Bilan 2001 des changements climatiques :
Rapport de synthèse
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Introduction

 

9.1

La compréhension des changements climatiques, de leurs incidences et des options d’atténuation et d’adaptation est développée à l’aide de recherches et de contrôles pluri et interdisciplinaires dans un cadre d’évaluation intégré. Avec l’amélioration de la compréhension, certaines conclusions deviennent plus robustes, et certaines incertitudes apparaissent comme critiques pour la formulation de politiques basées sur des informations précises. Certaines incertitudes sont dues à des données insuffisantes et une compréhension incomplète des processus clés, ainsi qu’à des désaccords sur ce qui est connu ou même ce qui peut être connu. D’autres incertitudes sont associées aux prévisions de comportements sociaux et individuels à la suite d’informations et d’événements. Les incertitudes tendent a augmenter avec la complexité des problèmes, en raison de l’adjonction d’éléments supplémentaires afin d’inclure un ensemble plus complet d’incidences physiques, techniques, sociales, et de réponses. La réponse du climat à l’influence humaine n’est ni délibérée ni choisie ; par contre, la société peut répondre délibérément aux changements climatiques, et dispose de multiples options. Un des objectifs du TRE et d’autres rapports du GIEC est d’examiner, évaluer, quantifier et, si possible, réduire ces incertitudes.

 

9.2

Dans le présent rapport, on entend par conclusion robuste en matière de changements climatiques un résultat qui reste valable avec diverses démarches, méthodes, modèles et hypothèses, et sur lequel les incertitudes seront relativement sans effet. Un résultat robuste peut entrer dans une des deux catégories suivantes dans la littérature : bien établi (niveau d’accord et niveau de preuves élevés) et établi mais incomplet (niveau d’accord élevé, mais preuves incomplètes). La robustesse est différente de la probabilité : une conclusion selon laquelle un résultat est « exceptionnellement improbable » peut être tout aussi robuste qu’une conclusion indiquant qu’il est « pratiquement certain ». Un des développements importants du TRE concerne les nombreuses possibilités de chemins d’émissions et de concentrations de gaz à effet de serre représentés par le RSSE. Des conclusions robustes sont celles qui restent valables pour un large éventail de mondes possibles.

 
9.3

Dans ce contexte, on entend par incertitudes clés des incertitudes qui, si elles sont réduites, peuvent donner lieu à de nouvelles conclusions robustes à propos des questions du présent rapport. A leur tour, ces conclusions peuvent conduire à l’amélioration ou l’extension de l’information sousjacente à l’élaboration des politiques. Les incertitudes ne peuvent jamais être complètement éliminées, mais peuvent souvent être réduites par de nouvelles preuves et par l’amélioration des connaissances, en particulier pour la recherche de résultats cohérents ou de conclusions robustes.

 
9.4

Les conclusions robustes et les incertitudes clés peuvent être unies dans un cadre d’évaluation intégré.

 
9.5

Le cadre d’évaluation intégré décrit dans le présent rapport permet de réunir les conclusions robustes et les incertitudes clés dans des prévisions fournies par des modèles. Un tel cadre peut inclure toutes les disciplines examinées pour comprendre le climat, la biosphère et la société humaine. Il souligne les liens entre les systèmes décrits dans les rapports des Groupes de Travail du TRE et examine également les liens entre les changements climatiques et d’autres questions environnementales, et aide à révéler les lacunes en matière de connaissances. Il montre comment des incertitudes clés peuvent influer sur le tableau d’ensemble. La Figure 1-1 représente les possibilités d’intégration de l’adaptation et de l’atténuation dans l’évaluation. Les systèmes humains et naturels devront s’adapter aux changements climatiques, ce qui aura des effets sur le développement. L’adaptation sera à la fois autonome et dépendante d’initiatives gouvernementales ; les mesures d’adaptation réduiront (sans toutefois les prévenir complètement) certaines incidences des changements climatiques sur ces systèmes et sur le développement. Les mesures d’adaptation génèrent des bénéfices, mais aussi des coûts. L’atténuation diffère de l’adaptation, en ceci qu’elle diminue les émissions au début du cycle, elle réduit les concentrations (par rapport à ce qui se passerait en son absence), et réduit les changements climatiques et les risques et incertitudes associés aux changements climatiques. Elle réduit également le besoin d’adaptation, les effets des changements climatiques et les effets sur le développement socio-économique. De plus, l’atténuation vise à résoudre le problème des effets sur le système climatique, alors que l’adaptation est axée principalement sur la résolution des problèmes des effets localisés des changements climatiques. La prévention des changements climatiques représente le principal bénéfice de l’atténuation, mais celle-ci est aussi génératrice de coûts. Par ailleurs, l’atténuation donne lieu à des bénéfices accessoires (par exemple, l’amélioration de la santé résultant de la réduction de la pollution atmosphérique). Une démarche totalement intégrée en matière d’évaluation des changements climatiques doit étudier le cycle complet illustré à la Figure 1-1 dynamiquement avec toutes les rétroactions, mais ceci n’a pas pu être réalisé dans le TRE.

 
9.6

Dans les exemples du Tableau RID–3, un grand nombre des conclusions robustes concernent l’existence d’une réponse du climat aux activités humaines et la forme de cette réponse. De nombreuses incertitudes clés concernent la quantification de l’ampleur et/ou de l’échelle temporelle de la réponse, ainsi que les effets potentiels d’une amélioration des méthodes et d’une modification des hypothèses.

 


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