Bilan 2001 des changements climatiques :
Conséquences, adaptation et vulnérabilité

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3.6 Etablissements humains, énergie et industrie

D’après des éléments d’information de plus en plus abondants et chiffrés, le changement climatique exerce principalement trois sortes d’influences sur les établissements humains :

  1. Les secteurs économiques dont dépendent les établissements humains subissent les effets des variations de la productivité des ressources ou de la demande du marché pour ce qui est des biens et des services que ces établissements fournissent. [4.5]
  2. Il peut y avoir des effets directs sur certains aspects de l’infrastructure physique (y compris les systèmes de transmission et de distribution de l’énergie), des bâtiments, des services urbains (y compris les moyens de transport) et d’industries particulières (comme l’agro-industrie, le tourisme ou le bâtiment). [4.5]
  3. Les populations peuvent être directement touchées par des phénomènes météorologiques extrêmes, des modifications de l’état sanitaire ou des migrations. Les problèmes ne sont pas exactement les mêmes dans les grandes agglomérations (plus de 1 million d’habitants) et dans les petites et moyennes agglomérations. [4.5]

Les risques directs les plus fréquents auxquels l’évolution du climat expose les établissements humains sont les risques liés aux inondations et aux glissements de terrain, découlant de l’intensification projetée de la pluviométrie et, dans les zones côtières, de l’élévation du niveau de la mer. Si les risques sont particulièrement grands pour les établissements humains situés au bord de cours d’eau ou sur des côtes (degré de confiance élevé6), les crues en milieu urbain peuvent poser un problème partout où la capacité des collecteurs d’eaux pluviales, des adductions d’eau et des systèmes de traitement des déchets est insuffisante. Ces zones sont caractérisées par une très grande vulnérabilité des établissements urbains constitués de colonies de squatters et autres agglomérations non structurées, qui cumulent une forte densité de population, des logements d’une qualité médiocre, un accès réduit ou nul à des ressources telles qu’une eau salubre ou des services de santé publique et une faible capacité d’adaptation. Certains établissements humains connaissent actuellement d’autres problèmes environnementaux importants qui pourraient être accentués par des régimes de hautes températures et de précipitations accrues – notamment en ce qui concerne les ressources en eau et en énergie, l’infrastructure, le traitement des déchets et les transports. [4.5]

L’urbanisation rapide des zones côtières de faible altitude, aussi bien dans les pays en développement que dans les pays développés, a pour effet d’accroître énormément la densité de population et la valeur des biens produits par l’homme qui sont exposés à des phénomènes climatiques côtiers extrêmes tels que les cyclones tropicaux. D’après les projections des modèles, le nombre annuel moyen des personnes qui seraient victimes, sur les côtes, d’inondations causées par des ondes de tempête augmenterait considérablement (de 75 à 200 millions selon l’ampleur des réactions adaptatives) pour ce qui est des scénarios intermédiaires prévoyant une élévation de 40 cm du niveau de la mer d’ici les années 2080, par comparaison avec les scénarios excluant toute élévation du niveau de la mer. Selon des projections, les dégâts potentiels causés aux infrastructures des zones côtières par suite de l’élévation du niveau de la mer se chiffreraient à des dizaines de milliards de dollars des Etats-Unis dans certains pays – notamment l’Egypte, la Pologne et le Viet Nam. [4.5]

Les établissements humains où l’activité économique est peu diversifiée et où les revenus proviennent en grande partie d’industries du secteur primaire sensibles au climat (agriculture, foresterie et pêches) sont plus vulnérables que les établissements humains où l’activité économique est plus diversifiée (degré de confiance élevé6). Dans les zones développées de l’Arctique où le pergélisol est particulièrement riche en glace, il faudra accorder une grande attention à l’atténuation des effets néfastes du dégel, et notamment aux graves dommages que pourraient subir les bâtiments et l’infrastructure des transports (degré de confiance très élevé6). L’infrastructure de l’industrie, des transports et du commerce est généralement exposée aux mêmes risques que l’infrastructure des établissements humains. On prévoit que la demande d’énergie augmentera pour ce qui est de la climatisation et diminuera pour ce qui est du chauffage, l’effet net variant selon les scénarios et les endroits considérés. Certains systèmes de production et de distribution d’énergie pourraient subir des effets néfastes susceptibles de réduire leur capacité d’approvisionnement ou leur fiabilité, tandis que d’autres systèmes pourraient tirer profit de l’évolution du climat. [4.5 et 5.7]

Des solutions envisageables en matière d’adaptation pourraient consister à planifier les établissements humains et leur infrastructure, à implanter les installations industrielles et à prendre d’autres décisions à long terme de ce genre de façon à réduire les effets néfastes de phénomènes qui, en dépit d’une faible probabilité (cependant en augmentation), ont de lourdes conséquences (qui risquent apparemment de s’aggraver). [4.5]



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