Il est probable que la quantité totale de vapeur d’eau atmosphérique
a augmenté de plusieurs points de pourcentage par décennie dans
de nombreuses régions de l’hémisphère Nord. Les
variations de la teneur en vapeur d’eau de l’atmosphère durant
les quelque 25 dernières années ont fait l’objet, dans certaines
régions, d’analyses fondées sur des observations en surface
in situ ainsi que sur des mesures concernant la basse troposphère effectuées
par satellite et ballon météorologique. Malgré l’existence
probable de biais en fonction du temps et de variations régionales des
tendances, les séries de données les plus fiables semblent indiquer
une augmentation générale de la teneur en vapeur d’eau atmosphérique
à la surface du globe et dans la basse troposphère au cours des
dernières décennies. De même, la concentration de vapeur
d’eau dans la basse stratosphère a probablement augmenté
de quelque 10 pour cent par décennie depuis le début des observations
(1980).
Les variations de la nébulosité totale en zone continentale
aux latitudes moyennes à élevées de l’hémisphère
Nord semblent indiquer un accroissement probable d’environ 2 pour cent
de la nébulosité depuis le début du XXe siècle,
dont on sait maintenant qu’il est directement lié à une
diminution de l’amplitude thermique diurne. Des variations similaires
ont été observées en Australie, seul continent de l’hémisphère
Sud où de telles analyses ont été réalisées.
On en sait par contre très peu sur les variations de la nébulosité
totale au-dessus des terres émergées tropicales et subtropicales
et des océans.
Si la quantité de glaces de mer diminue dans l’hémisphère Nord, on ne note pas d’évolution notable de l’étendue des glaces de mer dans l’Antarctique. Le recul de 10 à 15 pour cent de la limite d’extension des glaces de mer pendant le printemps et l’été arctiques depuis les années 50 concorde avec la hausse des températures au printemps et, dans une moindre mesure, en été aux latitudes élevées. Il y a par ailleurs peu d’indices d’une diminution de l’étendue des glaces de mer arctiques pendant l’hiver, alors que les températures ont augmenté dans les régions avoisinantes. Dans l’Antarctique, en revanche, il n’y a pas de lien apparent entre les variations décennales de la température et l’étendue des glaces de mer depuis 1973. Après avoir diminué vers le milieu des années 70, cette étendue est restée stable ou a même légèrement augmenté.
Figure TS 6 — Série chronologique des niveaux relatifs de la mer durant les 300 dernières années pour l’Europe du Nord : Amsterdam (Pays-Bas), Brest (France), Sheerness (Royaume-Uni), Stockholm (Suède) (la tendance temporelle a été éliminée pour la période 1774-1873 pour placer en premier ordre la contribution du relèvement post-glaciaire), Swinoujscie (Pologne) (anciennement Swinemunde, Allemagne), et Liverpool (Royaume-Uni). Les données pour cette dernière portent sur la valeur moyenne ajustée de pleine mer et non sur le niveau moyen de la mer, et incluent un facteur nodal (18,6 ans). L’échelle est de ±100 mm. [Fondée sur la Figure 11.7] |
D’après de nouvelles données, entre la période 1958-1976 et le milieu des années 90, il y a probablement eu une diminution d’environ 40 pour cent de l’épaisseur des glaces de mer arctiques pour la période comprise entre la fin de l’été et le début de l’automne, cette diminution étant beaucoup moins marquée en hiver. La durée relativement courte des relevés et le caractère incomplet des échantillons limitent l’interprétation de ces données. Il est en effet possible que ces variations soient influencées par la variabilité interannuelle et la variabilité interdécennale.
Encadré N° 2 — Quelles sont les causes
des variations du niveau de la mer ? Le niveau de la mer sur le littoral est déterminé par de
nombreux facteurs de l’environnement global qui entrent en jeu à
des échelles de temps fort diverses, allant de quelques heures
(les marées) à des millions d’années (la modification
des bassins océaniques sous l’effet des mouvements tectoniques
et de la sédimentation). A l’échelle de la décennie
et du siècle, certains des principaux facteurs influant sur le
niveau moyen des mers sont liés au climat et aux changements climatiques. L’ampleur du réchauffement et la profondeur de la couche d’eau concernée varient selon le lieu considéré. En outre, pour une variation donnée de la température, les eaux chaudes se dilatent davantage que les eaux froides. La répartition géographique de la variation du niveau de la mer est conditionnée par les fluctuations géographiques de la dilatation thermique, les variations de la salinité, les régimes de vent et la circulation océanique. Les variations régionales sont d’une ampleur bien supérieure à celle de l’élévation moyenne du niveau de la mer à l’échelle du globe. Le niveau de la mer varie également lorsque la masse Le niveau de la mer est également influencé par des processus qui ne sont pas explicitement liés au changement climatique. Ainsi, les réserves d’eau continentales (et donc le niveau de la mer) peuvent varier par suite de l’extraction d’eaux souterraines, de la construction de réservoirs, de modifications du ruissellement et de l’infiltration dans des aquifères profonds d’eaux stockées dans des réservoirs ou d’eaux d’irrigation. Ces facteurs pourraient neutraliser une bonne part de l’accélération prévue de l’élévation du niveau de la mer due à la dilatation thermique et à la fonte des glaces. De plus, la subsidence des côtes à proximité des deltas peut aussi influer localement sur le niveau de la mer. Les mouvements verticaux des terres émergées dus à des processus géologiques naturels tels que les lents déplacements du manteau ou les déformations tectoniques de la croûte terrestre, peuvent avoir, sur le niveau de la mer à l’échelon local, des effets comparables à ceux liés au climat. Enfin, à des échelles de temps saisonnières, interannuelles et décennales, le niveau de la mer réagit aux variations de la dynamique de l’atmosphère et des océans, le phénomène El Niño constituant à cet égard l’exemple le plus frappant. |
Autres rapports dans cette collection |