Figure TS 3 : Consommation mondiale d’énergie primaire
par région entre 1971 et 1998. |
La consommation mondiale d’énergie et les émissions connexes de CO2 ont poursuivi leur tendance à la hausse dans les années 1990 (Figures TS.3 et TS.4). Les combustibles fossiles demeurent la forme d’énergie prédominante utilisée dans le monde, et la consommation d’énergie compte pour plus des deux tiers des émissions de GES visées par le Protocole de Kyoto. En 1998, 143 exajoules (EJ) d’hydrocarbures, 82 EJ de gaz naturel et 100 EJ de charbon ont été consommés par les économies de la planète. La consommation mondiale d’énergie primaire a augmenté en moyenne de 1,3 pour cent par an entre 1990 et 1998. Les rythmes annuels moyens de croissance ont été de 1,6 pour cent dans les pays développés et de 2,3 pour cent à 5,5 pour cent dans les pays en développement, entre 1990 et 1998,. La consommation d’énergie primaire dans les PET a baissé au rythme annuel de 4,7 pour cent entre 1990 et 1998, en raison de la disparition des industries lourdes, du fléchissement de l’activité économique globale et de la restructuration du secteur manufacturier.
Les émissions moyennes mondiales de dioxyde de carbone ont progressé (à peu près au même rythme que l’énergie primaire) au taux de 1,4 pour cent par an entre 1990 et 1998, ce qui est nettement plus lent que la croissance de 2,1 pour cent par an enregistrée dans les années 1970 et 1980. Cela s’explique dans une large mesure par les réductions enregistrées dans les PET et par les changements structurels survenus dans le secteur industriel des pays développés. A plus long terme, la croissance mondiale des émissions de CO2 résultant de la consommation d’énergie a été de 1,9 pour cent par an entre 1971 et 1998. En 1998, les pays développés ont concentré plus de 50 pour cent des émissions de CO2 liées à la consommation d’énergie, qui ont augmenté au rythme de 1,6 pour cent par an depuis 1990. Les PET ont représenté 13 pour cent des émissions de 1998, et celles-ci ont régressé au rythme annuel de 4,6 pour cent depuis 1990. Les pays en développement de la région de l’Asie-Pacifique ont émis 22 pour cent du total mondial de dioxyde de carbone, et ont connu le taux de croissance le plus rapide qui s’est chiffré à 4,9 pour cent par an depuis 1990. Le reste des pays en développement entre pour légèrement plus de 10 pour cent dans le total des émissions, en hausse au rythme de 4,3 pour cent par an depuis 1990.
Durant la période d’industrialisation intense entre 1860 et 1997, on a brûlé environ 13 000 EJ de combustibles fossiles, rejetant ainsi 290 GtC dans l’atmosphère, ce qui, parallèlement aux changements survenus dans l’utilisation des terres, a fait grimper de 30 pour cent les concentrations de CO2 dans l’atmosphère. A titre de comparaison, les ressources estimatives de gaz naturel6 sont comparables aux ressources de pétrole, se chiffrant à environ 35 000 EJ. La base de ressources de charbon est à peu près quatre fois supérieure. Le clathrate de méthane (qui n’est pas comptabilisé dans la base de ressources) est évalué à environ 780 000 EJ. Les réserves estimatives de combustibles fossiles contiennent 1500 GtC, soit cinq fois plus que le carbone déjà rejeté dans l’atmosphère, et si on y ajoute les ressources estimatives, on constate qu’il reste au total 5000 GtC dans le sol. Les scénarios modélisés par le SRES, sans politiques précises au sujet des émissions de GES, prévoient des rejets cumulés oscillant d’environ 1000 GtC à 2100 GtC résultant de la consommation de combustibles fossiles entre 2000 et 2100. Les émissions cumulatives de carbone pour les profils de stabilisation allant de 450 ppmv à 750 ppmv au cours de la même période varient de 630 GtC à 1300 GtC (voir figure TS 5). La rareté des combustibles fossiles, du moins à l’échelle mondiale, n’est donc pas un facteur significatif dans l’étude de l’atténuation des changements climatiques. En revanche, contrairement aux gisements relativement importants de charbon et de pétrole et de gaz non classiques, le carbone qui se trouve dans les réserves de pétrole et de gaz classiques ou dans les ressources pétrolières classiques est nettement inférieur aux émissions de carbone cumulatives qui se rattachent aux scénarios de stabilisation à 450 ppmv ou à un niveau plus élevé (figure TS 5). De plus, il se peut que ce carbone contribue aussi de vastes quantités d’autres GES. En même temps, il ressort clairement de la figure TS 5 que les réserves de pétrole et de gaz classiques ne représentent qu’une infime partie la base de ressources totale de combustibles fossiles. Ces données sur les ressources présupposent sans doute un changement dans l’utilisation de plusieurs sources d’énergie et l’adoption de nouvelles sources d’énergie au cours du XXIe siècle. Le choix des sources d’énergie et les investissements qui vont de pair décideront de la possibilité de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre, et dans ce cas, du niveau de stabilisation et des coûts qui s’y rattachent. Actuellement, la plupart de ces investissements ont pour but de découvrir et d’exploiter un plus grand nombre de ressources fossiles classiques et non classiques.
Figure TS 4 : Emissions mondiales de CO2 par région, 1971-1998. |
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