3.17 |
Dans l’ensemble, les changements climatiques
devraient accroître les risques pour la santé, en particulier pour les
populations à faibles revenus, surtout dans les régions tropicales/subtropicales.
Les changements climatiques peuvent influer sur la santé de diverses façons,
notamment directement (diminution du stress dû au froid dans les pays
tempérés, mais augmentation du stress dû à la chaleur, pertes de vies
humaines au cours d’inondations et de tempêtes), et indirectement suite
à la modification des vecteurs de maladies (moustiques, par exemple),
des pathogènes hydriques, de la qualité de l’eau et de l’air et de la
disponibilité et de la qualité des denrées alimentaires (diminution de
la teneur protidique de certaines céréales), déplacements de populations,
et perturbations économiques (confiance moyenne à élevée). Certains effets
pourront être bénéfiques (diminution du stress dû au froid, et diminution
de la transmission des maladies dans certains cas), mais l’effet prédominant
devrait être néfaste (voir Tableau 3–1). Les incidences
réelles sur la santé dépendront surtout des conditions environnementales
locales et du contexte socioéconomique, et pour chaque incidence néfaste
sur la santé prévue, il existe des mesures d’adaptation sociales, institutionnelles,
technologiques et comportementales pour atténuer cette incidence. Les
mesures d’adaptation pourraient inclure, par exemple, le renforcement
de l’infrastructure sanitaire publique, une gestion environnementale axée
sur la santé (y compris la qualité de l’air et de l’eau, la sécurité alimentaire,
la conception des logements et des zones urbaines, et la gestion des eaux
de surface), et des structures médicales appropriées.
|
GTII TRE Sections 5.3, 9.1,
9.5, & 9.11 |
3.18 |
Les changements climatiques et l’élévation
du niveau de la mer modifieront la biodiversité des écosystèmes, et, pour
certaines espèces vulnérables, le risque d’extinction sera accru (confiance
élevée). On prévoit une augmentation des perturbations importantes
des écosystèmes, dues, par exemple, aux incendies, sécheresses, infestations
parasitaires, invasions d’espèces, tempêtes et au blanchissement corallien
(voir Tableau 3–2). Lorsqu’elles s’ajoutent
aux autres contraintes sur les écosystèmes (changement d’affectation des
terres, dégradation des terres, récoltes et pollution) les contraintes
dues aux changements climatiques risquent d’endommager gravement des systèmes
uniques ou de contribuer à leur disparition et à l’extinction d’espèces
menacées. Les récifs coralliens et les atolls, les mangroves, les forêts
boréales et tropicales, les écosystèmes polaires et alpins, les prairies
humides, et les prairies naturelles figurent parmi les systèmes menacés
par les changements climatiques. Dans certains cas, les écosystèmes menacés
sont ceux qui pourraient atténuer certains effets des changements climatiques
(systèmes côtiers qui subissent de front l’assaut des tempêtes, par exemple).
Parmi les méthodes d’adaptation susceptibles de réduire l’appauvrissement
de la biodiversité, on peut citer la création de refuges, de parcs et
réserves naturelles avec couloirs de circulation pour les migrations d’espèces,
ainsi que l’élevage en captivité et translocation des espèces.
|
GTII TRE Sections 5.2.3, 5.4.1,
16.2, 17.2,
& 19.3.2-3 |
|
Tableau
3–1 Conséquences des changements
climatiques sur la santé, en l’absence de mesures d’intervention
climatiques. |
|
2025 |
2050 |
2100 |
Concentration de
CO2a
|
405460 ppm |
445640 ppm |
540970 ppm |
Variations de température mondiale moyenne depuis
1990b
|
0.41.1°C |
0.82.6°C |
1.45.8°C |
Élévation moyenne mondiale du niveau de la mer
depuis 1990b
|
314 cm |
532 cm |
988 cm |
Effets sur la santéc |
Stress dû à la chaleur et mortalité hivernale
[TRE GTII Section 9.4]
|
Augmentation des décès et maladies liés à la chaleur
(confiance élevéed).
Diminution de la mortalité hivernale dans certaines régions tempérées
(confiance élevéed). |
Amplification des effets du stress thermique (confiance
élevéed). |
Amplification des effets du stress thermique (confiance
élevéed). |
Maladies à transmission vectorielle et maladies d’origine
hydrique [TRE GTII Section
9.7]
|
|
Extension des zones à risques de transmission du paludisme
et de la dengue (confiance moyenne à élevéed). |
Extension des zones à risques de transmission (confiance
moyenne à élevéed) |
Inondations et tempêtes [TRE
GTII Sections 3.8.5 & 9.5]
|
Augmentation des décès, blessures et infections associés
aux conditions climatiques extrêmes (confiance moyenned). |
Augmentations plus importantes des décès, blessures
et infections (confiance moyenned). |
Augmentations plus importantes des décès, blessures
et infections (confiance moyenned).
|
Nutrition [TRE
GTII Sections 5.3.6 & 9.9]
|
Les populations déshéritées sont vulnérables à des
risques accrus de famine, mais l’état des connaissances à ce sujet
est très incomplet. |
Les populations déshéritées restent vulnérables à
des risques accrus de famine. |
Les populations déshéritées restent vulnérables à
des risques accrus de famine. |
a. Les fourchettes
de concentrations de CO2 indiquées sont estimées à l’aide
de modèles de cycle rapide du carbone pour les six scénarios d’illustration
du RSSE et correspondent aux valeurs minimales et maximales estimées
à l’aide d’un modèle de cycle rapide du carbone pour les trente-cinq
projections d’émissions de gaz à effet de serre du RSSE (voir TRE
GTI Section 3.7.3).
b. Les fourchettes indiquées pour les variations
de température moyenne mondiale et l’élévation moyenne mondiale
du niveau de la mer correspondent aux valeurs minimales et maximales
estimées à l’aide d’un modèle climatique simple pour les trente-cinq
projections d’émissions de gaz à effet de serre et émissions de
SO2 du RSSE (voir TRE GTI Sections
9.3.3 et 11.5.1).
c. Les états récapitulatifs sur les effets des
changements climatiques en 2025, 2050, et 2100 sont déduits de l’évaluation
par le Groupe de travail II d’études examinant les incidences de
scénarios autres que les prévisions du RSSE, car les études qui
utilisent les prévisions du RSSE n’ont pas encore été publiées.
Les estimations des incidences des changements climatiques varient
selon les régions et sont extrêmement sensibles aux estimations
des profils régionaux et saisonniers des variations de températures
et de précipitations, des variations de la fréquence ou de l’intensité
des phénomènes climatiques extrêmes, et du rythme des changements.
Ces estimations sont également extrêmement sensibles aux hypothèses
concernant les caractéristiques des sociétés futures et l’étendue
et l’efficacité des futures adaptations aux changements climatiques.
En conséquence, les états récapitulatifs sur les incidences des
changements climatiques en 2025, 2050, et 2100 doivent être nécessairement
généraux et qualitatifs. Les états figurant dans le Tableau sont
considérés comme valables pour un large éventail de scénarios. On
notera toutefois que peu d’études ont examiné les effets des changements
climatiques qui résulteraient d’une élévation de la température
mondiale à proximité de la partie supérieure de la fourchette indiquée
pour 2100.
d. Les estimations de confiance utilisent l’échelle
suivante : très élevée (95 % ou plus), élevée (67 à 95 %), moyenne
(33–67 %), faible (5 à 33 %), et très faible (5 % ou moins). Voir
TRE GTII Encadré 1–1.
|
|
|