqu’il pourrait bien être à l’origine du puits terrestre résiduel décrit plus haut, au même titre que d’autres mécanismes envisagés tels que l’adoption de nouvelles pratiques de gestion des terres. D’après les modèles, durant les années 80, le changement climatique a exercé sur le puits terrestre des effets minimes et d’un caractère incertain.
Tableau 2 : Bilans mondiaux du CO2 (en PgC par an) fondés sur des mesures de la concentration de CO2 et d’oxygène dans l’atmosphère. Les valeurs positives correspondent à des flux vers l’atmosphère, et les valeurs négatives, à une absorption de ces gaz présents dans l’atmosphère. [D’après les tableaux 3.1 et 3.3] | |||
SAR a,b |
Le présent rapporta |
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1980-1989 |
1980-1989 |
1990-1999 |
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Augmentation dans l’atmosphère | 3.3 ± 0.1 |
3.3 ± 0.1 |
3.2 ±0.1 |
Emissions (combustible fossile, ciment)c | 5.5 ± 0.3 |
5.4 ± 0.3 |
6.3 ± 0.4 |
Flux océan-atmosphère | -2.0 ± 0.5 |
-1.9 ± 0.6 |
-1.7 ± 0.5 |
Flux terres émergées-atmosphèred | -0.2 ± 0.6 |
-0.2 ± 0.7 |
-1.4 ± 0.7 |
a. Il convient de
noter que les incertitudes indiquées dans le présent tableau
correspondent à une erreur-type de ±1. Celles qui sont citées
dans le SAR correspondaient à une erreur-type de ±1,6 (c’est-à-dire
à un intervalle de confiance d’environ 90 pour cent). Les incertitudes
tirées du SAR ont été ajustées de manière
à correspondre à une erreur-type de ±1. Les intervalles
d’erreur indiquent l’incertitude, et non pas la variabilité
interannuelle, qui est beaucoup plus élevée. b. Les précédents bilans du carbone du GIEC calculaient l’absorption des océans à partir de modèles, et le flux terres émergées –atmosphère était déduit en faisant la différence. c. Le chiffre correspondant aux émissions dues à la combustion de combustibles fossiles pour les années 80 a été revu légèrement à la baisse depuis le SAR. d. Le flux terres émergées-atmosphère représente la différence entre une valeur positive correspondant au changement d’affectation des terres et une valeur négative correspondant au puits terrestre résiduel. Les deux termes ne peuvent être séparés sur la base des mesures atmosphériques actuelles. Sur la base d’analyses indépendantes qui ont permis d’estimer la composante «changement d’affectation des terres» entre 1980 et 1989, on peut déterminer le puits terrestre résiduel comme suit : changement d’affectation des terres : 1,7 PgC/an (0,6 à 2,5); puits terrestre résiduel : -1,9 PgC/an (-3,8 à 0,3). On ne dispose pas encore de données comparables pour les années 90. |
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