Depuis la publication du DRE, plusieurs technologies ont progressé plus rapidement que ce que prévoyait l’analyse préalable. Mentionnons à titre d’exemples l’apparition de voitures à moteur hybride très sobres, les progrès rapides de la conception d’éoliennes, la preuve du stockage souterrain du dioxyde de carbone et la quasi-élimination des émissions de N2O résultant de la production d’acide adipique. Il existe des possibilités de meilleur rendement énergétique dans le secteur du bâtiment, de l’industrie, des transports et de l’approvisionnement énergétique, souvent à un prix inférieur à ce qui était prévu. D’ici 2010, la plupart des possibilités de réduire les émissions résulteront encore des gains d’efficacité énergétique dans les secteurs d’utilisation finale, du passage au gaz naturel dans le secteur de la production d’électricité et d’une baisse des rejets de GES par l’industrie, comme le N2O, le perfluorométhane (CF4) et les HFC. D’ici 2020, lorsqu’une partie des centrales électriques existantes aura été remplacée dans les pays développés et dans les PET et que de nombreuses nouvelles centrales seront entrées en service dans les pays en développement, l’utilisation de sources d’énergie renouvelables pourra commencer à contribuer à une réduction des émissions de CO2. A plus long terme, il se peut que les techniques de l’énergie nucléaire (dont les caractéristiques passives inhérentes respecteront des objectifs stricts en matière de sécurité, de prolifération et de stockage des déchets), sans oublier l’absorption et le stockage du carbone physique provenant des combustibles fossiles et de la biomasse, suivi de son piégeage, deviennent des options possibles.
Allant à contre-courant du potentiel technologique et économique d’une réduction des émissions de GES, il faut mentionner le développement économique rapide et l’accélération des changements dans certaines tendances socio-économiques et comportementales qui ont pour effet d’accroître la consommation totale d’énergie, surtout dans les pays développés et dans les groupes à revenu élevé des pays en développement. Dans quantité de pays, les unités d’habitation et les véhicules augmentent de taille, tandis que s’intensifie l’utilisation des appareils électroménagers et des équipements électriques de bureau dans les édifices commerciaux. Dans les pays développés, et surtout aux Etats-Unis, les ventes de véhicules plus grands, plus lourds et moins sobres augmentent elles aussi. La baisse constante ou la stabilisation des prix de l’énergie au détail dans un nombre croissant de pays a pour effet de réduire la motivation à économiser l’énergie ou à acheter des technologies à bon rendement énergétique dans tous les secteurs. A quelques exceptions près, les pays déploient peu d’efforts pour raviver des politiques ou des programmes visant à accroître le rendement énergétique ou à promouvoir les sources d’énergie renouvelables. Egalement depuis le début des années 1990, on constate une baisse des ressources publiques et privées consacrées à la R&D (recherche et développement) en vue de concevoir et d’adopter de nouvelles technologies capables de réduire les émissions de GES.
De plus, et cela a généralement un rapport avec les options d’innovation technologique, il existe d’importantes possibilités dans le secteur de l’innovation sociale. Dans toutes les régions, il existe quantités d’options au chapitre du mode de vie capables d’améliorer la qualité de la vie, tout en faisant baisser la consommation des ressources et les émissions de GES qui s’y rattachent. Ces choix dépendent dans une large mesure des cultures et des priorités locales et régionales. Ils ont un rapport très étroit avec les progrès technologiques, dont certains peuvent entraîner un changement profond du mode de vie, tandis que d’autres ne nécessitent pas de tels changements. Alors que ces options étaient à peine effleurées dans le DRE, ce rapport commence à en traiter.
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