Comme le montrent les données d’observation disponibles, les changements du climat à l’échelle régionale, en particulier les hausses de température, ont déjà eu une influence sur un large éventail de systèmes physiques et biologiques dans de nombreuses parties du globe. Parmi les changements observés, on peut mentionner le retrait des glaciers, le dégel du pergélisol, le gel tardif et la dislocation précoce de la glace sur les rivières et les lacs, l’allongement de la période de végétation aux latitudes moyennes à élevées, la progression en altitude ou le déplacement vers les pôles des aires de distribution géographique d’un certain nombre d’espèces végétales et animales, la régression de certaines populations végétales et animales et la précocité de la floraison des arbres, de l’apparition des insectes et de la ponte des oiseaux (voir la figure SPM 1). Certaines corrélations entre l’évolution des températures à l’échelle régionale et les changements observés des systèmes physiques et biologiques ont été établies dans nombre de milieux marins, terrestres et aquatiques. 2.1, 4.3, 4.4, 5.7, et 7.1]
Les études mentionnées ci-dessus et illustrées à
la figure SPM 1 sont le fruit du dépouillement
des documents disponibles, qui a permis de recenser des études de longue
durée – en règle générale sur une période
de 20 ans ou plus – ayant trait à des modifications des systèmes
physiques et biologiques qui pourraient être en corrélation avec
des variations régionales de la température. 5
Dans la plupart des cas où de telles modifications ont été
détectées, elles se sont révélées conformes
aux prévisions fondées sur des mécanismes connus. La probabilité
que les changements observés s’effectuent dans la direction prévue
(abstraction faite de leur ampleur) par le seul fait du hasard est négligeable.
Dans de nombreuses régions du globe, les incidences liées aux
précipitations peuvent être d’une grande importance. A l’heure
actuelle, on manque de données climatiques et biophysiques portant simultanément
sur une période d’une durée suffisante (deux décennies
ou plus) pour procéder à une évaluation valable de ces
incidences.
Des facteurs comme la pollution ou le changement d’affectation des sols
influent également sur ces systèmes physiques et biologiques,
compliquant ainsi la détermination des causes des changements observés
dans certains cas particuliers. Cependant, pris dans leur ensemble, ces changements
demeurent cohérents quant à leur direction, quels que soient les
lieux et/ou les régions considérés (voir la figure
SPM 1), et correspondent aux effets prévus des variations régionales
de la température. Ainsi, à la lumière de l’ensemble
des faits, on peut affirmer avec un degré de confiance élevé
6 que les variations récentes de la température
à l’échelle régionale ont eu des répercussions
discernables sur beaucoup de systèmes physiques et biologiques.
Il apparaît de plus en plus clairement que certains systèmes sociaux et économiques ont subi les effets de l’accroissement récent de la fréquence des inondations et des sécheresses dans certaines zones. Cependant, ces systèmes sont également sensibles à l’évolution de facteurs socio-économiques tels que les déplacements de populations ou les changements d’affectation des sols, et l’influence respective des facteurs climatiques et des facteurs socioéconomiques est généralement difficile à quantifier. [4.6 et 7.1]
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