Lacunes dans les connaissances
24. Depuis les évaluations précédentes
du GIEC, on comprend mieux les aspects scientifiques, techniques, environnementaux,
économiques et sociaux de l'atténuation des changements climatiques.
Toutefois, il convient d'effectuer d'autres recherches pour renforcer les futures
évaluations et réduire les incertitudes dans la mesure du possible
afin qu'on produise suffisamment d'informations pour élaborer des politiques
concernant les réactions face aux changements climatiques et notamment
pour effectuer des recherches dans les pays en développement.
Voici les hautes priorités définies pour combler davantage le
fossé existant entre les connaissances actuelles et les besoins en matière
d'élaboration de politiques.
- Analyse plus poussée du potentiel régional, national et sectoriel
des mesures d'innovation technique et sociale. Celle-ci inclut la recherche
sur le potentiel et le coût à court, moyen et long terme du CO2
et des gaz autres que le CO2 et sur les possibilités d'atténuation
dans les secteurs autres qu'énergétiques, la compréhension
de la diffusion des techniques dans diverses régions, le recensement
des possibilités en matière d'innovation sociale conduisant
à une diminution des émissions de gaz àeffet de serre,
une analyse exhaustive des incidences des mesures d'atténuation sur
le bilan énergétique du carbone à l'intérieur
et en dehors du système terrestre et quelques études de base
dans le domaine de la géo-ingénierie.
- Questions économiques, sociales et institutionnelles liées
à l'atténuation des changements climatiques dans tous les pays.
Il faut donner la priorité à l'analyse des mesures d'atténuation
particulières aux régions et des obstacles qui se dressent,
aux répercussions des évaluations de l'équité,
aux méthodes appropriées et aux sources de données améliorées
sur l'atténuation des changements climatiques et le renforcement des
capacités en matière d'évaluation intégrée
et au renforcement, à l'avenir, de la recherche et des évaluations,
notamment dans les pays en développement.
- Techniques d'analyse du potentiel et du coût des mesures d'atténuation
en s'attachant en particulier à la comparabilité des résultats.
On peut prendre comme exemples la définition et la mesure des obstacles
qui s'opposent aux actions de réduction des gaz à effet de serre,
le fait de rendre plus logiques, plus reproductibles et plus accessibles les
techniques de modélisation de l'atténuation, l'apprentissage
des techniques de modélisation, l'amélioration des outils analytiques
d'évaluation des avantages accessoires, en fixant par exemple le coût
de la réduction de la concentration de gaz à effet de serre
et d'autres polluants, l'analyse systématique de la mesure dans laquelle
les coûts dépendent des estimations des conditions de base pour
divers scénarios de stabilisation des gaz à effet de serre,
la mise en place de cadres analytiques de décision permettant d'aborder
l'incertitude et les risques socio-économiques et écologiques
en matière de prise de décisions sur le climat, l'amélioration
des modèles et des études d'envergure mondiale, des hypothèses
sur lesquelles ils reposent et de leur cohérence pour le traitement
et la signalisation des questions se rapportant aux pays et aux régions
ne figurant pas à l’annexe I
- Evaluation des mesures d'atténuation des changements climatiques
dans le contexte du développement, de la viabilité écologique
et de l'équité. On peut prendre comme exemples l'exploration
d’autres modes de développement, et notamment de modes de consommation
écologiquement viables dans tous les secteurs, y compris celui des
transports, l'analyse intégrée de l'atténuation et de
l'adaptation, l'identification de possibilités de synergie entre des
politiques climatiques explicites et des politiques générales
de promotion du développement durable, l'intégration de l'équité
entre et parmi les générations dans l'analyse de l'atténuation
des changements climatiques, les incidences des évaluations de l'équité
et l'analyse des incidences scientifiques, techniques et économiques
des mesures dans le cadre d'une vaste gamme de régimes de stabilisation.