Bilan 2001 des changements climatiques :
Rapport de synthèse
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3.26

Potentiellement, l’adaptation peut réduire les effets néfastes des changements climatiques et permet souvent d’obtenir des bénéfices accessoires immédiats, sans toutefois prévenir tous les dommages.

 
3.27

Face à l’évolution du climat, il existe de nombreuses possibilités d’adaptation susceptibles de réduire les effets néfastes et renforcer les effets bénéfiques des changements climatiques, mais qui seront également génératrices de coûts. L’évaluation quantitative de leurs bénéfices et coûts et de leur variabilité pour les régions et les entités est incomplète. Les formes d’adaptation aux changements climatiques sont multiples, et comprennent, entre autres, les mesures prises au plan individuel pour atténuer les incidences ou utiliser de nouvelles opportunités, et les changements structurels et fonctionnels des systèmes naturels en réponse aux pressions dues à l’évolution climatique. Le présent rapport porte essentiellement sur les mesures d’adaptation prises par les personnes. Des adaptations réactives (mesures prises simultanément aux changements et sans préparation préalable) et des adaptations programmées (mesures prises simultanément aux changements ou en prévision de ceux-ci, mais avec une préparation préalable) figurent parmi l’éventail d’options. Ces mesures d’adaptation peuvent être prises par des entités privées (au plan individuel, familial ou à celui des entreprises commerciales) ou des entités publiques (agences gouvernementales locales, d’état ou nationales). Le Tableau 3–6 présente des exemples d’options identifiées. Les bénéfices et les coûts des options d’adaptation, pour lesquelles l’évaluation est incomplète, varieront également selon les régions et les entités. En dépit de l’état incomplet et évolutif des connaissances en matière d’adaptation, un certain nombre de résultats significatifs ont été obtenus et résumés.

GTII TRE Sections 18.2.3 & 18.3.5
3.28

L’adaptation serait plus difficile face à des changements climatiques plus importants et plus rapides, potentiellement plus dangereux que des changements climatiques moins importants et plus lents. L’ampleur et le rythme des changements des extrêmes climatiques, de la variabilité climatique et des conditions moyennes, sont des points clés pour ce qui est de l’adaptation à l’évolution du climat. Les systèmes naturels et les systèmes humains sont en mesure de répondre à une variabilité climatique présentant des risques de dommages relativement faibles et une capacité de régénération élevée. Mais les changements climatiques qui augmentent la fréquence de phénomènes qui dépassent le cadre des phénomènes auxquels, jusqu’ici, les systèmes ont su s’adapter, augmentent le risque de dommages graves, de régénération incomplète ou de destruction de ces mêmes systèmes. Les changements des conditions moyennes (augmentation de la température moyenne), même sans modification de la variabilité, peuvent augmenter la fréquence de certains phénomènes (vagues de chaleur plus fréquentes, par exemple) qui n’entrent plus dans les limites des possibilités d’adaptation, et peuvent diminuer la fréquence d’autres phénomènes (vagues de froid moins fréquentes, par exemple) (voir Question 4 et 4-1).

GTII TRE Sections 18.2.2, 18.3.3, & 18.3.5
3.29

L’amélioration de la capacité d’adaptation peut étendre ou modifier les possibilités d’adaptation à la variabilité et aux extrêmes climatiques afin d’obtenir des bénéfices à l’heure actuelle et à l’avenir. Actuellement, un grand nombre d’options d’adaptation parmi celles figurant au Tableau 3–6 sont utilisées pour répondre à la variabilité et aux extrêmes climatiques ; l’extension de leur utilisation peut améliorer la capacité d’adaptation actuelle et future. Mais étant donné l’augmentation de l’ampleur et du rythme des changements climatiques, ces mesures d’adaptation risquent de ne pas être aussi efficaces à l’avenir.

GTII TRE Sections 18.2.2 & 18.3.5
3.30

Les bénéfices directs potentiels de l’adaptation sont considérables et s’expriment par la réduction des effets négatifs et le renforcement des effets positifs des changements climatiques. Des études sur les futurs effets des changements climatiques indiquent que, potentiellement, l’adaptation peut réduire considérablement un grand nombre des effets négatifs et renforcer les effets positifs. Des analyses des risques d’inondations dans les régions côtières, par exemple, provoquées par des ondes de tempêtes, estiment que l’élévation du niveau de la mer due aux changements climatiques multiplierait le nombre annuel moyen de personnes victimes d’inondations si la protection contre les inondations côtières n’est pas améliorée à l’avenir. Toutefois, une amélioration de la protection contre les inondations côtières proportionnelle à la future croissance du PIB, diminuerait de deux tiers le nombre de victimes prévues (voir Figure 3–6). Mais ces estimations n’indiquent que les bénéfices potentiels de l’adaptation, et non pas les bénéfices probables — car, en général, les analyses utilisent des hypothèses arbitraires sur les options et les obstacles à l’adaptation, négligent souvent de prendre en compte les changements de la variabilité et des extrêmes climatiques, et ne tiennent pas compte du caractère imparfait des prévisions.

GTII TRE Sections 5.3.4, 6.5.1, & 18.3.2
 
Tableau 3–6: Exemples d’options d’adaptation pour certains secteurs
Secteur/Système
Options d’adaptation
Eau [GTII TRE Sections
4.6
& 7.5.4; GTII TRE
Sections 10.6.4 & 14.4]

Augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources en eau par une gestion « axée sur la demande » (prix incitatifs, réglementations, normes techniques, par exemple).
Augmenter l’alimentation en eau, ou la fiabilité de cette alimentation par une gestion « axée sur l’offre » (construction de nouveaux réservoirs et ouvrages de dérivation, par exemple).
Modifier le cadre institutionnel et juridique afin de faciliter les transferts d’eau pour les utilisateurs (création de marchés de l’eau, par exemple).
Réduire les charges sédimentaires des cours d’eau et protéger/augmenter la végétation riveraine pour compenser les effets eutrophisants des températures plus élevées de l’eau.
Modifier les plans d’action contre les inondations afin de réduire les débits de pointe de crue en aval ; réduire les zones revêtues et utiliser la végétation pour réduire les écoulements d’orages et augmenter l’infiltration de l’eau.
Réévaluer les critères de construction des barrages, digues et autres infrastructures de protection contre les inondations.

Aliments et fibres [GTII TRE Sections 5.3.4-5; GTII DRESections 2.9, 4.4.4, 13.9, & 15.6; RSTT Section 11.2.1]

Modifier le calendrier des plantations, récoltes et autres activités de gestion.
Utiliser un travail du sol minimum et d’autres pratiques pour améliorer la rétention des éléments nutritifs et de l’humidité dans les sols et prévenir l’érosion.
Modifier les chargements pour l’élevage sur les grands pâturages libres.
Opter pour des cultures ou des cultivars nécessitant moins d’eau et plus résistants à la chaleur, à la sécheresse et aux parasites.
Effectuer des recherches en vue de développer de nouveaux cultivars.
Promouvoir l’agroforesterie dans les zones arides, y compris l’établissement de terres à bois pour les villages et l’utilisation de buissons et d’arbres comme produit de fourrage.
Replanter en utilisant diverses espèces arboricoles afin d’augmenter la diversité et la flexibilité.
Promouvoir les mesures de revégétation et de reboisement.
Faciliter la migration naturelle des espèces arboricoles à l’aide de zones protégées connexes et de transplantations.
Améliorer la formation et l’éducation de la main-d’œuvre rurale. Établir ou étendre des programmes d’approvisionnements alimentaires sûrs constituant une assurance contre les perturbations des alimentations locales.
Réformer les politiques encourageant des pratiques inefficaces et non durables pour l’agriculture, les pâturages et la foresterie (subventions et assurances pour les cultures, eau, par exemple).

Zones côtières et pêcheries marines [GTII TRE Sections 6.6 & 7.5.4; GTII DRE Section 16.3; RSTT Section 15.4]

Prévenir ou arrêter le développement dans les zones côtières vulnérables à l’érosion, aux inondations, et aux inondations dues aux ondes de tempêtes.
Utiliser des structures en « dur » (digues, levées, ouvrages longitudinaux) ou des « structures naturelles » (apport de sable sur les plages, restauration des dunes et des zones humides, boisement) pour protéger les côtes.
Mettre en œuvre des programmes d’avis de tempêtes et de plans d’évacuation.
Protéger et restaurer les zones humides, les estuaires et les plaines d’inondation pour protéger les habitats indispensables aux pêcheries.
Modifier et renforcer les institutions et politiques de gestion des pêcheries afin de promouvoir la protection des pêcheries.
Effectuer des recherches et une surveillance pour mieux aider la gestion intégrée des pêcheries.

Santé humaine [GTII TRE
Sections 7.5.4
& 9.11; GTII DRE Section 12.5; RSTT Section 14.4]

Reconstruire et améliorer l’infrastructure sanitaire publique.
Améliorer la préparation et développer les capacités en matière de prévisions d’épidémies et d’alerte rapide.
Surveiller l’état environnemental, biologique et sanitaire.
Améliorer les logements, l’assainissement, et la qualité de l’eau.
Intégrer les conceptions urbaines pour réduire les effets d’îlots de chaleur (utilisation de végétation et de surfaces de couleur claire, par exemple).
Mener des campagnes de sensibilisation pour promouvoir des comportements qui diminuent les risques pour la santé.

Services financiers [GTII
DRE Section 8.3.4
]

Répartir les risques entre les assurances et réassurances privées et publiques.
Réduire les risques par le biais de normes de construction et autres normes établies ou influencées par le secteur financier et utilisées comme conditions indispensables pour l’assurance ou le crédit.

 


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