Figure TS 24 — Elévation moyenne mondiale du niveau de la mer, de 1990 à 2100 pour les scénarios du SRES. L’expansion thermique et les variations de la glace terrestre ont été calculées à l’aide d’un modèle de climat simple étalonné séparément pour chacun des sept MCGAO, auquel ont été ajoutées les contributions dues aux variations du pergélisol, à l’effet des dépôts de sédiments et à l’ajustement à long terme des nappes glaciaires aux changements climatiques passés. Chacune des six lignes figurant dans la légende représente la moyenne des MCGAO pour l’un des six scénarios illustratifs. La zone sombre représente la plage de la moyenne des MCGAO pour les 35 scénarios du SRES. La zone à coloration plus claire représente l’ensemble des MCGAO pour les 35 scénarios du SRES. La zone délimitée par les lignes extérieures représente l’ensemble des MCGAO et des scénarios, y compris l’incertitude concernant les variations de la nappe glaciaire, les variations du pergélisol et les dépôts de sédiments. A noter que cet ensemble ne prévoit pas d’incertitude concernant les variations de la dynamique de la glace dans la nappe glaciaire de l’Antarctique Ouest[Basée sur la Figure 11.12] |
Le calcul de la variation totale tient compte également des contributions plus modestes du dégel du pergélisol et du dépôt de sédiments ainsi que des contributions continues des nappes glaciaires par suite du changement climatique amorcé depuis le dernier maximum glaciaire. Pour déterminer la fourchette dans laquelle devrait s’inscrire l’élévation du niveau de la mer selon les différents scénarios d’émissions SRES, on utilise les résultats relatifs à la dilatation thermique et à l’évolution des glaces terrestres fournis par des modèles simples adaptés à plusieurs simulations MCGAO (comme dans la Section F.3 pour la température).
Pour l’ensemble complet des scénarios SRES, on prévoit une élévation du niveau de la mer de 0,09 à 0,88 m entre 1990 et 2100 (voir la figure TS 24), principalement due à la dilatation thermique et à la perte de masse des glaciers et des calottes glaciaires. La valeur médiane s’établit à 0,48 m, ce qui correspond à un taux d’élévation moyen environ deux à quatre fois supérieur au taux observé au XXe siècle. L’intervalle présenté dans le deuxième Rapport d’évaluation pour l’élévation du niveau de la mer était de 0,13 à 0,94 m sur la base des scénarios IS92. Malgré les plus fortes variations de température prévues par la présente évaluation, les projections relatives au niveau de la mer sont légèrement plus faibles, ce qui est dû principalement à l’amélioration des modèles, qui prévoient une contribution plus modeste des glaciers et des nappes glaciaires. Si l’emmagasinement terrestre se poursuit à son rythme actuel, les projections pourraient varier de -0,21 à 0,11 m. Pour la moyenne des simulations MCGAO, les scénarios SRES donnent des résultats qui diffèrent de 0,02 m ou moins pour la première moitié du XXIe siècle. Pour 2100, les résultats varient dans un intervalle correspondant à environ 50 pour cent de la valeur médiane. Audelà du XXIe siècle, l’élévation du niveau de la mer dépend pour beaucoup des scénarios d’émissions.
Les modèles concordent à propos de la conclusion qualitative selon laquelle l’intervalle des écarts régionaux de la variation du niveau de la mer est important par rapport à l’élévation moyenne mondiale de ce niveau. Cependant, la confiance dans la distribution régionale des variations du niveau de la mer découlant des simulations MCGAO est faible compte tenu de la disparité des résultats obtenus, bien que presque tous les modèles prévoient une élévation supérieure à la moyenne dans l’océan Arctique et une élévation inférieure à la moyenne dans l’océan Austral. De plus, les mouvements terrestres, qu’ils soient isostatiques ou tectoniques, se poursuivront tout au long du XXIe siècle à un rythme indépendant du changement climatique. On prévoit que, d’ici à 2100, de nombreuses régions qui connaissent actuellement un abaissement relatif du niveau de la mer assisteront en fait à une élévation relative de ce niveau. Enfin, il se produira de plus en plus souvent de très fortes élévations du niveau des eaux par suite de l’élévation moyenne du niveau de la mer. Leur fréquence pourra être encore accrue si les tempêtes gagnent en fréquence ou en intensité par suite des changements climatiques.
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