Pour ce qui est des stratégies
nécessaires pour faire face aux changements climatiques, le TRE évalue
comment obtenir divers niveaux de concentrations grâce à des mesures d’atténuation
et à une information sur la capacité de l’adaptation à réduire la vulnérabilité.
La causalité est à double sens. Différents niveaux de stabilisation sont
le résultat de différents scénarios d’émissions, eux-mêmes liés à des
voies de développement sous-jacentes. De même, ces voies de développement
influent sensiblement sur la capacité d’adaptation d’une région. Il existe
donc des liens dynamiques entre les stratégies d’adaptation et d’atténuation
et les changements climatiques et les perspectives d’adaptation des écosystèmes,
de production alimentaire et de développement durable. |
GTII TRE Section 2.7 & GTIII TRE Chapter 10 | ||
Une vision globale des changements climatiques prend en compte les forces dynamiques en jeu dans le cycle de causes et effets interdépendants pour tous les secteurs concernés. La Figure 1-1 représente ce cycle, depuis les forces motrices sous-jacentes constituées par la population, l’économie, la technologie et la gouvernance, jusqu’aux émissions de gaz à effet de serre et autres émissions, à l’évolution du système climatique physique, aux incidences biophysiques et humaines, à l’adaptation et à l’atténuation, avant un retour aux forces motrices. La figure présente une vue schématique d’un cadre idéal « d’évaluation intégrée », dans lequel toutes les composantes du problème des changements climatiques sont en interaction. Des changements dans une partie du cycle influent sur les autres composants de façon dynamique, par des voies multiples. Le TRE évalue les nouvelles données et preuves pertinentes au point de vue politique pour tous les secteurs de la Figure 1-1. Un des nouveaux aspects du TRE a été de remplir la partie inférieure droite de la figure après étude d’autres voies de développement et de leurs liens avec les émissions de gaz à effet de serre, et recherches préliminaires sur l’interaction entre l’adaptation, l’atténuation et les voies de développement. Mais, en raison du caractère incomplet des connaissances, l’évaluation du TRE n’intègre pas la totalité des changements climatiques.
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La prise de décisions
concernant les changements climatiques est fondamentalement un processus
séquentiel soumis à des incertitudes générales. Le processus décisionnel
doit tenir compte d’un certain nombre d’incertitudes, notamment le risque
de changements non linéaires et/ou irréversibles, et doit équilibrer les
risques de mesures insuffisantes ou excessives, et examiner attentivement
les conséquences (environnementales et économiques), leur probabilité
et l’attitude de la société vis-à-vis des risques, attitude qui variera
probablement d’un pays à l’autre et d’une génération à l’autre. La question
pertinente est « quelle est la meilleure ligne de conduite à court terme,
compte tenu des changements climatiques à long terme et des incertitudes
connexes ». |
GTI TRE, GTII
TRE, & GTIII TRE Section 10.1.4 |
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1.9 |
Les incidences des
changements climatiques s’inscrivent dans le problème plus large de l’interaction
de sous-systèmes sociaux, économiques et environnementaux complexes et
leur influence sur les perspectives de développement durable. Cette
interaction est multiple. Le développement économique influe sur l’équilibre
des écosystèmes et, à son tour, est affecté par l’état de l’écosystème
; la pauvreté peut être à la fois effet et cause de la détérioration de
l’environnement ; des modes de vie caractérisés par une forte consommation
matérielle et énergétique et une consommation élevée et continue des ressources
non renouvelables, ainsi qu’une croissance démographique rapide, seront
probablement incompatibles avec des voies de développement durables. De
même, des inégalités socio-économiques extrêmes au sein des communautés
et entre les pays peuvent nuire à la cohésion sociale qui contribuerait
à un développement durable et renforcerait l’efficacité des stratégies
de réponse. Par ailleurs, les décisions de politique socio-économiques
et technologiques, prises pour des raisons sans rapport avec le climat,
ont des répercussions considérables sur les politiques climatiques et
les effets des changements climatiques, ainsi que sur d’autres problèmes
environnementaux (voir Question 8).
En outre, les seuils d’incidences critiques et la vulnérabilité aux incidences
de l’évolution climatique sont directement liés aux conditions environnementales,
sociales et économiques et à la capacité institutionnelle. |
GTII TRE | |
1.10 |
Par conséquent, on peut
améliorer l’efficacité des politiques sur le climat en les intégrant dans
des stratégies plus générales visant à renforcer la durabilité des voies
de développement nationales et régionales. En effet, les conséquences
de la variabilité et des changements climatiques naturels, les mesures
d’intervention en matière de climat, et le développement socio-économique
connexe influeront sur la capacité des pays à atteindre des objectifs
de développement durable. Réciproquement, la poursuite de ces objectifs
influera sur les possibilités de politiques en matière de climat et sur
leur succès. En particulier, les caractéristiques socioéconomiques et
technologiques des diverses voies de développement auront des effets considérables
sur les émissions, le rythme et l’ampleur des changements climatiques,
leurs incidences, et la capacité d’adaptation et d’atténuation face à
l’évolution du climat. Le Rapport spécial sur les scénarios d’émissions
(RSSE, voir Encadré 3–1) a présenté plusieurs
futurs mondes plausibles présentant des caractéristiques différentes,
chacun ayant des implications très différentes pour le futur climat et
pour les politiques dans ce domaine. |
GTIII TRE Section 10.3.2 | |
1.11 | Le TRE évalue les informations
disponibles sur l’échelonnement dans le temps, les opportunités, les coûts,
les bénéfices et les effets de diverses options d’atténuation et d’adaptation.
Il indique l’existence d’opportunités qui permettraient aux pays, individuellement
et conjointement, de réduire les coûts d’atténuation et d’adaptation et
d’obtenir des bénéfices associés à un développement durable. |
GTII TRE Chapitre 18, GTIII TRE Chaptitres 8, 9, & 10, & RSSE | |
Figure 1-1: Changements climatiques
— un cadre intégré. Représentation schématique et simplifiée d’un cadre
d’évaluation intégré pour l’étude des changements climatiques anthropiques.
Les flèches jaunes indiquent un cycle complet (en sens horaire) de causes
et effets dans les quatre secteurs représentés, et les flèches bleues
indiquent la réponse sociétale aux effets des changements climatiques.
Pour les pays développés et en développement, chaque voie de développement
socio-économique examinée dans le Rapport spécial sur les scénarios d’émissions
comprend des forces motrices à l’origine d’émissions de gaz à effet de
serre, aérosols, et précurseurs — le dioxyde de carbone ( CO2) étant le
plus important. Les émissions de gaz à effet de serre s’accumulent dans
l’atmosphère, modifient les concentrations et perturbent les équilibres
naturels, selon des processus physiques tels que le rayonnement solaire,
la formation nuageuse, et les pluies. Les aérosols sont également une
des causes de la pollution atmosphérique (pluies acides, par exemple)
à effets nocifs sur la santé et les systèmes naturels (non représentés).
La poursuite de l’effet de serre entraînera des changements climatiques
à très long terme, avec effets connexes sur les systèmes naturels et humains.
Les changements dans ces systèmes et le climat (non représenté) pourront
entraîner des rétroactions — par exemple l’albédo dû aux changements d’affectation
des terres — et d’autres interactions, peut-être plus importantes, entre
les systèmes et les émissions atmosphériques (les effets des changements
d’affectation des terres, par exemple — non représentés). Ces changements
influeront sur les voies de développement socio-économiques. Les voies
de développement ont elles aussi des effets directs sur les systèmes naturels
(représentés par la flèche en sens anti-horaire partant de la case développement)
tels que les changements d’affectation des terres à l’origine du déboisement.
Cette figure illustre le fait que les composantes du problème des changements
climatiques existent dans un cycle dynamique, caractérisé par des temporisations
considérables. Les émissions et les incidences, par exemple, sont liées
de façon complexe aux voies de développement socio-économique et technologiques
sous-jacentes. Une contribution importante du TRE a été l’examen explicite
du secteur inférieur droit (représenté par un rectangle) par l’étude des
liens entre les émissions de gaz à effet de serre et les voies de développement
(dans le RSSE),
et par l’évaluation des travaux préliminaires sur les liens entre l’adaptation,
l’atténuation et les voies de développement (GTII
et GTIII). Cependant, le TRE ne peut
pas fournir une évaluation totalement intégrée des changements climatiques,
car tous les composants du cycle n’ont pu être liés dynamiquement. L’adaptation
et l’atténuation sont représentés en tant que facteurs de modification
des effets illustrés. |
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