Bilan 2001 des changements climatiques :
Conséquences, adaptation et vulnérabilité

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1.3 Optique

Le processus d’évaluation comporte l’appréciation et la synthèse des informations dont on dispose afin de mieux saisir l’incidence des changements climatiques, la capacité d’adaptation et la vulnérabilité face à ces phénomènes. Les informations proviennent essentiellement de publications révisées par des pairs. D’autres sont issues de documents publiés mais non révisés et de sources non publiées, dont la qualité et la validité ont été jugées satisfaisantes par les auteurs de ce rapport.

L’évaluation a été menée par un groupe international d’experts qui ont été désignés par les gouvernements et les organes scientifiques puis choisis par le Bureau du Groupe de travail II du GIEC pour leur expertise scientifique et technique et pour assurer une représentation géographique équilibrée. Ces experts viennent d’horizons variés : universités, gouvernements, secteurs industriels, organisations scientifiques et environnementales. Ils participent à titre bénévole aux travaux du GIEC, auxquels ils consacrent beaucoup de temps.


Figure TS 2 : Régions du Troisième rapport d’évaluation du Groupe de travail II du GIEC. Veuillez noter que les régions dans lesquelles sont situés des Petits Etats insulaires en développement comprennent les océans Atlantique, Pacifique et Indien ainsi que la Mer des Caraïbes et la Méditerranée. Les frontières entre l’Europe et l’Asie se trouvent le long des montagnes et de la rivière de l’Oural et de la mer Caspienne. Pour les régions polaires, l’Arctique est composé de la zone située au nord du Cercle Arctique, y compris le Groenland. L’Antarctique est composé du continent antarctique ainsi que de l’océan qui se trouve au sud du 58e parallèle.

Le plan suivi permet d’examiner l’incidence des changements climatiques, la capacité d’adaptation et la vulnérabilité des systèmes et des régions, en terminant par une synthèse mondiale des questions inter-systèmes et inter-régions. Dans la mesure du possible, et compte tenu de la documentation disponible, les changements climatiques sont analysés dans l’optique du développement durable et de l’équité. La première partie présente le cadre d’évaluation en exposant le contexte des changements climatiques, les méthodes et les outils employés, les scénarios considérés. Un chapitre évalue la vulnérabilité des ressources en eau, des écosystèmes terrestres (dont l’agriculture et la sylviculture), des systèmes côtiers et océaniques, des établissements humains (y compris les secteurs industriels et énergétiques), des assurances et autres services financiers, et de la santé humaine. Un chapitre est consacré aux huit grandes régions du globe (voir la figure TS 2), soit l’Afrique, l’Asie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, l’Europe, l’Amérique latine, l’Amérique du Nord, les régions polaires et les petits Etats insulaires. Ces régions sont très hétérogènes et l’incidence des changements climatiques, la capacité d’adaptation et la vulnérabilité varieront de façon notable à l’intérieur de chacune d’elles. La dernière partie du rapport fait le point sur l’adaptabilité et sur les possibilités d’atténuer les effets néfastes, de renforcer les effets bénéfiques et de favoriser le développement durable et l’équité; on y présente aussi des informations utiles à l’interprétation de l’article 2 de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et des dispositions fondamentales des accords internationaux sur le sujet. Le rapport renferme également un Résumé à l’intention des décideurs. Il s’agit d’une brève synthèse des conclusions formulées qui intéressera plus particulièrement les personnes chargées de prendre des décisions relatives aux changements climatiques. Le présent Résumé technique récapitule de manière plus complète l’évaluation. Les lecteurs qui souhaitent plus d’informations sur un sujet particulier trouveront, entre crochets à la fin des paragraphes, un renvoi aux parties correspondantes du rapport. [1.1]

1.4 Incertitudes

Depuis le SAR, une large place a été accordée à l'élabortion des méthodes permettant de décrire et d’expliquer les incertitudes. Pour apprécier ces incertitudes, le GTII utilise deux méthodes dans son évaluation. La méthode quantitative sert à évaluer le degré de confiance dans les cas où la compréhension actuelle des processus pertinents, du comportement des systèmes, des observations, des simulations et des estimations est suffisante pour atteindre un large accord des auteurs du rapport sur les probabilités bayesiennes associées à certains résultats. On recourt à une méthode plus qualitative pour évaluer et indiquer la qualité ou le niveau des connaissances scientifiques sur lesquelles repose une conclusion (voir l’encadré N° 2). Ces deux méthodes et leurs fondements sont décrits plus en détail dans le document intitulé Third Assessment Report: Cross-Cutting Issues Guidance Papers (http://www.gispri.or.jp), qui a été préparé par le GIEC en vue d’harmoniser la terminologie et les notions employées à l’intérieur et entre les différents volumes du TAR. [1.1, 2.6].


Encadré N° 2 — Degrés de confiance et état des connaissances

Evaluation quantitative des degrés de confiance

In applying the quantitative approach, authors of the report assign a confidence level that represents the degree of belief among the authors in the validity of a conclusion, based on their collective expert judgment of observational evidence, modeling results, and theory that they have examined. Five confidence levels are used. In the tables of the Résumé technique, symbols are substituted for words:

Très élevé (*****)

95% et plus

Elevé (****)

67-95%

Moyen(***)

33-67%

Faible (**)

5-33%

Très faible (*)

5% et moins

Evaluation qualitative de l’état des connaissances

Dans la démarche qualitative, les auteurs du rapport évaluent le niveau des connaissances scientifiques à l’appui d’une conclusion, selon le nombre d’éléments qui l’étayent et le degré d’accord entre les experts quant au sens de ces éléments. Il existe quatre niveaux qualitatifs :

  • Bien établi : Les modèles intègrent des processus connus, les observations concordent avec les modèles ou les conclusions s’appuient sur plusieurs séries d’éléments.
  • Etabli mais incomplet : Les modèles intègrent des processus connus pour la plupart, même si certains paramétrages n’ont peutêtre pas été bien testés; les observations concordent plutôt mais sont incomplètes; les estimations empiriques sont fondées mais les processus responsables risquent fort d’évoluer dans le temps; une ou plusieurs séries d’éléments seulement étayent les résultats.
  • Divergent : Différents modèles expliquent divers aspects des observations ou des éléments ou intègrent divers aspects des processus clés, ce qui produit des explications divergentes.
  • Spéculatif : Des idées théoriquement plausibles ne sont pas suffisamment représentées dans les documents ou contiennent de nombreuses incertitudes difficiles à réduire. [Encadré 1-1]


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