Bilan 2001 des changements climatiques :
Conséquences, adaptation et vulnérabilité

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5.1.4 Santé humaine

Les changements dans les températures et les précipitations auront de nombreux effets néfastes sur la santé humaine. Les hausses de température élargiront les habitats vecteurs de maladies. Quand l’infrastructure sanitaire est insuffisante, les sécheresses et les inondations entraînent une augmentation de la fréquence des maladies d’origine hydrique. L’augmentation des précipitations pourrait provoquer de plus fréquentes apparitions de la fièvre de la vallée du Rift. Les mauvaises conditions d’hygiène en ville et la hausse des températures des eaux côtières pourraient aggraver les épidémies de choléra. [ 10.2.4.1, 10.2.4.4]

5.1.5 Etablissements et infrastructure

Bien que l’infrastructure de base du développement – transports, logement et services – soit insuffisante dans de nombreux cas, elle représente néanmoins des investissements importants pour les gouvernements. L’augmentation de la fréquence des inondations, des vagues de chaleur, des tempêtes de poussière, des ouragans et d’autres événements extrêmes pourrait affecter l’intégrité de ces installations cruciales à une vitesse que l’économie ne pourrait sans doute pas supporter, ce qui entraînerait une grave détérioration des services sociaux, sanitaires et économiques. Ces conditions compromettront sérieusement le bien-être général de la population. [ 10.2.5.3]

L’élévation du niveau de la mer, l’érosion côtière, les invasions d’eau salée et les inondations auront des effets importants sur les populations et les économies africaines. La plupart des grandes villes du continent sont situées le long des côtes et sont donc très vulnérables aux phénomènes extrêmes, à l’élévation du niveau de la mer et à l’érosion côtière, en raison d’aménagements médiocres et de l’accélération de l’exode rural. Le développement rapide et imprévu des villes va probablement prédisposer de nombreuses populations aux maladies infectieuses dues à des facteurs climatiques comme les inondations. [ 10.2.5.2]

5.1.6 Désertification

Les modifications des configurations spatio-temporelles des températures, des précipitations, des rayonnements solaires et des vents attribuables à l’évolution du climat accentueront la désertification. La désertification représente une grande menace pour la gestion durable des ressources dans les régions arides, semi-arides et subhumides sèches de l’Afrique, et met en péril la sécurité alimentaire et des approvisionnements en eau. [ 10.2.6]

5.1.7 Capacité d’adaptation

Etant donné la diversité des contraintes auxquelles de nombreux pays font face, la capacité générale de l’Afrique à s’adapter aux changements climatiques est actuellement très faible. Les plans d’action nationaux qui incorporent des changements à long terme et qui poursuivent des stratégies «sans regrets» pourraient augmenter les capacités d’adaptation de la région. Les prévisions saisonnières – par exemple, celles qui lient les températures de la surface de la mer aux épidémies de maladies graves – est une stratégie d’adaptation prometteuse qui devrait sauver des vies. Les technologies et méthodes actuelles, tout particulièrement dans les domaines de l’agriculture et de l’eau, ne seront probablement pas suffisantes pour satisfaire la demande prévue; et l’augmentation de la variabilité climatique constituera un stress supplémentaire. Il est peu probable que les pays africains aient suffisamment de ressources pour y réagir efficacement.

Les changements climatiques offrent aussi certaines opportunités. Les processus d’adaptation aux changements climatiques mondiaux, y compris les transferts de technologie et le piégeage du carbone, offrent de nouvelles possibilités de développement qui pourraient profiter des ressources et du potentiel humain de l’Afrique. La coopération régionale dans les domaines de la science, de la gestion des ressources et du développement augmente déjà, et l’accès aux marchés financiers diversifiera l’économie et améliorera la sécurité alimentaire.

Cette évaluation de la vulnérabilité aux changements climatiques est marquée par des incertitudes. La diversité des climats africains, l’importante variabilité des précipitations et le réseau d’observation très dispersé rendent les prévisions des futurs changements climatiques difficiles aux niveaux sous-régional et local. L’exposition et la vulnérabilité aux changements climatiques sont bien établies. La sensibilité aux variations climatiques est aussi établie mais incomplète. Toutefois, l’incertitude touchant les conditions futures signifie qu’il y a un très faible niveau de confiance dans les coûts prévus des changements climatiques. Cette évaluation peut créer un cadre permettant aux Etats de commencer à concevoir des méthodes d’estimation de ces coûts, en fonction de leur situation propre.



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