5. Amélioration des évaluations relatives aux incidences du changement climatique,
aux vulnérabilités à ce changement et aux possibilités d’adaptation
Depuis les précédentes évaluations du GIEC, des progrès ont été réalisés dans
la détection des changements des systèmes biotiques et physiques, et des initiatives
ont été prises pour améliorer notre compréhension des possibilités d’adaptation,
de la vulnérabilité aux phénomènes climatiques extrêmes et d’autres questions
essentielles ayant trait aux incidences du changement climatique. Ces progrès
font ressortir le besoin de prendre des initiatives en vue d’élaborer des stratégies
d’adaptation et de renforcer les capacités d’adaptation. Il faut cependant pousser
la recherche pour améliorer les évaluations futures et réduire les incertitudes,
de sorte que les responsables de l’élaboration des politiques disposent d’assez
d’informations pour réagir comme il convient aux conséquences possibles de l’évolution
du climat, notamment pour ce qui concerne les activités de recherche menées
dans et par les pays en développement. [8]
On trouvera ci-après une liste des mesures hautement prioritaires qu’il convient
de prendre pour combler l’écart entre nos connaissances actuelles et les informations
dont ont besoin les responsables de l’élaboration des politiques :
- Evaluation quantitative de la sensibilité, de la capacité d’adaptation
et de la vulnérabilité des systèmes naturels et humains aux changements climatiques,
l’accent étant mis sur le changement d’ampleur des variations du climat et
sur la fréquence et l’intensité accrues des phénomènes climatiques extrêmes;
- Détermination des seuils éventuels de déclenchement de fortes réactions
discontinues au changement climatique projeté et à d’autres facteurs;
- Compréhension des réactions dynamiques des écosystèmes à des contraintes
multiples, y compris les changements climatiques, au plan mondial et régional
ou à des échelles plus fines;
- Elaboration de méthodes pour ce qui est des réactions d’adaptation, estimation
de l’efficacité et des coûts des solutions d’adaptation et détermination,
selon la région, le pays ou la population considérés, des différences concernant
les possibilités d’adaptation et les obstacles à cette adaptation;
- Evaluation des effets potentiels de l’éventail complet des changements climatiques
prévus, particulièrement sur les biens et services non commerciaux, selon
des paramètres multiples et avec un traitement cohérent des incertitudes,
notamment (mais pas uniquement) pour ce qui concerne le nombre de personnes
et les superficies concernées, le nombre d’espèces menacées, la valeur pécuniaire
des effets en question et l’influence exercée à cet égard par les différents
niveaux de stabilisation et autres scénarios d’intervention envisagés;
- Amélioration des outils d’évaluation intégrée, y compris l’évaluation des
risques, pour étudier les interactions des diverses composantes des systèmes
naturels et humains et les conséquences des différentes orientations retenues;
- Evaluation des possibilités qui s’offrent en vue d’inclure des informations
scientifiques sur les incidences, la vulnérabilité et l’adaptation dans les
processus de prise de décision, la gestion des risques et les initiatives
en faveur du développement durable;
- Amélioration des systèmes et des méthodes de surveillance à long terme et
d’analyse des conséquences des changements climatiques et autres contraintes
pour les systèmes naturels et humains.
Au-delà des distinctions introduites par ces divers enjeux, il existe des besoins
particuliers liés au renforcement de la coopération et de la coordination à
l’échelon international pour l’évaluation régionale des incidences, de la vulnérabilité
et de l’adaptation, y compris le renforcement des capacités et la formation
à la surveillance, à l’évaluation et à la collecte de données, spécialement
dans les pays en développement et en leur faveur (particulièrement en rapport
avec les divers points mentionnés plus haut).