On prévoit que les répercussions à grande échelle de l’évolution du climat
sur les océans consisteront, entre autres, en une élévation de la température
de la mer en surface et du niveau moyen de la mer, en une diminution d’étendue
des glaces de mer et en une modification de la salinité, de l’état des vagues
et de la circulation océanique. Les océans sont un élément essentiel du système
climatique, qui a d’importantes rétroactions physiques et biogéochimiques sur
le climat. Bon nombre d’écosystèmes marins sont sensibles au changement climatique.
Il est désormais reconnu que l’évolution et la variabilité du climat, qui se
traduisent par des régimes pluriannuels climat-océan (par exemple l’oscillation
pacifique décennale) et par des changements périodiques de régime, ont un effet
considérable sur l’abondance des poissons et sur la dynamique des populations
ichtyologiques, avec de lourdes conséquences pour les sociétés humaines qui
dépendent de cette ressource. [4.4]
Par suite du changement climatique, beaucoup de zones côtières devront faire
face à une multiplication des inondations, à une intensification de l’érosion,
à la disparition de zones humides et de mangroves et à l’envahissement des nappes
aquifères par de l’eau de mer. L’évolution du climat, qui se traduira notamment
par une élévation du niveau de la mer, aura pour effet d’amplifier les effets
des tempêtes, et en particulier les inondations dues aux ondes de tempête et
l’érosion des côtes. Aux latitudes élevées, les zones littorales subiront en
outre les effets de l’énergie accrue des vagues et de la dégradation du pergélisol.
Les variations du niveau relatif de la mer fluctueront localement en raison
des phénomènes de soulèvement et de subsidence dus à d’autres facteurs. [4.4]
Les incidences sur des écosystèmes côtiers très divers et productifs tels que les récifs coralliens, les atolls et les îles récifales, les marais salants ou les mangroves seront fonction du rythme d’élévation du niveau de la mer par rapport à la vitesse de croissance et aux apports de sédiments, de l’espace dévolu à la migration horizontale et des obstacles à cette migration, des modifications du milieu climat-océan – notamment de la température à la surface de la mer et de l’activité orageuse – et des contraintes auxquelles les activités humaines soumettent les zones côtières. Ces 20 dernières années, les épisodes de blanchissement des coraux ont résulté de plusieurs causes, et notamment de l’élévation de la température des océans. La poursuite de cette élévation de la température de la mer en surface augmenterait les contraintes subies par les récifs coralliens ainsi que la fréquence des maladies marines (degré de confiance élevé6). [4.4]
Les évaluations des stratégies d’adaptation pour ce qui est des zones côtières ont conduit à délaisser les ouvrages de protection des côtes (digues, épis, etc.) au profit de mesures de protection plus souples (comme par exemple l’entretien des plages), d’une retraite bien conduite ou d’une amélioration de la résilience des systèmes biophysiques et socio-économiques des zones côtières. Les solutions d’adaptation pour ce qui concerne la gestion des côtes et du milieu marin sont particulièrement efficaces lorsqu’elles s’accompagnent de politiques appliquées dans d’autres domaines, telles que des plans d’atténuation des effets des catastrophes ou des plans d’utilisation des sols. [4.4]
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