Bilan 2001 des changements climatiques :
Les éléments scientifiques

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F.4 Projections pour l’évolution future des précipitations


Figure TS 23 — Analyse de la concordance entre les modèles en ce qui concerne la variation des précipitations régionales. Les régions sont classées comme affichant soit un accord sur un accroissement avec une variation moyenne de plus de 20 % ("Fort accroissement"), un accord sur un accroissement avec une variation moyenne comprise entre 5 et 20 % ("Accroissement faible"), un accord sur une variation comprise entre -5 et +5 % ou un accord avec une variation moyenne comprise entre -5 et +5 % ("Pas de variation"), un accord sur une diminution avec une variation moyenne comprise entre -5 et -20 % ("Diminution faible"), un accord sur une diminution avec une variation moyenne de moins de -20 % ("Forte diminution"), ou un désaccord ("signe non concordant"). [Basée sur le Chapitre 10, Encadré 1, Figure 2]
Selon les projections, en moyenne et à l’échelle du globe, la vapeur d’eau, l’évaporation et les précipitations devraient augmenter. Cependant, à l’échelle régionale, on prévoit à la fois des augmentations et des diminutions des précipitations. Les résultats (voir la figure TS 23) des dernières simulations MCGAO fondées sur les scénarios d’émissions SRES A2 et B2 indiquent qu’il est probable que les précipitations augmenteront l’été comme l’hiver aux latitudes élevées. On prévoit aussi une augmentation des précipitations hivernales aux latitudes moyennes de l’hémisphère Nord, en Afrique tropicale et en Antarctique et des précipitations estivales en Asie du Sud et de l’Est. En Australie, en Amérique centrale et en Afrique australe, on prévoit une diminution régulière des précipitations hivernales.

D’après les configurations qui ressortent d’un nombre limité d’études fondées sur les simulations MCGAO actuelles, des résultats obtenus à l’aide de MCG plus anciens et de diverses études de régionalisation, il existe une forte corrélation entre la variabilité interannuelle des précipitations et la moyenne des précipitations. L’augmentation future de la moyenne des précipitations s’accompagnera vraisemblablement d’une certaine progression de la variabilité. Inversement, la variabilité des précipitations ne diminuera probablement que dans les zones correspondant à une diminution de la moyenne des précipitations.

F.5 Projections pour l’évolution future des phénomènes météorologiques extrêmes

Les changements observés à ce jour pour ce qui est des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes n’ont été comparés que récemment aux projections pour l’évolution future de ces phénomènes fournies par les modèles (tableau 4). Il faut s’attendre très probablement à un accroissement du nombre de journées de chaleur et de vagues de chaleur sur presque toutes les terres émergées. D’après les projections, cet accroissement devrait être particulièrement prononcé dans les régions exposées à une diminution de l’humidité du sol. On prévoit une augmentation de la température minimale quotidienne sur presque toutes les terres émergées, notamment aux endroits où la neige et la glace reculent. Les joursde gel et les vagues de froid se feront très probablement plus rares. Les modifications de la température de l’air en surface et de l’humidité absolue en surface devraient entraîner une augmentation de l’indice thermique (qui est une mesure des effets combinés de la température et de l’humidité). On prévoit également que l’évaluation de la température de l’air en surface s’accompagnera d’un accroissement du nombre de «degrés-jours de réfrigération» (mesure de la quantité de refroidissement nécessaire pendant une journée lorsque la température dépasse un seuil donné) et d’une diminution du nombre de «degrés-jours de chauffage». On prévoit que les extrêmes de précipitations augmenteront plus que la moyenne et que l’intensité des précipitations augmentera également. La fréquence des précipitations extrêmes devrait progresser presque partout. On prévoit un assèchement général de la partie centrale des continents en été sous l’influence d’un ensemble de facteurs, notamment d’une élévation de la température et d’un accroissement de l’évaporation potentielle non compensées par un accroissement des précipitations. Toutefois, les modèles ne concordent guère quant à l’évolution future de l’intensité, de la fréquence et de la variabilité des tempêtes aux latitudes moyennes. Peu d’indicesconcourent à indiquer un changement de la fréquence prévuedes cyclones tropicaux ou une modification de leurs zones de formation. En revanche, certaines mesures laissent entrevoir un accroissement de leur intensité, et il semble ressortir de certaines études théoriques ou de simulation que la limite supérieure de cette intensité pourrait augmenter. Quant à l’intensité moyenne et maximale des précipitations associées à ces cyclones tropicaux, elle devrait s’accroître sensiblement.

Sur certains autres phénomènes extrêmes, dont beaucoup peuvent avoir de profondes répercussions sur l’environnement et la société, on ne dispose pas actuellement d’informations suffisantes pour en évaluer l’évolution récente, et aussi bien les modèles que la compréhension que nous avons de ces phénomènes ne sont pas suffisamment sûrs pour permettre l’établissement de projections fiables. En particulier, certains phénomènes de portée très limitée tels que les orages, les tornades, la grêle ou les éclairs ne sont pas simulés dans les modèles mondiaux. Par ailleurs, l’évolution éventuelle des cyclones extra-tropicaux n’a pas fait l’objet d’une analyse approfondie.

Table 4: Estimates of confidence in observed and projected changes in extreme weather and climate events. The table depicts an assessment of confidence in observed changes in extremes of weather and climate during the latter half of the 20th century (left column) and in projected changes during the 21st century (right column)a. This assessment relies on observational and modelling studies, as well as physical plausibility of future projections across all commonly used scenarios and is based on expert judgement (see Footnote 4). [Based upon Table 9.6]
Fiabilité des variations observées (deuxième moitié du XXe siècle)
Variation des phénomènes
Fiabilité des variations prévues (au XXIe siècle)
Probable Températures maxima plus élevées et davantage de jours de canicule sur presque toutes les terres Très probable
Très probable Températures minima plus élevées, moins de jours de froid et de gel sur presque toutes les terres Très probable
Très probable Rétrécissement de la gamme de températures diurnes sur presque toutes les terres Très probable
Probable sur de nombreuses régions Augmentation de l'Indice 8 thermique sur les terres Très probable dans presque toutes les régions
Probable, sur de nombreuses régions de terres de l'hémisphère Nord aux latitudes moyennes à élevées Précipitations plus intensesb Très probable, sur de nombreuses régions
Probable, dans quelques régions Accroissement de l'assèchement continental l'été accompagné d'un risque de sécheresse Probable, sur la plupart des terres continentales aux latitudes moyennes (Manque de projections homogènes pour d'autres régions)
Non observées dans les quelques rares analyses disponibles Augmentation de l'intensité maximale des vents lors de cyclonesc Probable, dans quelques régions
Données insuffisantes pour permettre une évaluation Augmentation des intensités moyenne et maximale des précipitations lors de cyclones tropicauxc Probable, dans quelques régions
a. Pour plus de détails, voir Chapitre 2 (observations) et Chapitres 9 et 10 (projections).
b. Pour les autres régions, on dispose de données insuffisantes ou d’analyses contradictoires.
c. Les variations passées et futures du lieu et de la fréquence des cyclones tropicaux sont incertaines.



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