Bilan 2001 des changements climatiques :
Mesures d'atténuation

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3.3.2 Les principales options d’atténuation dans le secteur des transports

En 1995, le secteur des transports a été responsable de 22 pour cent des émissions mondiales de dioxyde de carbone liées à la consommation d’énergie; mondialement, les émissions de ce secteur augmentent au rythme accéléré d’environ 2,5 pour cent par an. Depuis 1990, l’essentiel de la croissance s’est fait dans les pays en développement (7,3 pour cent par an dans la région de l’Asie-Pacifique) alors que ces émissions baissent effectivement au taux de 5,0 pour cent par an dans les PET. Les véhicules hybrides à moteur à essence/électrique ont fait leur apparition sur le marché permettant de réaliser des économies de carburant supérieures de 50 pour cent à 100 pour cent à celles de véhicules de taille comparable pouvant accueillir quatre occupants. Les biocombustibles tirés du bois, des cultures énergétiques et des déchets sont également appelés à jouer un rôle de plus en plus important dans le secteur des transports à mesure que l’hydrolyse enzymatique des matières cellulosiques en éthanol devient plus rentable. En attendant, le biodiésel qui bénéficie d’exemptions fiscales, accroît sa part du marché en Europe. Les améliorations graduelles de la conception des moteurs ont cependant largement contribué à améliorer les performances plutôt que la consommation de carburant, qui n’a pas subi d’augmentation depuis le DRE. Les véhicules électriques à pile à combustible se développent rapidement et devraient être mis en marché en 2003. Les améliorations significatives apportées à la consommation de carburant des aéronefs semblent être à la fois techniquement et économiquement possibles pour la prochaine génération d’appareils. Il n’en reste pas moins que la plupart des évaluations des améliorations de l’efficacité technologique (tableau TS 3) révèlent qu’en raison d’une augmentation de la demande de transport, l’amélioration du rendement à elle seule ne suffit pas à éviter l’augmentation des émissions de GES. Par ailleurs, tout semble indiquer que, si tout va bien, les efforts visant à améliorer la consommation de carburant n’auront que des effets partiels sur la réduction des émissions en raison de l’augmentation des distances parcourues étant donné la baisse de coûts opérationnels spécifiques.

3.3.3 Les principales options d’atténuation dans le secteur industriel

Les émissions industrielles comptent pour 43 pour cent des rejets de carbone en 1995. Les émissions de carbone du secteur industriel ont augmenté au rythme de 1,5 pour cent par an entre 1971 et 1995, ralentissant à 0,4 pour cent par an depuis 1990. Les entreprises continuent de trouver des procédés à meilleur rendement énergétique et à réduire les GES résultant des procédés. Il s’agit du seul secteur qui affiche une baisse annuelle des émissions de carbone dans les pays de l’OCDE (–0,8 pour cent/an entre 1990 et 1995). Les émissions de CO2 dans les PET ont baissé de manière plus draconienne (–6,4 pour cent/an entre 1990 et 1995, alors que la production industrielle globale chutait).

Les divergences qui existent dans le rendement énergétique des procédés industriels entre différents pays développés et entre les pays développés et en développement demeurent considérables, ce qui signifie qu’il y a des différences appréciables dans les possibilités de réduire les émissions relatives entre les pays.

L’amélioration du rendement énergétique des procédés industriels est l’option la plus intéressante permettant d’abaisser les émissions de GES. Ce potentiel est constitué par des centaines de technologies propres à un secteur. On estime le potentiel mondial d’amélioration du rendement énergétique (par rapport à l’établissement d’un scénario de base) pour l’an 2010 entre 300 MtC et 500 MtC et entre 700 MtC et 900 MtC pour l’an 2020. Dans ce dernier cas, il faudra des progrès technologiques constants pour réaliser ce potentiel. La majorité des options d’amélioration du rendement énergétique sont réalisables à des coûts négatifs nets.

Une autre option importante réside dans l’amélioration de l’efficacité des matières (ce qui englobe le recyclage, la conception plus efficace des produits et le remplacement de certaines matières); cela pourrait représenter un potentiel de 600 MtC en l’an 2020. Il existe d’autres possibilités de réduire les émissions de CO2 dans le choix de combustible de remplacement, l’absorption et le stockage de CO2 et l’application de ciments mélangés.

Un certain nombre de procédés n’entraînent pas uniquement des émissions de CO2, mais aussi de GES autres que le CO2. Les fabricants d’acide adipique ont fortement réduit leurs émissions de N2O, et l’industrie de l’aluminium a enregistré des progrès importants dans la réduction des rejets de PFC (CF4, C2F6). Des réductions additionnelles de GES autres que le CO2 par l’industrie manufacturière sont souvent possibles à des coûts relativement bas par tonne d’équivalent carbone (teqC) atténuée.

On connaît suffisamment d’options technologiques aujourd’hui pour réduire les émissions de GES du secteur industriel en termes absolus dans la plupart des pays développés d’ici 2010, et pour limiter l’accroissement des émissions dans ce secteur de manière appréciable dans les pays en développement.

Tableau TS 3 : Intensité énergétique prévue pour le secteur des transports selon une étude américaine (5-Laboratory Study )a
Déterminants
1997
2010
   
   
MSQ
Rendement énergétique
HE/LC
Voiture de tourisme neuve l/100km
8.6
8.5
6.3
5.5
Camion léger neuf l/100km
11.5
11.4
8.7
7.6
Parc de véhicules légers l/100kmb
12.0
12.1
10.9
10.1
Rendement des aéronefs (siège-l/100km)
4.5
4.0
3.8
3.6
Parc de camions de frêt l/100km
42.0
39.2
34.6
33.6
Rendement ferroviaire (tonne-km/MJ)
4.2
4.6
5.5
6.2

a. MSQ, Maintien du statu quo; HE/LC, rendement énergétique élevé/faible teneur en carbone.
b. Englobe les voitures de tourisme et les camions légers actuels.


3.3.4 Les principales options d’atténuation dans le secteur agricole

L’agriculture ne contribue qu’à hauteur d’environ 4 pour cent aux émissions mondiales de carbone attribuables à la consommation d’énergie, mais plus de 20 pour cent des émissions de GES d’origine anthropique (en termes de MteqC/an), provenant essentiellement du CH4 et du N2O ainsi que du carbone résultant du défrichage. Le secteur agricole a enregistré des gains modestes au niveau du rendement énergétique depuis le DRE, et il se peut que les progrès de la biotechnologie ayant trait aux productions végétales et animales entraînent des gains supplémentaires, à la condition que l’on réponde de manière appropriée aux préoccupations relatives aux effets néfastes sur l’environnement. Une baisse de la demande de viande au profit des productions végétales pour l’alimentation humaine pourrait accroître le rendement énergétique et abaisser les émissions de GES (en particulier de N2O et de CH4 dans le secteur agricole). Une réduction significative des émissions de GES est possible d’ici 2010 moyennant des changements dans les pratiques agricoles, comme :

Les incertitudes qui entachent l’intensité d’utilisation de ces technologies par les agriculteurs sont fortes, étant donné que d’autres coûts peuvent venir s’y rattacher. Il faudra peut-être adopter des politiques ciblées pour éliminer les obstacles économiques et autres par des politiques ciblées.



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