Bilan 2001 des changements climatiques :
Rapport de synthèse
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3.31

Il existe peu d’estimations des coûts d’adaptation ; celles dont on dispose indiquent que les coûts dépendent dans une large mesure des critères de décision pour la sélection et l’échelonnement dans le temps de mesures d’adaptation spécifiques. A ce jour, les coûts des mesures pour la protection des régions côtières contre les effets de l’élévation du niveau de la mer sont peut-être ceux qui sont le mieux étudiés. La construction de « structures en dur » de type digues, levées, et ouvrages longitudinaux, et l’utilisation de « structures naturelles » telles que l’apport de sable sur les plages et la restauration des dunes, figurent parmi les mesures évaluées. Les estimations des coûts de la protection des côtes varient en fonction des hypothèses sur les décisions qui seront prises quant à la longueur de côte à protéger, les types de structures à utiliser, la programmation de leur mise en œuvre (influencée par le rythme de l’élévation du niveau de la mer), et les taux d’actualisation. Diverses hypothèses dans ce domaine donnent des estimations pour la protection des côtes aux Etats-Unis contre une élévation du niveau de la mer de 0,5 m d’ici 2100, de l’ordre de 20 milliards de dollars américains à 150 milliards de dollars américains en valeur actuelle.

GTII TRE Sections 6.5.2 & 18.4.3>
3.32

Selon les prévisions, les changements climatiques devraient avoir des incidences néfastes sur le développement, la durabilité et l’équité.

 
3.33

Les effets de l’évolution climatique s’exerceront de façon disproportionnée sur les pays en développement et sur les populations déshéritées dans tous les pays, renforçant ainsi les inégalités en matière de santé et d’accès à une alimentation adéquate, à l’eau potable et à d’autres ressources. Comme on a déjà noté, en général, les populations des pays en développement devraient être exposées à des risques relativement élevés d’incidences néfastes des changements climatiques sur la santé, l’alimentation en eau, la productivité agricole, la propriété et les autres ressources. La pauvreté, le manque de formation et d’éducation, l’absence d’infrastructures et d’accès aux technologies, l’insuffisance des possibilités de revenus, la dégradation des ressources naturelles, des mesures incitatives mal utilisées, un cadre juridique inadapté et des institutions publiques et privées en difficulté expliquent les faibles capacités d’adaptation de la plupart des pays en développement. En raison de l’exposition aux risques et de la faible capacité d’adaptation, en général, les populations des pays en développement sont plus vulnérables que celles des pays développés.

GTII TRE Sections 18.5.1-3
3.34

L’utilisation de ressources non durables renforce la vulnérabilité aux changements climatiques. La transformation des habitats naturels à des fins d’utilisation par les êtres humains, l’exploitation intensive des ressources résultant de pratiques environnementales, agricoles et pastorales qui ne protègent pas les sols de la dégradation et la pollution de l’air et de l’eau, peuvent diminuer la capacité de systèmes à faire face aux variations ou aux changements climatiques, ainsi que leur capacité de régénération. En raison de ces pressions, les systèmes et les populations qui dépendent de ces systèmes pour leurs biens, leurs services et leur subsistance, deviennent extrêmement vulnérables aux changements climatiques. Ces pressions ne sont pas propres aux pays en développement, mais la réalisation des objectifs de développement tout en assurant la protection des écosystèmes pose un dilemme particulier pour ces pays.

GTII TRE Sections 1.2.2, 4.7, 5.1, 6.3.4, & 6.4.4
3.35

Les risques associés aux changements climatiques peuvent freiner le progrès vers un développement durable. Des sécheresses plus fréquentes et plus intenses peuvent aggraver la dégradation des terres. L’augmentation des fortes précipitations peut augmenter les inondations, glissements de terrains et coulées de boue, et causer des dégâts susceptibles, dans certains cas, de retarder le développement de plusieurs années. Dans certaines régions, les progrès en matière de santé et de nutrition peuvent être retardés par les effets de l’évolution climatique sur la santé et l’agriculture. D’autres développements dans des zones naturellement dynamiques et instables (plaines d’inondations, cordons littoraux, côtes de faible élévation et fortes pentes déboisées) peuvent également aggraver ces risques.

GTII TRE Section 18.6.1
3.36

S’ils ne sont pas pris en compte, les changements climatiques risquent de nuire à l’efficacité des projets de développement. Les projets de développement font souvent appel à des investissements au niveau des infrastructures, des institutions, et des ressources humaines pour la gestion de ressources vulnérables au climat telles que l’eau, l’énergie hydroélectrique, les terres cultivables et les forêts. Les changements climatiques et l’augmentation de la variabilité climatique peuvent influer sur l’efficacité de ces projets, et pourtant la conception de ces derniers tient peu compte de ces facteurs. Les analyses ont montré que la capacité à bien fonctionner dans une fourchette de conditions climatiques plus large peut être intégrée aux projets pour des coûts incrémentiels modestes dans certains cas, et qu’une flexibilité accrue a une valeur immédiate en raison des risques dus à la variabilité climatique actuelle.

GTII TRE Section 18.6.1
3.37

Nombre de mesures nécessaires à l’amélioration de la capacité d’adaptation aux changements climatiques sont semblables à celles visant à promouvoir un développement durable. Un meilleur accès aux ressources et une diminution des inégalités dans ce domaine, la réduction de la pauvreté, l’amélioration de l’éducation et de la formation, des investissements en matière d’infrastructures, la participation des parties concernées à la gestion des ressources locales, et le renforcement des capacités et de l’efficacité institutionnelles, sont quelques exemples de mesures communes à l’amélioration de la capacité et à un développement durable. En outre, des mesures visant à ralentir la transformation des habitats, gérer les pratiques agricoles en vue d’une meilleure protection des ressources, promouvoir l’adoption de pratiques protégeant les sols dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage, et à mieux contrôler les émissions polluantes, peuvent diminuer les vulnérabilités au climat tout en intégrant l’objectif d’utilisation plus durable des ressources

GTII TRE Section 18.6.1

Figure 3–6 : Adaptation et nombre annuel moyen de personnes victimes d’inondations provoquées par des ondes de tempêtes côtières — projection pour les années 2080. Les deux barres de gauche représentent le nombre annuel moyen de personnes qui devraient être victimes d’inondations provoquées par des ondes de tempêtes côtières en 2080 pour le niveau de la mer actuel et pour une élévation du niveau de la mer de ~40 cm, en supposant une protection côtière inchangée par rapport à la situation actuelle, et une augmentation de population moyenne. Les deux barres de droite représentent la même chose, mais supposent une amélioration de la protection côtière proportionnelle à la hausse du PIB.
GTII TRE Section 6.5.1


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