Même si certains progrès ont été accomplis, il reste encore des lacunes considérables en matière de connaissances sur l’exposition, la sensibilité, l’adaptabilité ainsi que la vulnérabilité des systèmes physiques, écologiques et sociaux aux changements climatiques. Il est prioritaire de progresser dans ces domaines pour mieux comprendre les conséquences potentielles des changements climatiques sur les sociétés humaines et les systèmes naturels et appuyer les analyses de réactions éventuelles.
Exposition. Il convient d’améliorer les méthodes de prévision des expositions aux facteurs climatiques et aux stress non climatiques à des échelles spatiales plus fines pour mieux comprendre les conséquences possibles des changements climatiques, notamment les différences régionales et les facteurs auxquels les systèmes pourraient avoir à s’adapter. Les travaux dans ce domaine devraient reposer sur les résultats des recherches sur la sensibilité, l’adaptabilité et la vulnérabilité, afin d’identifier les types de facteurs climatiques et de stress non climatiques qui affectent le plus les systèmes. Ces recherches sont particulièrement utiles pour les pays en développement, dont la plupart manquent de données historiques, de systèmes de contrôle adéquats et de capacité de recherche et développement. Le développement de la capacité locale d’évaluation et de gestion environnementales augmentera l’efficacité des investissements. La mise au point de méthodes d’étude des changements éventuels dans la fréquence et l’intensité des phénomènes climatiques extrêmes, de la variabilité climatique et des variations brusques à grande échelle du système terrestre, comme l’atténuation ou l’arrêt de la circulation thermohaline des océans constituent des priorités. Il faut également mener des recherches destinées à mieux comprendre la façon dont les facteurs sociaux et économiques influencent l’exposition des différentes populations.
Sensibilité. La sensibilité aux facteurs climatiques est encore mal quantifiée dans le cas des nombreux systèmes naturels et humains. Les réactions des systèmes aux changements climatiques devraient comprendre des non-linéarités marquées, des réactions discontinues ou brusques, des réactions variables en fonction du temps et des interactions complexes avec d’autres systèmes. Toutefois, la quantification de la courbe, des seuils et des interactions des réponses des systèmes est mal développée dans de nombreux cas. On doit poursuivre les travaux afin d’élaborer et d’améliorer les modèles dynamiques basés sur les processus des systèmes économiques, naturels et sociaux; d’estimer les modèles de paramètre des réponses des systèmes aux variables climatiques; et de valider les résultats de la simulation des modèles. Ces travaux devraient inclure l’utilisation des résultats d’observation, des paléo-observations, le cas échéant, et de la surveillance à long terme des systèmes et des forces qui agissent sur eux. Il est impératif de poursuivre les efforts visant à détecter les effets des changements climatiques observés afin d’obtenir des informations empiriques permettant de comprendre la sensibilité des systèmes à l’évolution du climat.
Adaptabilité. Des progrès ont été réalisés dans la recherche sur les mesures et la capacité d’adaptation. Toutefois, il est nécessaire d’entreprendre des travaux pour mieux comprendre l’applicabilité des expériences d’adaptation réalisées sur la variabilité des changements climatiques, pour utiliser ces informations afin d’effectuer des estimations empiriques de l’efficacité et des coûts de l’adaptation, et pour mettre au point des modèles de prévision des comportements d’adaptation qui tiennent compte de la prise de décision en situation d’incertitude. Il faut également que des recherches soient menées pour améliorer les connaissances sur les aspects déterminants de la capacité d’adaptation; et pour utiliser ces informations afin de mieux saisir les écarts dans cette capacité d’une région, d’une nation et d’un groupe socio-économique à l’autre et la façon dont elle peut varier dans le temps. Les progrès dans ces domaines devraient être utiles pour établir des stratégies permettant de renforcer la capacité d’adaptation de manière complémentaire aux objectifs d’atténuation des changements climatiques, du développement durable et de l’équité.
Vulnérabilité. Les évaluations de la vulnérabilité aux changements climatiques sont surtout qualitatives et examinent les sources et le caractère de celle-ci. Il est nécessaire de poursuivre les travaux visant à intégrer les informations sur l’exposition, la sensibilité et l’adaptabilité de façon à obtenir des données quantitatives et plus détaillées sur les effets potentiels des changements climatiques et le degré relatif de vulnérabilité des différents groupes socio-économiques, régions et nations. Pour progresser, il faudra établir et affiner de multiples mesures ou indices de la vulnérabilité, comme le nombre ou le pourcentage de personnes, d’espèces, de systèmes ou de terres touchés négativement ou positivement; les modifications de la productivité des systèmes; la valeur financière des changements dans le bien-être économique en chiffres relatifs et absolus; et la mesure des iniquités sur le plan de la distribution.
Incertitude. Il existe encore de grandes lacunes au niveau de l’amélioration et de l’application des méthodes de gestion des incertitudes, surtout en ce qui a trait à la fourniture d’informations scientifiques pour la prise de décision. Il faut réaliser des progrès concernant la façon d’exprimer la vraisemblance, le degré de confiance et l’ampleur des incertitudes pour les évaluations des résultats, et d’établir comment ces évaluations s’adaptent à de plus grandes échelles d’incertitude. On doit perfectionner les méthodes visant à fournir des descriptions retraçables de la façon dont les évaluations générales sont effectuées à partir d’informations dissociées. Il est nécessaire de poursuivre les efforts pour traduire les jugements en distributions des probabilités dans les modèles d’évaluation globale.
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