Figure 8–1 : Le climat
est contrôlé par des processus et des cycles géochimiques résultant de
l’interaction au sein des composants environnementaux concernés, et sur
lesquels s’exercent les activités humaines. La figure représente certains
de ces composants. Pour plus de simplicité, les flèches à double
extrémité entre les composants représentent certains des liens existants.
Par exemple, les processus biologiques et écologiques jouent un rôle important
au niveau du contrôle du climat de la terre à l’échelle régionale et mondiale
en régulant les quantités de vapeur d’eau et d’autres gaz à effet de serre
qui entrent dans l’atmosphère ou qui en sortent. Les changements climatiques
influent sur les limites, la composition et le fonctionnement des écosystèmes,
tels que les forêts, et, à son tour, la modification de la structure et
du fonctionnement des forêts influe sur le système climatique de la terre
en modifiant les cycles biogéochimiques, notamment les cycles du carbone,
de l’azote et de l’eau. D’autres liens, par exemple la relation directe
ou indirecte (par l’intermédiaire des pluies acides), entre la qualité
de l’air et la foresterie, ne sont pas représentés ici, par souci de simplicité. |
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Les changements climatiques mondiaux
et les niveaux croissants d’ozone troposphérique risquent d’aggraver les
problèmes de pollution atmosphérique urbaine. Des projections basées
sur des scénarios du RSSE mettent en évidence des augmentations de l’ozone
troposphérique supérieures à 40 ppb sur la majeure partie des latitudes
moyennes de l’hémisphère Nord. Ces augmentations doubleront les niveaux
de référence d’ozone dans de nombreuses régions métropolitaines, et diminueront
considérablement la qualité de l’air. Les changements climatiques auront
des effets sur les conditions météorologiques (température régionale,
couverture nuageuse et vents de surface) qui influent sur la photochimie,
et sur l’apparition de périodes de pollution importante. On sait que,
en règle générale, des températures plus élevées contribuent à l’augmentation
de l’ozone dans les zones urbaines, cependant la modification de la fréquence
et de l’intensité des périodes de pollution n’a pas été évaluée. Les augmentations
des vagues de chaleur qui accompagneraient les changements climatiques
anthropiques aggraveront les effets néfastes pour la santé liés à la qualité
de l’air urbain. |
GTI TRE Sections 4.4.4 & 4.5-6, & GTII TRE Sections 7.2.2.3 & 9.6 | ||
Dépôts acides et changements
climatiques
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8.9 | Les aérosols sulfatés résultant des
émissions de soufre imputables à la combustion des combustibles fossiles
sont à l’origine de dépôts acides et d’un refroidissement du système climatique.
Les dépôts acides ont des effets néfastes sur les écosystèmes terrestres
et aquatiques et provoquent des dommages sur la santé et des dommages
matériels. Certains de ces effets risquent d’être aggravés par les changements
climatiques (par l’augmentation de l’humidité et de la température, par
exemple). Nombre de pays ont pris des mesures visant à réduire les émissions
de soufre, et, au cours des dernières années, les dépôts sulfatés ont
diminué dans certaines régions (voir Table
8-3). Dans les scénarios du RSSE, cette situation a conduit à des
prévisions d’émissions d’aérosols sulfatés inférieures à celles prévues
dans le DRE. En conséquence, le forçage radiatif négatif dû aux aérosols
devrait être moins important, et il en serait de même pour le refroidissement
destiné à compenser le réchauffement imputable aux gaz à effet de serre. |
GTI TRE Sections 5.2.2.6, 5.5.3, 6.7, & 6.15, GTII TRE Sections 5.6, 5.7.3, & 15.2.4.2, & SRES Section 3.6.4 | |
Appauvrissement de l’ozone stratosphérique
et changements climatiques
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8.10 | L’appauvrissement de la couche d’ozone
stratosphérique entraîne une augmentation de la pénétration par les rayons
UV–B et un refroidissement du système climatique. L’appauvrissement
de la couche d’ozone contribue à l’augmentation de la pénétration par
les rayons UV–B, ce qui a des effets néfastes sur la santé humaine et
animale, sur les végétaux, etc. Au cours des vingt dernières années, l’appauvrissement
de l’ozone stratosphérique a diminué le flux infrarouge vers la troposphère
en provenance de la stratosphère inférieure (désormais plus froide). Ce
même appauvrissement a également modifié les concentrations d’ozone troposphérique,
et en facilitant l’augmentation de la pénétration de rayons ultraviolets
dans la troposphère, a conduit à une destruction photochimique du CH4
plus rapide, diminuant ainsi son forçage radiatif. Le refroidissement
du système climatique est une autre conséquence de ces effets. |
GTI TRE Sections 4.2.2 & 6.4 | |
8.11 | De nombreux hydrocarbures halogénés
qui appauvrissent la couche d’ozone sont également des gaz à effet de
serre importants. Les chlorofluorocarbures, par exemple, ont ajouté
un pourcentage significatif au forçage radiatif positif total depuis l’époque
préindustrielle. Le forçage radiatif négatif résultant de l’appauvrissement
de la couche d’ozone stratosphérique (mentionné précédemment) réduit ce
forçage de moitié. A terme, le Protocole de Montréal éliminera ces deux
influences sur le forçage radiatif. Mais les hydrofluorocarbures, un groupe
de produits destinés à remplacer les chlorofluorocarbures désormais interdits,
figurent parmi les gaz à effet de serre répertoriés par le Protocole de
Kyoto. Cette contradiction risque de donner lieu à un conflit entre les
objectifs des deux Protocoles. |
GTI TRE Sections 4.2.2 & 6.3.3 | |
8.12 | Les changements climatiques modifieront
les profils thermiques et les configurations des vents stratosphériques,
et risqueront d’augmenter l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique
par les chlorofluorocarbures au cours des cinquante prochaines années.
En général, l’augmentation des gaz à effet de serre conduit à un refroidissement
de la stratosphère, ce qui modifie la composition chimique de la stratosphère.
Certaines études prévoient que le rythme actuel des changements climatiques
augmentera sensiblement l’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique
arctique au cours de la prochaine décennie, avant une diminution notable
des concentrations de chlorofluorocarbures. En dépit de l’identification
de nombreuses rétroactions entre le climat et la couche d’ozone, aucun
consensus quantitatif n’a été atteint dans la présente évaluation. |
GTI TRE Sections 4.5, 6.4, & 7.2.4.2 |
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