Bilan 2001 des changements climatiques :
Mesures d'atténuation

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1.3 Intégration des diverses optiques

L’élargissement du débat sur la façon dont les pays peuvent réagir au défi de l’atténuation pour qu’il englobe les questions de rentabilité et d’efficacité, de distribution spécialisée, d’équité définie de manière plus large et de durabilité, ne fait que compliquer le problème qui consiste à déterminer la meilleure façon de répondre à la menace des changements climatiques. A vrai dire, le fait d’admettre que ces multiples domaines présentent de l’intérêt complique sérieusement la tâche confiée aux décideurs et aux négociateurs internationaux en ouvrant leurs délibérations à des questions qui dépassent les limites du problème des changements climatiques en tant que tel. Cet aveu souligne donc l’importance qu’il y a à intégrer la réflexion scientifique dans tout un éventail de nouveaux contextes politiques, mais pas seulement à cause d’intérêts théoriques abstraits ou exclusivement locaux défendus par un petit ensemble de chercheurs ou de nations. La rentabilité, l’équité et la durabilité ont été reconnues comme des questions cruciales par l’équipe de rédaction de la CCNUCC et elles font partie intégrante de la mission confiée à l’équipe de rédaction du TRE. L’intégration des domaines de la rentabilité, de l’équité et de la durabilité présente donc un intérêt considérable pour les délibérations politiques si l’on se fie à la lettre et à l’esprit de la CCNUCC proprement dite.

La documentation consacrée à l’atténuation des changements climatiques démontre de plus en plus que les politiques qui vont plus loin que la simple réduction des émissions de GES par rapport à un seuil de référence précis pour minimiser les coûts peuvent être extrêmement efficaces pour réduire les émissions de GES. C’est ainsi qu’une gamme de mesures à l’égard des politiques et des analyses serait nettement plus efficace que le fait de se fier exclusivement à un ensemble étriqué d’instruments politiques ou d’outils analytiques. En dehors de la flexibilité qu’une gamme élargie de mesures peut fournir aux décideurs pour atteindre leurs objectifs en matière de changements climatiques, l’insertion explicite d’autres objectifs stratégiques augmente également les chances d’obtenir l’“adhésion” d’un plus grand nombre de participants aux politiques climatiques. En particulier, cela aura pour effet d’élargir la gamme des options sans regrets2. Enfin, cela pourrait contribuer à adapter les politiques à des objectifs à court, à moyen et à long terme.

Pour être efficace, toutefois, une telle approche exige que l’on soupèse les coûts et les incidences de l’ensemble élargi de politiques en fonction d’une liste allongée d’objectifs. Les délibérations sur le climat doivent tenir compte des ramifications des politiques dont l’objet primordial est d’étudier tout un éventail de questions, notamment le DED, de même que les incidences probables des politiques climatiques sur l’atteinte de ces objectifs. Dans le cadre de ce processus, les coûts de substitution de même que les incidences de chaque instrument sont mesurés par rapport aux critères multiples définis par ces objectifs multiples. En outre, le nombre de décideurs ou de parties prenantes dont il faut tenir compte augmente au-delà des décideurs nationaux et des négociateurs internationaux pour englober les agents nationaux, locaux, communautaires et familiaux, sans oublier les organisations non gouvernementales (ONG).

L’expression “avantages accessoires” est souvent employée dans les documents pour décrire les effets accessoires ou secondaires des politiques d’atténuation des changements climatiques sur d’autres problèmes que les émissions de GES, comme la réduction de la pollution atmosphérique locale et régionale, qui sont liés à la combustion réduite des combustibles fossiles, et les effets indirects sur des aspects comme les transports, l’agriculture, les pratiques d’utilisation des terres, la conservation de la biodiversité, l’emploi et la sûreté des combustibles. On parle parfois “d’effets accessoires”, pour traduire le fait que, dans certains cas, les avantages peuvent être négatifs3. La notion de “capacité d’atténuation” est également proposée comme façon possible d’intégrer les résultats provenant de l’application de ces trois optiques à l’avenir. Parmi les déterminants du potentiel d’atténuation des changements climatiques, il faut mentionner l’existence d’options technologiques et politiques et l’accès à des moyens pour soutenir financièrement l’adoption de ces options. Ces déterminants sont donc au cœur d’une bonne partie du TRE. Il n’en reste pas moins que la liste de déterminants est beaucoup plus longue. Le potentiel d’atténuation dépend aussi des caractéristiques de chaque pays qui facilitent le développement durable, par exemple, la répartition des ressources, l’habilitation relative des divers segments de la population, la crédibilité des décideurs habilités, la mesure dans laquelle les objectifs en matière de changements climatiques complètent d’autres objectifs, l’accès à des renseignements et à des analyses crédibles, la volonté de donner suite à ces renseignements, l’aptitude à répartir les risques de manière intra- et transgénérationnelle, etc. Etant donné que les déterminants de la capacité d’atténuation sont essentiellement identiques à ceux de la notion voisine de la capacité d’adaptation présentée dans le rapport du GT II, il se peut que cette démarche offre un cadre intégré permettant d’évaluer les deux ensembles d’options.



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