Les conditions météorologiques actuelles affectent les systèmes naturels, sociaux et économiques européens sous des aspects qui révèlent des sensibilités et des vulnérabilités aux changements climatiques. Les changements climatiques pourraient aggraver ces effets (degré de confiance très élevé). La vulnérabilité aux changements climatiques en Europe diffère de façon importante d’une sous-région à l’autre. L’Europe méridionale et l’Europe arctique sont plus vulnérables que d’autres parties de l’Europe. Certaines zones plus marginales ou moins riches s’adapteront moins facilement, ce qui entraîne des conséquences importantes sur le plan de l’équité (degré de confiance très élevé). Les résultats du TAR qui se rapportent aux vulnérabilités clés en Europe sont largement cohérents avec ceux révélés dans le Rapport spécial du GIEC sur les incidences de l’évolution du climat dans les régions et le SAR, mais ils sont plus spécifiques au sujet des effets sous-régionaux et comprennent des informations sur les capacités d’adaptation. [ 13.1.1, 13.1.4, 13.4]
En Europe, les ressources en eau et leur gestion sont actuellement soumises à des pressions et ces dernières devraient être accentuées par les changements climatiques (degré de confiance élevé). Les risques d’inondation vont probablement augmenter dans la plus grande partie de l’Europe – sauf là où les pics de fonte de neige ont diminué – et le risque de pénurie d’eau devrait s’accroître, surtout en Europe méridionale (degré de confiance moyen à élevé). Les changements climatiques vont probablement élargir les écarts dans les ressources en eau entre l’Europe méridionale et septentrionale (degré élevé de confiance). La moitié des glaciers alpins d’Europe pourraient disparaître d’ici la fin du XXIe siècle. [13.2.1]
Les écosystèmes naturels changeront en raison des hausses de températures et de concentrations atmosphériques de CO2. Le pergélisol diminuera, les arbres et les arbustes envahiront la toundra du nord; et les feuillus pourraient gagner du terrain dans les zones de conifères actuelles. La productivité primaire nette des écosystèmes va sans doute augmenter (en raison du dépôt d’azote), mais la hausse de la décomposition provoquée par les élévations de températures pourrait empêcher tout stockage supplémentaire de carbone. La diversité des réserves naturelles est menacée par les changements rapides. Les pertes d’habitats importants (terres humides, toundra et habitats isolés) pourraient mettre en péril certaines espèces (y compris des espèces rares/endémiques et des oiseaux migrateurs). Des déplacements d’animaux dus à la modification du milieu naturel sont prévus dans les écosystèmes marins, aquatiques et terrestres (degré de confiance élevé, établi mais incomplet). [13.2.1.4, 13.2.2.1, 13.2.2.3-5]
Les propriétés du sol vont se détériorer selon des scénarios de climats plus chauds et plus secs en Europe méridionale. L’ampleur de cet effet variera nettement d’un lieu à l’autre et pourrait être modifié par l’évolution des précipitations (degré de confiance moyen; établi mais incomplet). [ 13.2.1.2]
Dans les régions montagneuses, les températures plus élevées entraîneront un déplacement vers le haut des zones biotiques. Il y aura une redistribution des espèces, et dans certains cas, une menace d’extinction (degré de confiance élevé). [13.2.1.4]
Les récoltes de bois vont augmenter dans les forêts commerciales d’Europe du Nord (degré de confiance moyen, établi mais incomplet), même si les parasites et les maladies pourraient s’accroître. Des diminutions sont probables dans la région méditerranéenne, avec des risques croissants de sécheresse et d’incendies (degré de confiance élevé, bien établi). [13.2.2.1]
Les rendements agricoles vont augmenter dans la plupart des cultures en raison de la hausse des concentrations de CO2 dans l’atmosphère. Cet accroissement des rendements pourrait être atténué par le risque de pénurie d’eau en Europe méridionale et septentrionale et par le raccourcissement de la durée de croissance de nombreuses céréales à cause de la hausse des températures. L’Europe du Nord va probablement connaître des effets bénéfiques dans l’ensemble, tandis que certains systèmes de production agricole d’Europe méridionale pourraient être menacés (degré de confiance moyen, établi mais incomplet).
Les changements climatiques affectant la productivité aquicole et le secteur de la pêche entraîneront des déplacements fauniques touchant les poissons marins et d’eau douce et la diversité biologique des crustacés et coquillages. Ces changements seront aggravés par des niveaux d’exploitation non durables et par des modifications de l’environnement (degré élevé de confiance).
Le secteur des assurances fait face à des effets climatiques potentiellement coûteux liés aux dégâts matériels, mais de nombreuses mesures d’adaptation peuvent être appliquées si l’on réagit rapidement (degré élevé de confiance). Dans les secteurs des transports, de l’énergie et autres, on observera une demande et des débouchés fluctuants.
La concentration d’industries sur la côte les expose à l’élévation du niveau de la mer et aux événements extrêmes, ce qui nécessitera une protection ou un retrait (degré élevé de confiance). [ 13.2.4]
En matière de loisirs, les préférences vont probablement changer avec les hausses de températures. Les vagues de chaleur vont probablement réduire la demande estivale pour les destinations vacances en Méditerranée. Les conditions de neige moins fiables auront des effets néfastes sur le tourisme d’hiver (degré de confiance moyen). [ 13.2.4.4]
Le risque d’inondation, d’érosion et de perte de terres humides dans les zones côtières, augmentera nettement, et il aura des conséquences sur les établissements humains, l’industrie, le tourisme, l’agriculture et les habitats côtiers naturels. L’Europe méridionale semble plus vulnérable à ces changements, même si la côte de la Mer du Nord est déjà exposée à des inondations (degré élevé de confiance). Le tableau TS 10 donne des estimations d’exposition aux inondations et de risques pour les côtes européennes.[ 13.2.1.3]
| Tableau TS 10 : Estimations de l’exposition aux inondations et des effets sur les côtes européennes en 1990 et dans les années 2080. Les estimations de l’incidence des inondations sont très sensibles à la norme de protection supposée et devraient être interprétées à titre indicatif seulement (sauf ex- Union soviétique). | |||
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| Incidences des inondations |
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| Région | 1990 Population exposée (millions) |
1990 Nombre moyen de personnes victimes des inondations (milliers par an) |
Années 2080 |
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| Côte atlantique | 19.0 |
19 |
50 à 9,000 |
| Côte baltique | 1.4 |
1 |
0 à 3,000 |
| Côte méditerranéenne | 4.1 |
3 |
260 à 12,0000 |
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Un ensemble de risques menacent la santé humaine à cause de l’exposition accrue aux vagues de chaleur (accentuées par la pollution atmosphérique dans les villes), à certaines maladies à transmission vectorielle et aux inondations côtières ou fluviales. [ 13.2.5]
Le potentiel d’adaptation des systèmes socio-économiques en Europe est relativement élevé grâce à la situation économique [PNB élevé et croissance stable], à la stabilité de la population (qui à la capacité de se déplacer à l’intérieur d’une même région) et aux systèmes de soutien politiques, institutionnels et technologiques bien développés. Il est toutefois généralement bas dans le cas des systèmes naturels (degré de confiance très élevé). [ 13.3]
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