E.7 Les incertitudes qui demeurent en matière de détection et
d’attribution
Bien que des progrès aient été accomplis dans ce domaine,
il reste encore de nombreuses sources d’incertitude déjà mentionnées
dans le deuxième Rapport d’évaluation, parmi lesquelles :
des divergences entre les observations et les modèles pour ce
qui est du profil vertical des variations de la température dans la
troposphère. L’utilisation, dans les modèles, de
données historiques sur le forçage plus réalistes a permis
d’atténuer ces divergences, sans toutefois les éliminer
complètement. De plus, l’écart entre l’évolution
observée de la température à la surface du globe et dans
la basse troposphère au cours des 20 dernières années
ne peut pas être entièrement reproduit par les simulations sur
modèle;
de grandes incertitudes au sujet des valeurs estimées de la variabilité
interne du climat tirées des modèles et des observations.
Toutefois, comme il a été indiqué précédemment,
il est peu probable (voire très improbable) que cette incertitude soit
suffisante pour réduire à néant l’affirmation de
l’existence d’un changement climatique perceptible;
une incertitude considérable quant aux reconstitutions des forçages
solaire et volcanique fondées sur des données indirectes ou
des données d’observation trop peu nombreuses, sauf pour les
20 dernières années. La détection de l’influence
des gaz à effet de serre sur le climat résiste à une
éventuelle amplification du forçage solaire par les interactions
ozone-soleil ou soleil-nuages, pour autant que ces interactions ne modifient
pas la configuration ou la variabilité en fonction du temps de la réaction
au forçage solaire. L’amplification du signal solaire par ces
processus – qui ne sont pas encore pris en compte dans les modèles
– reste hypothétique;
de grandes incertitudes pour ce qui est du forçage anthropique,liées
aux effets des aérosols. Les effets de certains facteurs anthropiques,
notamment en ce qui concerne le carbone organique, le noir de carbone, les
aérosols dus à la combustion de la biomasse et les changements
d’affectation des terres, n’ont pas été pris en
compte dans les études de détection et d’attribution.
Les valeurs estimées de l’importance et de la répartition
géographique des effets de ces forçages varient considérablement,
bien qu’il semble qu’à l’échelle du globe,
les effets de chacun de ces forçages pris isolément sont relativement
faibles;
une grande disparité de la réaction des divers modèles
au même forçage. Cette disparité, qui est souvent
supérieure à la disparité de la réaction d’un
même modèle selon que les effets des aérosols sont ou
non pris en compte, témoigne des grandes incertitudes qui caractérisent
la prévision des changements climatiques et souligne la nécessité
de chiffrer cette incertitude et de l’atténuer en améliorant
la qualité des ensembles de données d’observation et des
modèles.
E.8 Conclusion
A la lumière des nouveaux éléments dont on dispose et
compte tenu des incertitudes qui persistent, on peut conclure que la majeure partie
du réchauffement observé ces 50 dernières années est
probablement dû à l’augmentation de la concentration des gaz
à effet de serre.