Bilan 2001 des changements climatiques :
Conséquences, adaptation et vulnérabilité

Autres rapports dans cette collection

5.3.1 Ressources en eau


Figure TS-7 : L’évolution du pourcentage des récoltes moyennes annuelles de blé australien pour le CO2 (niveaux de 700 ppm) et l’échelle des variations de température et de pluviosité : a) dates de plantation actuelles, et b) dates de plantation optimales. La réaction des récoltes est indiquée pour les variations de pluviosité de plus de 20 % (en blanc), 0 (en bleu clair), et – 20 % (en bleu foncé) pour des réchauffements de l’ordre de 0-4 C°.

Les ressources en eau sont déjà soumises à un stress dans certaines régions et sont par conséquent très vulnérables, en particulier à la salinisation (dans certaines parties de l’Australie) et à la concurrence pour les approvisionnements en eau entre l’agriculture, la production d’énergie, les zones urbaines et les flux environnementaux (degré de confiance élevé). L’augmentation de l’évaporation et les réductions possibles de la pluviosité dans de nombreuses zones auront des effets nocifs sur l’approvisionnement en eau, l’agriculture, et la survie et la reproduction d’espèces clés dans certaines parties de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (degré de confiance moyen). [12.3.1, 12.3.2, 12.4.6, 12.5.2, 12.5.3, 12.5.6]

5.3.2 Ecosystèmes

Un réchauffement de 1 °C menacerait la survie d’espèces qui poussent actuellement près de la limite supérieure de leur échelle de température, notamment dans les régions alpines marginales et dans le sud-ouest de l’Australie-Occidentale. Les espèces qui ne peuvent pas migrer ou s’installer ailleurs en raison du défrichement, des différences de sols ou de la topographie, seraient menacées ou disparaîtraient. D’autres écosystèmes australiens particulièrement vulnérables comprennent notamment les récifs coralliens et les habitats arides et semiarides. Les terres humides d’eau douce dans les zones côtières de l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont vulnérables, et certains écosystèmes de la Nouvelle-Zélande sont vulnérables à la propagation accélérée des plantes nuisibles. [12.4.2, 12.4.3, 12.4.4, 12.4.5, 12.4.7]

5.3.3 Production alimentaire

Les activités agricoles sont particulièrement vulnérables aux réductions régionales de la pluviosité dans le sud-ouest et l’intérieur de l’Australie (degré de confiance élevé). La fréquence des sécheresses et les stress qui s’ensuivent sur l’agriculture devraient probablement augmenter dans certaines parties de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande en raison des températures plus élevées et des changements causés par El Niño (degré de confiance moyen). La croissance accélérée des végétaux et la plus grande efficacité d’utilisation de l’eau attribuables à la hausse des concentrations de CO2 pourraient entraîner des avantages initiaux pouvant compenser les effets néfastes des changements climatiques (degré de confiance moyen), bien que l’on s’attende à ce que le bilan devienne négatif avec des réchauffements supérieurs à 2-4 °C et l’évolution des précipitations associée (degré de confiance moyen). Cela est illustré à la figure TS 7 pour la production de blé en Australie, selon une série de scénarios de changements climatiques. La dépendance vis-à-vis des exportations de produits agricoles et forestiers rend la région très sensible aux variations de production et de prix des denrées imputables aux changements climatiques ailleurs.[12.5.2, 12.5.3, 12.5.6, 12.5.9, 12.8.7]

En Australie et en Nouvelle-Zélande, la pêche est influencée par l’ampleur et le lieu des remontées de nutriments qui dépendent des vents dominants et des courants limites. De plus, le phénomène ENSO joue sur le recrutement de certaines espèces de poissons et l’incidence de la prolifération d’algues toxiques. [12.5.5]

5.3.4 Etablissements humains, industrie et santé

Les tendances marquées vers une croissance démographique et des investissements accrus dans les régions exposées augmentent la vulnérabilité aux cyclones tropicaux et aux ondes de tempête. Par conséquent, les hausses prévues d’intensité des cyclones tropicaux et les changements éventuels dans leur fréquence selon l’emplacement, ainsi que l’élévation du niveau de la mer, auront une incidence majeure, notamment des ondes de tempête plus hautes pour une période de retour donnée (degré de confiance moyen à élevé). L’augmentation de la fréquence des précipitations intenses devrait accroître les dommages causés par les inondations aux établissements et à l’infrastructure (degré de confiance moyen). [12.1.5.1, 12.1.5.3, 12.6.1, 12.6.4]

Il est hautement probable que les changements climatiques prévus favoriseront la propagation de certains vecteurs de maladies, amplifiant ainsi les risques d’épidémie (virus de Ross River et l’encéphalite de Murray Valley transmis par un moustique), malgré les services de santé et de sécurité biologique en place. [12.7.1]

5.3.5 Principales options d’adaptation

Les principales options d’adaptation comprennent notamment l’amélioration de l’efficacité de l’utilisation de l’eau et de bons mécanismes d’échange pour l’eau; des politiques d’utilisation des terres plus appropriées; la fourniture de prévisions saisonnières et d’informations climatiques aux utilisateurs des terres pour les aider à gérer la variabilité et les changements climatiques; de meilleurs cultivars; la révision des normes techniques et du zonage pour le développement de l’infrastructure; et l’amélioration des services de santé et de sécurité biologique. Toutefois, en Australie et en Nouvelle-Zélande, de nombreux écosystèmes naturels ont des capacités d’adaptation limitées, et les systèmes aménagés feront souvent face à des contraintes imposées par les coûts, l’acceptabilité et d’autres facteurs. [12.3.2, 12.3.3, 12.5.6, 12.7.4, 12.8.4, 12.8.5]



Autres rapports dans cette collection