Question 8 Que sait-on de l’interaction entre les changements
climatiques anthropiques et les autres problèmes environnementaux
(pollution atmosphérique urbaine, dépôts acides régionaux,
diminution de la biodiversité, appauvrissement de l’ozone
stratosphérique, et désertification et dégradation
des terres, par exemple)? Que sait-on des coûts et bénéfices
environnementaux, sociaux et économiques et des implications de
ces interactions pour l’intégration équitable de stratégies
de réponse aux changements climatiques dans des stratégies
de développement durable plus larges, à l’échelle
locale, régionale et mondiale? |
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Les problèmes environnementaux locaux, régionaux et mondiaux sont inextricablement liés et ont des répercussions sur le développement durable. Il existe donc des possibilités synergiques pour le développement d’options de réponse plus efficaces à ces problèmes environnementaux qui augmenteront les bénéfices, réduiront les coûts, et répondront aux besoins humains plus durablement. |
Q8.1-2 |
Dans bien des cas, la satisfaction des besoins humains est à l’origine d’une détérioration de l’environnement, laquelle à son tour risque de diminuer la capacité à répondre aux besoins actuels et futurs. On peut, par exemple, augmenter les rendements agricoles par une utilisation accrue des engrais azotés, de l’irrigation ou par la transformation des prairies naturelles et des forêts en terres cultivées. Mais ces changements peuvent avoir des répercussions sur le climat mondial en raison de l’émission de gaz à effet de serre, entraîner une dégradation des terres due à l’érosion et à la salinisation des sols, et contribuer à la diminution de la biodiversité et du piégeage du carbone à la suite de la transformation et de la fragmentation des écosystèmes naturels. De même, la production agricole peut être affectée négativement par les changements climatiques, en particulier dans les régions tropicales et subtropicales, par la diminution de la biodiversité et les modifications des gènes et des espèces, et par la dégradation des terres due à la diminution de la fertilité des sols. Nombre de ces changements ont des effets néfastes sur la sécurité alimentaire et ont des incidences disproportionnées sur les pauvres. |
Q8.3 & Q8.15 |
Les principaux facteurs sous-jacents aux changements climatiques anthropiques sont semblables à ceux liés à la majorité des questions environnementales et socio-économiques — à savoir, croissance économique, évolution technologique générale, modes de vie, évolution démographique (effectif de la population, structures par âges et migrations) et structures de l’autorité. Ils peuvent donner lieu à:
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Q8.4 |
Les changements climatiques ont des incidences sur les problèmes environnementaux tels que la diminution de la biodiversité, la désertification, l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, les ressources d’eau douce et la qualité de l’air, et, réciproquement, un grand nombre de ces problèmes influent sur les changements climatiques. Selon les prévisions, par exemple, les changements climatiques devraient aggraver la pollution atmosphérique régionale et retarder la régénération de la couche d’ozone stratosphérique. Les changements climatiques pourraient également influer sur la productivité et la composition des écosystèmes terrestres et aquatiques, avec des risques de diminution de la diversité génétique et des espèces dans de nombreuses régions. Réciproquement, la pollution atmosphérique locale et régionale, l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, les modifications des écosystèmes et la dégradation des terres affectera le climat mondial en modifiant les sources et les puits des gaz à effet de serre, le bilan radiatif de l’atmosphère et l’albédo de surface. | Q8.5-20 |
Les liens entre les problèmes environnementaux locaux, régionaux et mondiaux et leur rapport avec la satisfaction des besoins humains offrent des possibilités d’exploitation des synergies pour développer des options de réponse et pour réduire la vulnérabilité aux changements climatiques, tout en tenant compte de l’interaction de certains problèmes. Un grand nombre d’objectifs environnementaux et développementaux peuvent être atteints grâce à l’adoption d’un large éventail de technologies, de politiques et de mesures qui reconnaissent explicitement les liens inextricables entre les problèmes environnementaux et les besoins humains. La satisfaction des besoins énergétiques, dans le contexte d’une réduction économique de la pollution atmosphérique locale et régionale et des changements climatiques mondiaux, exige une évaluation interdisciplinaire des synergies et des interactions des moyens utilisés pour répondre aux besoins énergétiques le plus é conomiquement, et le plus durablement au plan environnemental et social. Les émissions de gaz à effet de serre et la pollution locale et régionale pourraient être réduites par une utilisation plus efficace de l’énergie et par l’utilisation accrue de combustibles fossiles émettant moins de carbone, de technologies de pointe sur les combustibles fossiles (turbines à gaz à cycle combiné extrêmement performantes, cellules combustibles, et systèmes combinant la chaleur et l’énergie, par exemple) et de technologies à énergie renouvelable (utilisation accrue de biocombustibles é cologiquement rationnels, de l’énergie hydroélectrique, solaire, éolienne, ou de l’énergie des vagues, par exemple). On peut également réduire l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en améliorant l’absorption du carbone, grâce, par exemple, à l’afforestation, au reboisement, au ralentissement du déboisement et à une meilleure gestion des forêts, des grands pâturages libres, des zones humides et des terres cultivables, mesures qui peuvent avoir des effets positifs sur la biodiversité, la production alimentaire, les terres et les ressources en eau. Une réduction de la vulnérabilité aux changements climatiques peut souvent réduire la vulnérabilité à d’autres stress environnementaux, et inversement. Dans certains cas, il existe des interactions. Dans certaines mises en œuvre, par exemple, les monocultures peuvent appauvrir la biodiversité locale. |
Q8.21-25 |
La capacité d’adaptation et d’atténuation des pays peut être améliorée lorsque les politiques climatiques sont intégrées dans des politiques de développement nationales à composantes économiques, sociales et environnementales. Les options d’atténuation et d’adaptation climatiques peuvent produire des bénéfices accessoires qui répondent aux besoins humains, améliorent le bien-être et entraînent d’autres bénéfices environnementaux. Les pays aux ressources économiques limitées et à faible niveau technologique sont souvent très vulnérables aux changements climatiques et à d’autres problèmes environnementaux. | Q8.26-27 |
Il existe une interdépendance élevée entre les questions d’ordre environnemental qui font l’objet d’accords environnementaux multilatéraux ; la mise en œuvre de ces accords peut tirer profit de certaines synergies. Des problèmes concernant l’environnement mondial font l’objet de conventions et accords individuels, et d’accords régionaux. Ces accords peuvent contenir, entre autres, des questions d’intérêt commun et des besoins similaires pour atteindre des objectifs généraux — plans de mise en œuvre, collecte et traitement des données, renforcement de la capacité humaine et infrastructurelle, et obligations de communication de données, par exemple. Ainsi, bien que différentes, la Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone et la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques sont scientifiquement interdépendantes, étant donné que de nombreux composés qui contribuent à l’appauvrissement de la couche d’ozone sont également d’importants gaz à effet de serre et que certains produits de substitution destinés à remplacer les substances qui appauvrissent la couche d’ozone désormais interdites sont des gaz à effet de serre. | Q8.11 & Q8.28 |
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