Les méthodes d’estimation du coût et de la valeur économiques reposent sur la notion de coût d’opportunité des ressources consommées, détériorées ou préservées. Ce coût est différent si le marché est ouvert à la concurrence ou monopolistique et si des externalités sont internalisées. Il dépend également du taux d’actualisation, qui peut varier d’un pays, d’un moment et d’une génération à l’autre. Il est aussi possible d’estimer l’incidence des incertitudes quand on connaît les probabilités liées aux résultats. Les biens et les services publics et non commerciaux peuvent être évalués par la volonté de payer pour en bénéficier ou d’accepter une indemnisation en leur absence. Il faut mesurer l’incidence sur différents groupes, sociétés, nations et espèces. La comparaison de différents modes de répartition des richesses entre les particuliers et les groupes d’un même pays peut être utile, à condition de suivre des normes intrinsèquement cohérentes. La comparaison entre des nations dotées de systèmes gouvernementaux, sociaux et éthiques différents ne peut encore se faire de façon valable.
Les méthodes d’établissement du coût et de la valeur n’ont pas progressé de manière notable depuis le SAR. De nombreuses applications des méthodes actuelles à un éventail plus large de questions liées aux changements climatiques ont toutefois montré les avantages et les limites de ces dernières. Un travail de recherche est nécessaire pour renforcer les méthodes d’évaluation à objectifs multiples. On opte de plus en plus pour ces évaluations, mais il faut faire en sorte que les mesures sous-jacentes traduisent mieux les contextes sociaux, économiques et culturels. De plus, les méthodes d’intégration de ces mesures multiples manquent encore. [ 2.5]
Les décideurs chargés de concevoir et de mettre en œuvre les mesures d’adaptation devraient pouvoir s’appuyer sur les résultats produits par au moins un cadre d’analyse parmi un ensemble diversifié. Les méthodes courantes comprennent les analyses des coûts-avantages et de l’efficacité par rapport au coût, divers types d’analyses de décision (dont les études à objectifs multiples) et les techniques participatives telles que les exercices de politique.
On relève très peu de cas où les décideurs ont recouru aux cadres analytiques pour évaluer les options d’adaptation. Parmi la multitude d’évaluations de l’incidence des changements climatiques étudiées dans le TAR, une faible partie seulement renferme une estimation complète et quantitative des options d’adaptation et de leurs coûts, des avantages et des incertitudes. Ces informations sont nécessaires pour appliquer valablement toute méthode analytique aux problèmes d’adaptation. Il faut utiliser plus largement ces méthodes à l’appui des décisions afin d’établir leur efficacité et de déterminer l’orientation des recherches à mener sur la vulnérabilité et l’adaptation aux changements climatiques. [2.7]
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