Il faut envisager à long terme une multitude de possibilités pour considérer les risques ultimes des changements climatiques, évaluer les interactions critiques avec d’autres aspects des systèmes humains et environnementaux et orienter les interventions politiques. Les scénarios offrent un moyen structuré d’organiser les données et de mieux comprendre les possibilités.
Chaque scénario d’atténuation décrit un univers futur particulier, doté de caractéristiques économiques, sociales et environnementales qui lui sont propres, et il contient donc implicitement ou explicitement des données sur le DED. Etant donné que la différence entre les scénarios de référence et les scénarios de stabilisation et d’atténuation réside tout simplement dans l’ajout d’une politique délibérée en matière de changements climatiques, il se peut que les différences d’émissions entre différents scénarios de référence soient supérieures à celles qui existent entre un tel scénario et sa version de stabilisation ou d’atténuation.
Cette section propose un aperçu de trois types de scénarios : les scénarios généraux d’atténuation établis depuis le DRE, les scénarios narratifs que l’on trouve dans la documentation sur les scénarios de mondes généraux et les scénarios d’atténuation qui reposent sur les nouveaux scénarios de référence proposés dans le SRES du GIEC.
Ce rapport tient compte des résultats de 519 scénarios d’émissions quantitatifs
provenant de 188 sources, et établis pour la plupart après 1990. L’examen se
concentre sur 126 scénarios d’atténuation qui visent les émissions planétaires
et dont l’horizon temporel englobe le siècle prochain. Les progrès technologiques
sont un élément crucial de tous les scénarios d’atténuation généraux.
D’après le type de mesure d’atténuation, les scénarios appartiennent à quatre
catégories : les scénarios de stabilisation des concentrations, les scénarios
de stabilisation des émissions, les scénarios de corridors d’émissions sans
danger et les autres scénarios d’atténuation. Tous les scénarios analysés visent
les émissions de dioxyde de carbone (CO2) qui ont un rapport avec l’énergie;
plusieurs englobent également les émissions de CO2 provenant des changements
d’utilisation des terres et des procédés industriels et d’autres GES importants.
Les options stratégiques utilisées dans les scénarios d’atténuation analysés tiennent compte des systèmes énergétiques, des procédés industriels et de l’utilisation des terres et dépendent de la structure du modèle sous-jacent. La plupart des scénarios introduisent des taxes simples sur le carbone, des seuils d’émissions ou de niveaux de concentration. Des cibles régionales sont intégrées dans les modèles avec une désagrégation régionale. Des études plus récentes abordent la question des échanges de droits d’émission est introduit dans les documents plus récents. Certains modèles reposent sur des politiques d’adoption de technologies d’action axées sur l’offre alors que d’autres insistent sur des technologies d’action axées sur la demande.
La répartition de la réduction des émissions entre les régions est une question litigieuse. Seulement quelques études, notamment les plus récentes, formulent des hypothèses explicites sur cette répartition dans leurs scénarios. Certaines études proposent l’échange de droits d’émission à l’échelle mondiale comme moyen de réduire les coûts d’atténuation.
Les progrès technologiques sont un élément critique de tous les scénarios d’atténuation généraux.
L’analyse détaillée des caractéristiques de 31 scénarios de stabilisation des concentrations de CO2 à 550 ppmv4 (et leurs scénarios de référence) révèle plusieurs données intéressantes :
Seul un nombre infime d’études traitent de scénarios visant à atténuer les gaz autres que le CO2. Cette documentation porte à croire qu’il est possible de réduire légèrement les émissions de GES à un coût moindre en englobant des gaz autres que le CO2; que les émissions de CO2 et d’autres gaz devront être contrôlées pour suffisamment ralentir l’élévation de la température de l’atmosphère de manière à atteindre les cibles présumées dans les études au chapitre des changements climatiques, et qu’il est possible d’atténuer plus rapidement les émissions de méthane (CH4) que les émissions de CO2, moyennant un impact plus immédiat sur l’atmosphère.
En général, il est manifeste que les scénarios et les politiques d’atténuation sont fortement corrélés à leurs scénarios de référence, même si aucune analyse systématique n’a été publiée sur le rapport qui existe entre les scénarios d’atténuation et les scénarios de base.
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