Les coûts directs de la consommation de combustibles fossiles s’accompagnent d’avantages pour l’environnement et la santé publique qui découlent d’une réduction de l’extraction et de la combustion de combustibles fossiles. Ces avantages proviennent d’une réduction des dommages causés par ces activités, en particulier une baisse des émissions des polluants liés à la combustion, comme le SO2, les NOx, le CO et autres substances chimiques, et les matières particulaires. Cette situation entraînera une amélioration de la qualité de l’air et de l’eau aux échelles locale et régionale, et donc une diminution des dommages pour la santé des hommes, des animaux et des plantes, et pour les écosystèmes. Si tous les polluants liés aux émissions de GES sont éliminés par de nouvelles technologies ou par une réduction en aval (par exemple, désulfuration des gaz de combustion à la centrale, combinée avec l’extraction de tous les autres polluants non GES), cet avantage accessoire n’existe plus. Mais ces réductions sont à l’heure actuelle limitées et coûteuses, surtout pour les émissions de moindre ampleur, comme celles des véhicules et habitations (voir aussi la section 8.6).
Les politiques d’atténuation sont moins efficaces si elles impliquent une baisse de la compétitivité sur la scène internationale ou la migration des industries émettrices de GES hors de la région mettant en œuvre la politique (“transferts d’émissions” de carbone). Les effets estimatifs sur la compétitivité internationalementionnés dans la documentation sont faibles; ceux sur les transferts d’émissions de carbone semblent en être au stade d’explications contradictoires, avec de grandes différences selon les modèles et hypothèses utilisés. On a plusieurs raisons de penser que ces effets ne seront pas substantiels. Premièrement, les politiques d’atténuation généralement adoptées font intervenir un éventail d’instruments, et comportent habituellement un traitement spécial visant à minimiser les effets négatifs pour l’industrie, comme des exemptions pour les industries à forte intensité énergétique. Deuxièmement, les modèles postulent que les industries qui migreront utiliseront la technologie moyenne de l’endroit où elles s’installeront; elles pourraient pourtant adopter de nouvelles technologies émettant moins de CO2. Troisièmement, les politiques d’atténuation encouragent également les technologies à basses émissions, qui pourraient elles aussi migrer, réduisant les émissions des industries d’autres pays (voir aussi la section 8.7).
Les résultats des études évaluées découlent de diverses approches et divers modèles. Pour bien interpréter les résultats, il faut comprendre les méthodes adoptées et les hypothèses sous-jacentes aux modèles et études. Les grands écarts entre les résultats peuvent être dus à l’utilisation de scénarios ou conditions de base différents. Et les caractéristiques des conditions de référence peuvent influer considérablement sur les résultats quantitatifs de la modélisation des politiques d’atténuation. Par exemple, si l’on postule dans les conditions de référence que la qualité de l’air est satisfaisante, on se trouve à éliminer d’emblée tout potentiel d’avantage accessoire en matière de qualité de l’air dans le scénario d’atténuation des GES. Même avec des hypothèses similaires ou identiques quant aux conditions de référence, les études donnent des résultats différents.
En ce qui concerne les coûts de l’atténuation, ces écarts semblent largement causés par les différences entre les approches et hypothèses, le facteur le plus important étant le type de modèle choisi. Les modèles technologiques ascendants postulant de nouvelles possibilités technologiques tendent à déboucher sur les avantages de l’atténuation. Les modèles généraux descendants à l’équilibre semblent montrer des coûts plus bas que les modèles économétriques descendants à série chronologique. Les principales hypothèses menant à des coûts plus bas dans les modèles sont que :
Enfin, les progrès et la diffusion à long terme de la technologie sont largement postulés dans les modèles descendants; des hypothèses différentes ou un traitement dynamique plus intégré pourraient avoir des effets marqués sur les résultats.
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